Les fouilles de 1980. Du 13 avril au 14 juin 1980, fut la période des sondages de manière à localiser les structures en place, et à déceler l'importance du site. D'une superficie de 4 m², pour une profondeur de 2 m, ce sondage, pratiqué à l'intérieur Nord-est, a révélé l'aplomb d'une grande tour en dur (moellons de pierres) , ainsi que le départ d'un mur intérieur. Il s'agit donc bien d'une construction en pierres enfouie sous les levées de terre. Les constructions sont assises sur le rocher granitique. Un important lit de tuiles (20 à 25 cm) donnait la nature de la couverture. Çà et quelques tessons de céramique tournée, à pâte rouge ou rose, dont deux avec traces de vernis vert, et quelques clous oxydés...
Les fouilles de 1981.
Cette grande tour principale est creuse, avec un diamètre intérieur de 3,15 m, et une épaisseur de mur d'une moyenne de 2,75 m, sauf au niveau de la partie plate (jonction du rempart), où l'épaisseur atteint 2,90 m. Ce qui nous fait un diamètre moyen extérieur de 8,65 m. Vidée entièrement sur une profondeur de 5,00 m, elle représente un volume total d'environ 39 m³. La partie "Est" de la construction restante est plus élevée (d'un mètre environ) que la partie Ouest. Le lierre enlevé, l'arrondi de la tour est apparu nettement, avec un léger basculement de l'aplomb vers l'intérieur, et un trou correspondant à des arrachements de pierre un peu au- dessous du nivellement de la partie Ouest. Les parties Sud et Nord présentent 2 passages en vis-à-vis, par lesquels les curieux accédaient au sommet de la tour. A 5,85 m, se trouve le rocher de fondation. Il n'y a aucune trace d'escalier sur tout le pourtour dégagé. Vers le milieu de la tour, quatre pierres taillées, de belle dimension, tombées à l'intérieur auraient pu servir de "corbeau" à destination de poutres pour un éventuel plancher. Cette tour présente 2 niveaux d'occupation très caractéristiques : l'un très h aut placé.
Du 1er décembre au 13 décembre 1981, fut la première campagne de fouille. Elle a permit de dégager le haut du système défensif au nord : grande tour, double contrefort, rempart reliant les deux, amorces de murs, et sommet d'escalier donnant sur un passage.. En baissant progressivement les niveaux et l'enlèvement d'une partie des cônes d'éboulis ont fait apparaître des élévations de pierre, et laissait deviner l'importance du château enfoui. La fouille minutieuse et complète de la grande tour, avec premières découvertes de céramiques. .
- Le niveau 1 avec des fragments de poterie (15ème-16ème siècle), beaucoup d'ossements de petits animaux (lapin, jeune chien...), du charbon de bois, un couteau de table avec manche en corne riveté en cuivre (longueur 192 mm) ... L'autre niveau d'occupation, tout au fond (niveau 5) a livré des suites de poterie permettant de reconstituer 2 cruches et un fond de vase (13ème-14ème). Il y avait également des clous de charpente, du charbon de bois dont certains fragments faisaient 20 cm de long, 3 gros morceaux de ferraille oxydés (15 cm de long) non identifiables, et beaucoup d'ossements d'animaux (lapin, cerf, porc...). — Le niveau 2 était constitué par d'énormes pierres enchevêtrées avec un peu de terre dans les alvéoles, et quelques fragments de poterie du niveau supérieur qui s'étaient infiltrés. — Le niveau 3 est apparu plus tassé, avec des pierres moins grosses, beaucoup de fragments de tuiles, des clous de charpente, et de la terre granuleuse. — Le niveau 4 était essentiellement constitué par un lit de tuiles de 0,20 m, les unes d'un rouge très vif, d'autres roses pâle ou ocre. Certaines avaient dû subir l'action de l'incendie, car elles paraissaient recuites, avec des reflets irisés... Certains fragments étaient très lisses, et d'autres très poreux... Quelques- unes sont presque entières. - Le niveau 5, au fond de la tour, dans un niveau d'occupation caractéristique, avec clous de charpente, charbon de bois assez important, gros ossements d'animaux, de nombreux tessons sont apparus, appartenant à 3 poteries différentes, dont 2 sont pratiquement complètes, et la première analyse nous fait penser au 13ème-14ème. — Le niveau 6 est un mélange de terre