Un changement imposé par la Convention montagnarde.
En 1793 commence la Terreur.
Les
Montagnards,
un
groupe
de
députés
de
l'Assemblée
constituante,
mettent
en
place
une
dictature
révolutionnaire
de
crise
et
décident
d'une
levée en masse pour renflouer l'armée.
Une décision qui passe mal dans les campagnes.
En Vendée, une révolte paysanne éclate.
C'est
le
début
de
la
guerre
de
Vendée,
qui
oppose
républicains
et
royalistes
(1793-1796).
Prêts
à
tout
pour
ramener
le
calme,
les
Montagnards
jurent
de
supprimer
la
Vendée.
Le 7 novembre 1793, le département est nommé "Vengé".
Un
nom
issu
de
"vengeur",
autre
appellation
du
bourreau
qui
manœuvre
la
guillotine...
C'est entre 1793 et 1795, que la Vendée sera nommée "Vengé".
La Vendée porte à cette époque le n° 79.
Parler de génocide vendéen était et est pourtant justifié.
C'est
Bertrand
Barrère
qui
demandait
à
la
tribune,
en
avril
1793,
d'exterminer
les
Vendéens,
répondant
à
trois
lois
votées
à
l'unanimité
par
la
Convention, cette assemblée de furieux :
–
La
loi
du
1er
août
1793
qui
"
conceptualise
l'anéantissement
matériel
de
la
Vendée et la déportation des femmes, des enfants, des vieillards".
–
La
loi
du
1er
octobre
1793
qui
a
pour
objectif
de
"régler
définitivement
la
question vendéenne".
–
La
loi
du
8
novembre
1793
qui
"débaptise
la
Vendée,
laquelle
devient
le
département Vengé".
Cette
dénomination
imposée
par
décret
de
la
Convention
à
la
fin
de
l'année
1793
devait
effacer
de
la
mémoire
des
hommes
celui
de
"Vendée",
entaché
de tous les crimes aux yeux des révolutionnaires.
C'est
le
18
brumaire
an
II
(8
novembre
1793),
que
la
Convention
nationale
vote
un
"décret
relatif
au
ci-devant
département
appelé
la
Vendée,
lequel
se
nommera désormais le département Vengé" (article Ier).
Au même moment, plusieurs communes ou lieux vendéens sont rebaptisés.
Le
texte
prévoyait
d'autre
part
de
confisquer
tous
les
biens
des
rebelles
pour
les
distribuer
aux
patriotes
locaux
(article
IV),
mais
aussi
aux
réfugiés
républicains
venus
des
frontières
de
l'Est
(article
V)
et
aux
familles
pauvres,
que
les
autres
départements
étaient
invités
à
envoyer
en
Vendée
pour
y
recevoir une propriété (article VI).
Ce
nom
de
"Département
Vengé"
n'a
guère
connu
de
succès
dans
la
pratique, pas plus que les noms déchristianisés des communes vendéennes.
On
le
trouve
cependant
sur
quelques
cartes,
extraite
d'un
triptyque
"des
départements Vengé, des Deux-Sèvres et de la Vienne".
Cet
événement
est
un
des
épisodes
de
la
Guerre
de
Vendée,
commencée
en
1793
opposant
le
pouvoir
central
et
une
région
où
le
vote
par
la
Convention
nationale
d'une
levée
en
masse
de
300.000
hommes
pour
combattre
les
ennemis
de
la
Révolution
française,
le
24
février
1793
provoquant
ainsi
un
soulèvement populaire.
CONVENTION NATIONALE du 18 brumaire an II (8 novembre 1793).
Décret
relatif
au
ci-devant
département
appelé
la
Vendée,
lequel
se
nommera désormais le département Vengé.
La Convention Nationale, décrète les articles :
I.
Le
département
ci-devant
appelé
de
la
Vendée
se
nommera
désormais
le
département Vengé.
II.
Toutes
les
séparations
des
héritages,
soit
sellés
ou
haies,
seront
détruits
par
les
anciens
ou
nouveaux
propriétaires,
dans
l'espace
de
six
mois,
et
seront remplacés par de simples bornes.
III.
Deux
représentants
du
peuple
se
transporteront
à
Nantes
et
dans
toutes
les
villes
de
la
Vendée,
y
prendront
l'état
des
héritages
possédés
ci-devant
par
les
rebelles
et
tous
ceux
qui,
ayant
pris
part
à
la
guerre
de
la
Vendée
n'ont point abjuré leur erreur.
IV.
Ces
héritages
seront
distribués
à
des
cultivateurs
restés
fidèles
dans
le
pays, et qui ont droit à des indemnités.
V.
Aux
réfugiés
de
l'Allemagne
qui
ont
abandonné
leurs
propriétés
pour
cause de patriotisme.
VI.
Les
départements
enverront
dans
la
Vendée,
près
des
représentants
du
peuple,
une
famille
de
cultivateurs
infortunés
par
canton,
pour
y
recevoir
une partie de terre à y cultiver en propriété.
Les
départements
leur
fourniront
les
moyens
de
ce
rendre
dans
le
pays,
et
les frais avancés par eux leur seront remboursés par le trésor national.
VII.
La
Convention
Nationale
charge
les
représentants
qu'elle
nommera
des
mesures
de
détail,
et
enjoint
aux
départements
de
mettre
la
plus
grande
diligence dans l'exécution de celles qui leur sont confiées.