Les fouilles de 1980.
Du
13
avril
au
14
juin
1980,
fut
la
période
des
sondages
de
manière
à
localiser
les
structures
en
place,
et
à
déceler
l'importance
du
site.
D'une
superficie
de
4
m²,
pour
une
profondeur
de
2
m,
ce
sondage,
pratiqué
à
l'intérieur
Nord-est,
a
révélé
l'aplomb
d'une
grande
tour en dur
(moellons de pierres)
, ainsi que le départ d'un mur intérieur.
Il s'agit donc bien d'une construction en pierres enfouie sous les levées de terre.
Les constructions sont assises sur le rocher granitique. Un important lit de tuiles (20 à 25 cm) donnait la nature de la
couverture.
Çà
et
là
quelques
tessons
de
céramique
tournée,
à
pâte
rouge
ou
rose,
dont
deux
avec
traces
de
vernis
vert,
et
quelques
clous
oxydés...
Les fouilles de 1981.
Cette
grande
tour
principale
est
creuse,
avec
un
diamètre
intérieur
de
3,15
m,
et
une
épaisseur
de
mur
d'une
moyenne
de
2,75
m,
sauf
au
niveau
de
la
partie
plate
(jonction du rempart),
où l'épaisseur atteint 2,90 m.
Ce qui nous fait un diamètre moyen extérieur de 8,65 m.
Vidée
entièrement
sur
une
profondeur
de
5,00
m,
elle
représente un volume total d'environ 39 m³.
La
partie
"Est"
de
la
construction
restante
est
plus
élevée
(d'un mètre environ)
que la partie Ouest.
Le
lierre
enlevé,
l'arrondi
de
la
tour
est
apparu
nettement,
avec
un
léger
basculement
de
l'aplomb
vers
l'intérieur,
et
un
trou
correspondant
à
des
arrachements
de
pierre
un
peu
au-
dessous
du
nivellement de la partie Ouest.
Les
parties
Sud
et
Nord
présentent
2
passages
en
vis-à-vis,
par
lesquels
les
curieux
accédaient
au
sommet de la tour.
A 5,85 m, se trouve le rocher de fondation.
Il n'y a aucune trace d'escalier sur tout le pourtour dégagé.
Vers
le
milieu
de
la
tour,
quatre
pierres
taillées,
de
belle
dimension,
tombées
à
l'intérieur
auraient
pu
servir
de
"corbeau"
à
destination
de
poutres
pour
un
éventuel
plancher.
Cette tour présente 2 niveaux d'occupation très caractéristiques : l'un très h
aut placé.
Du
1er
décembre
au
13
décembre
1981,
fut
la
première
campagne
de
fouille.
Elle
a
permit
de
dégager
le
haut
du
système
défensif
au
nord
:
grande
tour,
double
contrefort,
rempart
reliant
les
deux,
amorces
de
murs,
et sommet d'escalier
donnant sur un passage..
En
baissant
progressivement
les
niveaux
et
l'enlèvement
d'une
partie
des
cônes
d'éboulis
ont
fait
apparaître
des
élévations
de
pierre,
et
laissait deviner l'importance du château enfoui.
La
fouille
minutieuse
et
complète
de
la
grande
tour,
avec
premières
découvertes de céramiques.
.
- Le niveau 1 avec des fragments de poterie (15ème-16ème siècle), beaucoup d'ossements de petits animaux (lapin, jeune chien...), du charbon de bois, un couteau de
table avec manche en corne riveté en cuivre (longueur 192 mm) ...
L'autre niveau d'occupation, tout au fond (niveau 5) a livré des suites de poterie permettant de reconstituer 2 cruches et un fond de vase (13ème-14ème).
Il
y
avait
également
des
clous
de
charpente,
du
charbon
de
bois
dont
certains
fragments
faisaient
20
cm
de
long,
3
gros
morceaux
de
ferraille
oxydés
(15
cm
de
long)
non identifiables, et beaucoup d'ossements d'animaux
(lapin, cerf,
porc...).
— Le niveau 2 était constitué par d'énormes pierres enchevêtrées avec un peu de terre dans les alvéoles, et quelques fragments de poterie du niveau supérieur qui
s'étaient infiltrés.
— Le niveau 3 est apparu plus tassé, avec des pierres moins grosses, beaucoup de fragments de tuiles, des clous de charpente, et de la terre granuleuse.