battue et de roche granitique en décomposition. Quelques inclusions de charbon de bois en tous petits fragments. — Le niveau 7 est le rocher de fondation qui forme une sorte de cuvette au centre. Le mobilier : D'abord les nombreuses tuiles découvertes nous indiquaient que l'ensemble était couvert en tuiles creuses, puisque nous les trouvions partout, et pratiquement à tous les niveaux. Il s'agissait toujours de tuiles creuses, ou tuiles canal, dites "en tige de botte", de couleur rouge la plupart du temps. Ce mode de couverture est très ancien. Les romains utilisaient déjà cette tuile creuse (imbrex), en même temps que la tuile plate à rebord (tegula). L'utilisation de tuiles creuses indique toujours une toiture (et donc une charpente...) à faible pente, en général inférieure à 30". Nous avons daté celles-ci de la dernière phase d'utilisation de l'édifice, c'est-à-dire fin du 14ème début du 15ème siècle. Elles étaient très frustes et rugueuses. CONCLUSION : L'intérieur dégagé de cette grande tour n'était sans doute pas habitable, puisqu'il n'y a aucune trace d'escalier, et que, par ailleurs, le diamètre intérieur est bien trop faible. Il faut donc exclure l'hypothèse d'un donjon, et garder plutôt celle d'une tour de guet. On devait quand même pouvoir descendre dans cette tour, sans doute au moyen d'une échelle... La présence d'un niveau d'occupation, au fond, ainsi que les 2 parties du squelette de cerf, déposées dans l'excavation tout au fond (comme dans un garde-manger) donnent à penser que le fond de cette tour était utilisé.
Les fouilles de 1982 Du 8 mai au 19 décembre 1982, Fut le dégagement de la partie Nord en descendant très bas le niveau. En descendant très bas les niveaux, il a été mis au jour, une grande salle rectangulaire à extérieure à la défense. Dans la moitié de la salle nord apparition d'une cheminée ornée de deux bases de colonnettes sculptées, d'une entrée en granit taillé dont les éléments de l'arc roman ont été retrouvés tombés sur un sol d'occupation avec deux monnaies du XIIème siècle et quelques éléments de céramique vernissée verte sur pâte blanche très fine. L'extérieur du rempart ouest, est suivi dans ses niveaux supérieurs sur une longueur de 12 m. Le dégagement complet de l'escalier qui comprend 13 marches. La fouille avait réservé des surprises. En effet, il est apparu un passage (1,10 m.), dans ce rempart, près de la grande tour, donnant accès à une immense salle (13,50 m. de long, sur 6,00 m. de large) . Cette salle, bien délimitée, en son périmètre, par des murs de pierre, ne présentait, aucune issue extérieure. On peut simplement dire qu'elle a été faite après coup, comme en témoignent les murs de retour, qui sont seulement accolés aux arrondis de la tour Est, et du contrefort Ouest. Cette salle magnifique, extérieure et rajoutée à l'enceinte fortifiée, témoignait tout d'abord qu'il y a eu plusieurs époques de construction dans ce vieux château (au moins 2, et sans doute davantage...). Cette salle était couverte en tuiles, comme d'ailleurs le reste de l'enceinte fortifiée, à preuve, les innombrables fragments de tuiles, de couleur rouge sombre pour la plupart, ont été trouvés sur toute la surface. On accédait à cette salle par un passage pratiqué à l'angle Sud-est", le long de la grande tour. Ce passage était fermé par une porte en bois, qui venait s'appuyer sur des pierres de granit encore en place, de chaque côté (avec feuillure et chanfrein). Le sommet de ce passage était constitué d'un arc brisé. Cette salle daterait de la dernière époque d'utilisation de ce château, comme en fait foi le linteau de fenêtre avec départ de meneau. Comme on sait que les meneaux sont caractéristiques de la fin du Moyen-âge, et du début de la Renaissance, on peut dater raisonnablement cette salle de la fin du XIVème - début du XVème siècle, c'est-à-dire peu avant sa destruction par les Anglais, vers 1420-1430. D'ailleurs, le granit des très belles pierres taillées trouvées, soutient avantageusement la comparaison avec celui du château actuel, dont une partie a été construite à la fin du XVème. Il n'est pas impossible que cette salle immense fût dallée, ou pavée.
Les fouilles de 1983. Du 8 janvier au 18 décembre 1983 Après avoir suivi le rempart ouest, dans ses niveaux supérieurs, sur près de la moitié de la longueur de l'enceinte (côté intérieur), on pu établir un plan un peu plus précis. Toute la partie nord était complètement dégagée et laissait apparaître une salle extérieure à la défense, construite après coup. Une fouille semi-minutieuse du rempart ouest, dans ses niveaux supérieurs sur toute sa longueur, côté intérieur, jusqu'au système défensif de l'entrée avec une mise en évidence du passage de l'entrée. Cette période sera la fin de la fouille de la grande salle extérieure nord, avec remblaiement à un niveau d'utilisation cohérent. Il y aura aussi la découverte d'une fosse, avec entourage de pierres sèches au pied de l'escalier, remplie de déchets de dépotoir (nombreux fragments de céramique avec suite et une monnaie XIIIème siècle). La 1ère tranche de consolidation des ruines dans toute la partie nord fut terminée.
Les fouilles de 1984. Du 27 avril au 30 septembre 1984. Sur la grande tour au nord-est. La baisse des niveaux en extérieur ouest avait fait apparaître une construction en arrondi, sans contrefort ni tourelle. Le dégagement important de l'entrée a mis en évidence les contreforts intérieurs et extérieurs avec trace de porte avec barres, et les gorges d'une herse. L'intérieur ouest présente un double mur accolé au rempart primitif avec une cheminée et un mur de refend, dont le sol est truffé de fosses, avec une grande dépression au sud-est, non fouillée... La fouille minutieuse avait mis en évidence sur la partie nord de la grande salle présente un sol de terre battue avec 3 ou 4 fosses d'une occupation antérieure. Une forte dépression en partie sud-est donnait à penser à un effondrement dans une salle souterraine. Il y avait un lien évident entre cette dépression et deux énormes trous creusés dans le rocher, à proximité.
Les fouilles de 1985. Du 12 avril au 30 novembre 1985. La zone d'effondrement, au pourtour sinueux, commençait à se dessiner, tandis que la fouille se poursuivait le long des murs. Nous avons laissé la végétation en place sur les têtes de mur tant que la consolidation n'est pas prête. Dégagement partiel de la fortification extérieure en "Est" et au "Sud". En intérieur sud mise en évidence d'une salle avec cheminée et fenêtre. La fouille totale de l'intérieur ouest et d'une partie de la zone centrale et les fosses, silos à provision et trous de poteaux commençaient à apparaître. La plupart de ces trous de poteaux ne semblaient pas contemporains de la construction en pierre, mais bien antérieurs. Le dégagement d'un escalier de descente de 18 marches taillées dans le roc est complet. Une zone d'effondrement a été découverte qui descend profondément. Le dégagement extérieur du rempart, sur une hauteur moyenne de 1,00 m avait permis de faire le dessin complet de l'enceinte dont l'ensemble du système défensif est typique du XIVème siècle. De la fouille des deux trous apparents dans le rocher, ainsi que leurs abords, il a été découvert un superbe escalier de 17 marches, taillées dans la roche, et donnant accès à une galerie souterraine très profonde, (comblée entièrement par l'effondrement de la voûte et les éboulis du rempart).
Les fouilles de 1986. Du 14 avril au 31 décembre 1986. Toutes les souches d'arbre ont été enlevées à l'intérieur de l'enceinte et sur les murs. Dégagement partiel intérieur "Nord-est" avec mise en évidence d'une salle avec fenêtre et cheminée. En intérieur nord, avec beaucoup de fosses et de trous de poteaux (1 monnaie XIIème siècle). En intérieur "Sud", non loin de l'entrée, dégagement d'un caniveau d'évacuation recouvert de larges dalles. La 2ème tranche de consolidation des ruines sur les 2/3 de l'enceinte, et mise en œuvre d'une consolidation de la partie supérieure de la salle souterraine dégagée en 1985. Pour   les fosses et les trous de poteau, la plupart de ces traces d'habitat paraissaient plus anciennes que la dernière construction, car elles étaient creusées dans le sol originel et remplies de terre noire. Certaines fosses passent sous les murs. Le mobilier était souvent pauvre ou quasi inexistant.