— Le niveau 4 était essentiellement constitué par un lit de tuiles de 0,20 m, les unes d'un rouge très vif, d'autres roses pâle ou ocre.
Certaines avaient dû subir l'action de l'incendie, car elles paraissaient recuites, avec des reflets irisés... Certains fragments étaient très lisses, et d'autres très poreux...
Quelques- unes sont presque entières.
- Le niveau 5, au fond de la tour, dans un niveau d'occupation caractéristique, avec clous de charpente, charbon de bois assez important, gros ossements d'animaux, de
nombreux tessons sont apparus, appartenant à 3 poteries différentes, dont 2 sont pratiquement complètes, et la première analyse nous fait penser au 13ème-14ème.
— Le niveau 6 est un mélange de terre battue et de roche granitique en décomposition.
Quelques inclusions de charbon de bois en tous petits fragments.
— Le niveau 7 est le rocher de fondation qui forme une sorte de cuvette au centre.
Le mobilier :
D'abord les nombreuses tuiles découvertes nous indiquaient que l'ensemble était couvert en tuiles
creuses, puisque nous les trouvions partout, et pratiquement à tous les niveaux.
Il s'agissait toujours de tuiles creuses, ou tuiles canal, dites "en tige de botte", de couleur rouge la plupart
du temps. Ce mode de couverture est très ancien.
Les romains utilisaient déjà cette tuile creuse (imbrex), en même temps que la tuile plate à rebord
(tegula). L'utilisation de tuiles creuses indique toujours une toiture (et donc une charpente...) à faible
pente, en général inférieure à 30".
Nous avons daté celles-ci de la dernière phase d'utilisation de l'édifice, c'est-à-dire fin du 14ème début
du 15ème siècle.
Elles étaient très frustes et rugueuses.
CONCLUSION :
L'intérieur dégagé de cette grande tour n'était sans doute pas habitable, puisqu'il n'y a aucune trace d'escalier, et que, par ailleurs, le diamètre intérieur est bien trop
faible.
Il faut donc exclure l'hypothèse d'un donjon, et garder plutôt celle d'une tour de guet.
On devait quand même pouvoir descendre dans cette tour, sans doute au moyen d'une échelle...
La présence d'un niveau d'occupation, au fond, ainsi que les 2 parties du squelette de cerf, déposées dans l'excavation tout au fond (comme dans un garde-manger)
donnent à penser que le fond de cette tour était utilisé.
Les fouilles de 1982
Du 8 mai au 19 décembre 1982,
Fut
le
dégagement
de
la
partie
Nord
en
descendant
très
bas
le
niveau.
En descendant très bas les niveaux, il a été mis au jour, une grande
salle rectangulaire à extérieure à la défense.
Dans
la
moitié
de
la
salle
nord
apparition
d'une
cheminée
ornée
de
deux
bases
de
colonnettes
sculptées,
d'une
entrée
en
granit
taillé
dont
les
éléments
de
l'arc
roman
ont
été
retrouvés
tombés
sur
un
sol
d'occupation
avec
deux
monnaies
du
XIIème
siècle
et
quelques
éléments de céramique vernissée verte sur pâte blanche très fine.
L'extérieur du rempart ouest, est suivi dans ses niveaux supérieurs
sur une longueur de 12 m.
Le dégagement complet de l'escalier qui comprend 13 marches.
La fouille avait réservé des surprises.
En
effet,
il
est
apparu
un
passage
(1,10
m.),
dans
ce
rempart,
près
de
la
grande
tour,
donnant
accès
à
une
immense
salle
(13,50
m.
de
long, sur 6,00 m. de large)
.
Cette salle, bien délimitée, en son périmètre, par des murs de pierre, ne présentait, aucune issue extérieure.
On
peut
simplement
dire
qu'elle
a
été
faite
après
coup,
comme
en
témoignent
les
murs
de
retour,
qui
sont
seulement
accolés
aux
arrondis de la tour Est, et du contrefort Ouest.
Cette
salle
magnifique,
extérieure
et
rajoutée
à
l'enceinte
fortifiée,
témoignait
tout
d'abord
qu'il
y
a
eu
plusieurs
époques
de
construction
dans
ce
vieux
château
(au moins 2, et sans doute davantage...).