Les fouilles de 1987. Du 1er janvier au 29 novembre 1987 Fouille semi-minutieuse avec baisse des niveaux en extérieur "Sud-ouest". Dégagement de la galerie souterraine de tout son comblement effondré. Une   fouille totale du passage de l'entrée avec la suite du caniveau d'évacuation. La fouille totale du fond de la galerie souterraine La découverte d'un conduit souterrain inédit d'une quinzaine de mètre. Consolidation des ruines sur le 1/3 restant de l'enceinte et protection de la galerie souterraine dans sa partie haute. Passage de l'entrée. Confirmation de la poursuite du caniveau d'évacuation en direction du fossé extérieur. Le remplissage contenait des déchets de cuisine. La mise au jour inédite d'un conduit souterrain bien conservé, qui prolonge la galerie, passe sous les remparts, pour ressurgir en "Ouest" grâce à un effondrement. Il n'est pas impossible que cet ensemble souterrain, utilisé au XIIIème siècle, soit bien antérieur à l'enceinte de pierres. Il pourrait être contemporain de la motte féodale primitive.
Les fouilles de 1988. Du 5 avril 1988 au 31 décembre 1988. Fouille semi-minutieuse et baisse des niveaux en extérieur "Nord- ouest". Fouille totale du 1/3 restant en intérieur "Sud" et "Est". Le   rocher apparaissait très haut placé et avait même parfois été excavé. Quelques traces de murs très arasés donnaient le dessin des pièces de la dernière occupation. D'autres murs plus anciens faisaient état d'une occupation antérieure. Beaucoup de fosses et de trous de poteaux en bordure des murs et en partie "Nord". Traces de murs arasés laissaient apparaître le dessin des différentes salles, avec fenêtres et seuils de portes. Le site a été totalement remblayé à un niveau d'utilisation cohérent pour le spectacle. La campagne 1988, importante dans son étendue, voit se terminer l'investigation complète de l'intérieur de cette enceinte fortifiée d'habitat seigneurial du moyen-âge. Malgré les perturbations liées à la destruction et aux récupérateurs de pierres, ne laissant qu'une faible épaisseur de dépôt archéologique, la fouille venait confirmer les éléments recueillis lors des campagnes précédentes.
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Des fosses et trous de poteaux, la plupart au ras du sol originel, étaient souvent remplis de terre noire, attestant d'une occupation encore plus ancienne, estimée XIème XIIème siècle. Au regard des céramiques trouvées dans les couches les plus basses. Une forte concentration de ces trous de poteaux et fosses se remarquaient en partie "Nord" ainsi que le long des murs. Quelques alignements nous ont fait penser à des fonds de cabanes.
Résumé sur les zones de fouilles. La dernière construction, sur un promontoire rocheux granitique un rempart de pierres, très bien appareillé, dont il reste encore des élévations importantes, assure la défense d'une enceinte de 25 m de diamètre. Une énorme tour au "Nord-est", deux contreforts extérieurs opposés, un escalier de contre-attaque, une entrée étroite fortifiée au S/0, complètent la défense, sans oublier un profond fossé qui entoure l'ensemble sur les 2/3. L'harmonisation de cet appareillage, auquel il faut joindre les deux fonds de latrines, en extérieur est, semble typique du XIV s. Plus tard, on adjoint une grande salle à l'extérieur "Nord", ainsi que des constructions en extérieur "Sud". L'aménagement intérieur est constitué d'un double mur, peu large, qui s'adosse partout au rempart primitif, en l'épousant étroitement, sauf en partie "Nord", il n'y a pas de trace. Ce double mur est fondé beaucoup plus haut que le rempart. Il servait soutenir des habitations intérieures, situées probablement plus basses que le haut du rempart primitif. Çà   et quelques murs arrachés, avec seuils de porte et fenêtres nous esquissent le plan de ces habitations (deux grande salles découvertes) . Des murs arasés témoignent d'un hébergement en dur plus ancien et plus restreint, probablement au XIIème – XIIIème siècle. (Si l'on en croit une monnaie associée, trouvée en 1986, estimée XII-XIIIème S.) Des fossés et des poteaux.
La superposition des murs et des fosses et trous de poteaux apportaient des indications intéressantes sur l'ancienneté des lieux. Les trous de poteaux et les fosses sont les seules traces qui nous restaient, dans cette enceinte fortifiée du Bois de l'Etang, d'un habitat primitif en bois, antérieur à l'hébergement en dur du XIIème siècle. Le nombre, relativement élevé (64), de trous de poteaux découverts nous donnaient à penser à une implantation importante et étendue. L'implantation sur le plan général montre une forte concentration au "Nord", et une répartition plus clairsemée au "Sud". La partie "Est" en était presque complètement dépourvue, sauf près des murs, mais ceci s'expliquait par le fait que le substrat granitique ayant été entamé lors de la dernière occupation du XIV s. En partie "Ouest", l'effondrement de la galerie souterraine a dû, elle aussi en éliminer un certain nombre. Pour l'ensemble des structures (fosses et trous de poteaux) , il est bien délicat d'avancer une datation précise. Aucun élément précis ne nous autorisait à faire cela. Par contre, en raisonnant logiquement, il est possible d'approcher une estimation raisonnable de datation. Trois éléments intéressants nous y ont encouragés : Le fait que certains trous de poteaux et certaines fosses soient sous des structures en pierres estimées XIIIème siècle en font déduire qu'il y a eu là, sur ce point élevé, un habitat antérieur en bois. Le rassemblement des données historiques montre que la Seigneurie du Puy du Fou remonterait au milieu du XIème siècle. Tout ceci nous incline donc à dire qu'une estimation de datation XI-XIIème siècle, pour un premier habitat défensif sur le site du Puy du Fou.
Les traces d'occupation du XIIIème siècle. Découvert un nombre assez important (12) de murs, dont il ne restait la plupart du temps que la dernière assise. La plupart de ces murs étaient situés dans la partie centrale, ce qui correspond, en gros, au niveau de cour intérieure de la dernière utilisation. Aucune trace n'en a été trouvée en partie "Est" le rocher affleure très haut, ni en partie "Sud" où le rocher a été baissé. En   "Ouest", les vestiges ont basculé, en partie, dans l'effondrement de la galerie souterraine. Ces murs paraissent antérieurs à la construction actuelle, car ils sont tous très bas, au-dessous des niveaux de sol fonctionnel de la dernière occupation. De plus, certains ont été arrachés pour positionner les constructions actuelles (rempart, mur de refend, double-mur). Enfin, leurs alignements ne s'harmonisaient pas du tout avec le plan de la dernière occupation. Nous ne sommes pas sûrs qu'ils aient été faits tous en même temps, pour un même type de bâtiments. En effet, les vestiges restant, de faible hauteur la plupart du temps, ont été perturbés non seulement par les constructions les plus récentes, mais aussi, sans doute, par les récupérateurs de pierres. Il était donc difficile de bien les "lire". Il est facile de penser, qu'il y ait eu des remaniements de construction à diverses époques. L'absence de seuils de portes et d'embrasures de fenêtres compliquait bien évidemment la tâche. Il est également possible que l'escalier de descente au souterrain (7) et (8) ait perduré dans la période de dernière occupation, puisqu'il s'agissait d'une protection. Au XIIIème siècle, il n'y avait pratiquement pas de petits châteaux, car le pouvoir était puissant et n'autorisait pas cela. De plus, c'est une période de paix Alphonse, Comte de Poitiers (1220-1271) administrait sa région du Bas-Poitou depuis son château de Fontenay-le-Comte. L'habitat, dont il nous reste les traces, correspondrait à l'habitat du détenteur du fief, habitat en pierres que les textes, en général, désignent sous le terme "Hébergement". De plus, le monnayage rencontré dans les fouilles nous avait fourni sept monnaies lisibles, dont trois d'Alphonse, Comte de Poitou, et deux de Jean 1°, Duc de Bretagne dit "Le Roux" (1221-1286). Ces monnaies ont été trouvées, la plupart du temps, à proximité des murs. Les galeries . La galerie souterraine qui part du centre de l'enceinte et file sous la muraille est certainement très ancienne et pourrait donner l'origine de la première occupation des lieux. En descendant les niveaux, nous avons découvert un nombre assez important de murs aplanis, dont il ne reste la plupart du temps que la dernière assise. La plupart de ces murs sont situés dans la partie centrale, ce qui correspond, en gros, au niveau de cour intérieure de la dernière utilisation. Aucune trace n'en a été trouvée en partie "Est" où le rocher affleure très haut, ni en partie "Sud" où le rocher a été baissé. En "Ouest", les vestiges ont basculé, en partie, dans l'effondrement de la galerie souterraine. Les sondages extérieurs