Cette
salle
était
couverte
en
tuiles,
comme
d'ailleurs
le
reste
de
l'enceinte
fortifiée,
à
preuve,
les
innombrables
fragments
de
tuiles,
de
couleur
rouge
sombre
pour
la
plupart,
ont
été
trouvés
sur
toute
la
surface.
On accédait à cette salle par un passage pratiqué à l'angle Sud-est", le long de la grande tour.
Ce
passage
était
fermé
par
une
porte
en
bois,
qui
venait
s'appuyer
sur
des
pierres
de
granit
encore
en
place, de chaque côté
(avec feuillure et chanfrein).
Le sommet de ce passage était constitué d'un arc brisé.
Cette
salle
daterait
de
la
dernière
époque
d'utilisation
de
ce
château,
comme
en
fait
foi
le
linteau
de
fenêtre avec départ de meneau.
Comme
on
sait
que
les
meneaux
sont
caractéristiques
de
la
fin
du
Moyen-âge,
et
du
début
de
la
Renaissance,
on
peut
dater
raisonnablement
cette
salle
de
la
fin
du
XIVème
-
début
du
XVème
siècle,
c'est-à-dire peu avant sa destruction par les Anglais, vers 1420-1430.
D'ailleurs,
le
granit
des
très
belles
pierres
taillées
trouvées,
soutient
avantageusement
la
comparaison
avec
celui
du
château
actuel,
dont
une
partie
a
été
construite
à
la
fin
du
XVème.
Il n'est pas impossible que cette salle immense fût dallée, ou pavée.
Les fouilles de 1983.
Du 8 janvier au 18 décembre 1983
Après
avoir
suivi
le
rempart
ouest,
dans
ses
niveaux
supérieurs,
sur
près
de
la
moitié
de
la
longueur
de
l'enceinte
(côté
intérieur),
on
pu
établir un plan un peu plus précis.
Toute la partie nord était complètement dégagée et laissait apparaître une salle extérieure à la défense, construite après coup.
Une fouille semi-minutieuse du rempart ouest, dans ses niveaux supérieurs sur toute sa longueur, côté intérieur, jusqu'au
système défensif de l'entrée avec une mise en évidence du passage de l'entrée.
Cette période sera la fin de la fouille de la grande salle extérieure nord, avec remblaiement à un niveau d'utilisation
cohérent.
Il y aura aussi la découverte d'une fosse, avec entourage de pierres sèches au pied de l'escalier, remplie de déchets de dépotoir
(nombreux fragments de céramique avec suite et une monnaie XIIIème siècle).
La 1ère tranche de consolidation des ruines dans toute la partie nord fut terminée.
Les fouilles de 1984.
Du 27 avril au 30 septembre 1984.
Sur la grande tour au nord-est.
La baisse des niveaux en extérieur ouest avait fait apparaître une construction en arrondi, sans contrefort ni tourelle.
Le
dégagement
important
de
l'entrée
a
mis
en
évidence
les
contreforts
intérieurs
et
extérieurs
avec
trace
de
porte
avec
barres,
et les gorges d'une herse.
L'intérieur ouest présente un double mur accolé au rempart primitif avec une cheminée et un mur de refend, dont le sol
est truffé de fosses, avec une grande dépression au sud-est, non fouillée...
La fouille minutieuse avait mis en évidence sur la partie nord de la grande salle présente un sol de terre battue avec 3 ou
4 fosses d'une occupation antérieure.
Une forte dépression en partie sud-est donnait à penser à un effondrement dans une salle souterraine.
Il y avait un lien évident entre cette dépression et deux énormes trous creusés dans le rocher, à proximité.
Les fouilles de 1985.
Du 12 avril au 30 novembre 1985.
La zone d'effondrement, au pourtour sinueux, commençait à se dessiner, tandis que la
fouille se poursuivait le long des murs.
Nous avons laissé la végétation en place sur les têtes de mur tant que la consolidation n'est
pas prête.
Dégagement partiel de la fortification extérieure en "Est" et au "Sud".
En intérieur sud mise en évidence d'une salle avec cheminée et fenêtre.
La
fouille
totale
de
l'intérieur
ouest
et
d'une
partie
de
la
zone
centrale
et
les
fosses,
silos
à
provision et trous de poteaux commençaient à apparaître.
La plupart de ces trous de poteaux ne semblaient pas contemporains de la
construction en pierre, mais bien antérieurs.