En 1995, suite à une étude préalable avant la construction des tribunes a été demandée par R PRUNET, Architecte en Chef des Monuments Historiques et responsable du projet. Cette étude, sauvera des informations essentielles sur les lieux et particulièrement sur la partie défensive et sur l'histoire du monument avant que de nombreux travaux, liés à son intégration dans le Grand Parc de Puy du Fou, ne détruisent les niveaux archéologiques. Des sondages ont permis de mesurer l'importance des fossés de défense dans secteur "Ouest" du château et d'en comprendre la stratigraphie. Six sondages répartis sur le tracé des fossés, ont eu pour but de connaître leur état de conservation et la nature des remblais qui composent leur remplissage et d'établir, si possible, un lien chronologique avec des structures datées par ailleurs. Mais, l'intégration et la mise en valeur de ces structures au sein de la tribune restaient toutefois le but principal de cette intervention. Des sondages complémentaires ont été réalisés sur les autres versants du monument afin d'élargir la vision partielle. La nature des fossés, de grande taille tant en largeur qu'en profondeur forment autour du château un dispositif défensif imposant, renforcé à l'"Est" par la construction d'un talus et le creusement d'un second fossé. Il reste difficile d'intégrer dans la chronologie connue du monument leur phase de fonctionnement. Cette défense aurait perduré jusqu'au XVème siècle, époque d'abandon du château. La période de leur creusement demeure inconnue en l'absence de témoins archéologiques (mobilier). Les sondages et les perturbations nombreuses, ont empêché de connaître les corrélations entre les différents éléments composant ce système défensif.
Sondage 1. Les deux murs bornant l'"Est" de l'accès sud du château ont fait l'objet d'un dégagement et d'un relevé partiel en 1989. Leur empreinte est encore visible dans la topographie du site sous la forme d'une dénivellation parfois importante. Un premier fossé suit au plus près l'enceinte et se divise au nord-est du château en deux branches séparées par un talus encore imposant. Au "Sud", ces fossés semblent se perdre dans l'importante dénivellation naturelle. Sondage 2-3. Le profil du fossé avait la forme d'un "U" ouvert, et était parfaitement conservé, large de 5,50 m à son sommet et profond de 2 m. Sous des remblais liés aux travaux du Grand Parc, le fossé a été rempli par une alternance de couches sableuses et pierreuses. Dans ces dernières, on perçut la présence de nombreux blocs granité sommairement équarris provenant probablement de l'érosion des murs du château. Sondage 4. Plus vaste que les précédents, il était exclusivement constitué de tuiles demi-rondes, similaires à celles découvertes lors des fouilles précédentes (1980). Sondage 5. Le creusement de ce fossé avait recoupé une série de couches encore conservées. Parmi celles-ci, un empierrement horizontal (sol ?) occultant une fosse. Sondage 6 . Le fossé gallo-romain contenait un important lot de céramiques permettant de situer son comblement aux Ier et IIème siècles de notre ère. Ce fossé avait livré un tesson de céramique sigillée du IIème siècle décoré d'un grand médaillon contenant deux personnages se faisant face. Son étude impliquait son antériorité par rapport au système défensif du château mais difficile à dater avec précision. Ce sondage montrait un dispositif défensif au relief prononcé (4 m de dénivelé), mais dont l'examen demeure faible. Aucune chronologie des principaux éléments rencontrés n'a pu être établie entre eux et le reste du monument. Sondage 7. Le fossé externe sondé à cet endroit était creusé dans le granité diaclase sur le versant d'une pente naturelle du terrain. Il était rempli par une terre sableuse passant à un niveau plus "gravillonneux" vers le fond. Celui-ci était tapissé de couches provenant de l'érosion des parois (sable) entourant une fine lentille de matériaux organiques (charbons de bois) .