Le dégagement d'un escalier de descente de 18 marches taillées dans le roc est complet.
Une zone d'effondrement a été découverte qui descend profondément.
Le dégagement extérieur du rempart, sur une hauteur moyenne de 1,00 m avait permis de faire le dessin complet de l'enceinte dont l'ensemble du système défensif est typique du
XIVème siècle.
De la fouille des deux trous apparents dans le rocher, ainsi que leurs abords, il a été découvert un superbe escalier de 17 marches, taillées dans la roche, et donnant accès à une
galerie souterraine très profonde, (comblée entièrement par l'effondrement de la voûte et les éboulis du rempart).
Les fouilles de 1986.
Du 14 avril au 31 décembre 1986.
Toutes
les
souches
d'arbre
ont
été
enlevées
à
l'intérieur
de
l'enceinte et sur les murs.
Dégagement
partiel
intérieur
"Nord-est"
avec
mise
en
évidence
d'une salle avec fenêtre et cheminée.
En intérieur nord, avec beaucoup de fosses et de trous de poteaux
(1 monnaie XIIème siècle).
En
intérieur
"Sud",
non
loin
de
l'entrée,
dégagement
d'un
caniveau d'évacuation recouvert de larges dalles.
La
2ème
tranche
de
consolidation
des
ruines
sur
les
2/3
de
l'enceinte,
et
mise
en
œuvre
d'une
consolidation
de
la
partie
supérieure de la salle souterraine dégagée en 1985.
Pour
les
fosses
et
les
trous
de
poteau,
la
plupart
de
ces
traces
d'habitat
paraissaient
plus
anciennes
que
la
dernière
construction,
car
elles
étaient
creusées
dans
le
sol
originel
et
remplies
de
terre
noire.
Certaines fosses passent sous les murs.
Le mobilier était souvent pauvre ou quasi inexistant.
Les fouilles de 1987.
Du 1er janvier au 29 novembre 1987
Fouille semi-minutieuse avec baisse des niveaux en extérieur "Sud-ouest".
Dégagement de la galerie souterraine de tout son comblement effondré.
Une
fouille
totale
du
passage
de
l'entrée
avec
la
suite
du
caniveau
d'évacuation.
La fouille totale du fond de la galerie souterraine
La découverte d'un conduit souterrain inédit d'une quinzaine de mètre.
Consolidation
des
ruines
sur
le
1/3
restant
de
l'enceinte
et
protection
de
la
galerie souterraine dans sa partie haute.
Passage de l'entrée.
Confirmation de la poursuite du caniveau d'évacuation en direction du fossé
extérieur.
Le remplissage contenait des déchets de cuisine.
La
mise
au
jour
inédite
d'un
conduit
souterrain
bien
conservé,
qui
prolonge
la
galerie,
passe
sous
les
remparts,
pour
ressurgir
en
"Ouest" grâce à un effondrement.
Il n'est pas impossible que cet ensemble souterrain, utilisé au XIIIème siècle, soit bien antérieur à l'enceinte de pierres.
Il
pourrait
être
contemporain
de
la
motte
féodale primitive.
Les fouilles de 1988.
Du 5 avril 1988 au 31 décembre 1988.
Fouille
semi-minutieuse
et
baisse
des
niveaux
en
extérieur
"Nord-
ouest".
Fouille totale du 1/3 restant en intérieur "Sud" et "Est".
Le
rocher
apparaissait
très
haut
placé
et
avait
même
parfois
été
excavé.
Quelques traces de murs très arasés donnaient le dessin des pièces
de la dernière occupation.
D'autres
murs
plus
anciens
faisaient
état
d'une
occupation
antérieure.
Beaucoup de fosses et de trous de poteaux en bordure des murs et
en partie "Nord".
Traces de murs arasés laissaient apparaître le dessin des différentes
salles, avec fenêtres et seuils de portes.
Le site a été totalement remblayé à un niveau d'utilisation cohérent
pour le spectacle.
La
campagne
1988,
importante
dans
son
étendue,
voit
se
terminer
l'investigation
complète
de
l'intérieur
de
cette
enceinte
fortifiée
d'habitat seigneurial du moyen-âge.
Malgré
les
perturbations
liées
à
la
destruction
et
aux
récupérateurs
de
pierres,
ne
laissant
qu'une
faible
épaisseur
de
dépôt
archéologique, la fouille venait confirmer les éléments recueillis lors des campagnes précédentes.
Des fosses et trous de poteaux, la plupart au ras du sol originel, étaient souvent remplis de terre noire,
attestant d'une occupation encore plus ancienne, estimée XIème XIIème siècle.
Au regard des céramiques trouvées dans les couches les plus basses.
Une forte concentration de ces trous de poteaux et fosses se remarquaient en partie "Nord" ainsi que le
long des murs.
Quelques alignements nous ont fait penser à des fonds de cabanes.
Résumé sur les zones de fouilles.
La
dernière
construction,
sur
un
promontoire
rocheux
granitique
un
rempart
de
pierres,
très
bien
appareillé,
dont
il
reste
encore
des
élévations
importantes,
assure
la
défense d'une enceinte de 25 m de diamètre.
Une
énorme
tour
au
"Nord-est",
deux
contreforts
extérieurs
opposés,
un
escalier
de
contre-attaque,
une
entrée
étroite
fortifiée
au
S/0,
complètent
la
défense,
sans
oublier
un profond fossé qui entoure l'ensemble sur les 2/3.
L'harmonisation de cet appareillage, auquel il faut joindre les deux fonds de latrines, en extérieur est, semble typique du XIV s.
Plus tard, on adjoint une grande salle à l'extérieur "Nord", ainsi que des constructions en extérieur "Sud".
L'aménagement
intérieur
est
constitué
d'un
double
mur,
peu
large,
qui
s'adosse
partout
au
rempart
primitif,
en
l'épousant
étroitement,
sauf
en
partie
"Nord",
où
il
n'y
a
pas de trace.
Ce double mur est fondé beaucoup plus haut que le rempart.
Il servait soutenir des habitations intérieures, situées probablement plus basses que le haut du rempart primitif.
Çà
et
là
quelques
murs
arrachés,
avec
seuils
de
porte
et
fenêtres
nous
esquissent
le
plan
de
ces
habitations
(deux
grande salles découvertes)
.
Des
murs
arasés
témoignent
d'un
hébergement
en
dur
plus
ancien
et
plus
restreint,
probablement
au
XIIème
– XIIIème siècle.
(Si l'on en croit une monnaie associée, trouvée en 1986, estimée XII-XIIIème S.)
Des fossés et des poteaux.
La
superposition
des
murs
et
des
fosses
et
trous
de
poteaux
apportaient
des
indications
intéressantes
sur
l'ancienneté des lieux.
Les
trous
de
poteaux
et
les
fosses
sont
les
seules
traces
qui
nous
restaient,
dans
cette
enceinte
fortifiée
du
Bois
de
l'Etang,
d'un
habitat
primitif
en
bois,
antérieur
à
l'hébergement en dur du XIIème siècle.
Le
nombre,
relativement
élevé
(64),
de
trous
de
poteaux
découverts
nous
donnaient
à
penser
à
une
implantation
importante et étendue.
L'implantation sur le plan général montre une forte concentration au "Nord", et une répartition plus clairsemée au
"Sud".
La
partie
"Est"
en
était
presque
complètement
dépourvue,
sauf
près
des
murs,
mais
ceci
s'expliquait
par
le
fait
que
le
substrat
granitique
ayant
été
entamé
lors
de
la
dernière
occupation du XIV s.
En partie "Ouest", l'effondrement de la galerie souterraine a dû, elle aussi en éliminer un certain nombre.
Pour l'ensemble des structures
(fosses et trous de poteaux)
, il est bien délicat d'avancer une datation précise.
Aucun élément précis ne nous autorisait à faire cela.
Par contre, en raisonnant logiquement, il est possible d'approcher une estimation raisonnable de datation.
Trois éléments intéressants nous y ont encouragés :
Le
fait
que
certains
trous
de
poteaux
et
certaines
fosses
soient
sous
des
structures
en
pierres
estimées
XIIIème siècle en font déduire qu'il y a eu là, sur ce point élevé, un habitat antérieur en bois.
Le
rassemblement
des
données
historiques
montre
que
la
Seigneurie
du
Puy
du
Fou
remonterait
au
milieu
du
XIème siècle.
Tout
ceci
nous
incline
donc
à
dire
qu'une
estimation
de
datation
XI-XIIème
siècle,
pour
un
premier
habitat
défensif
sur le site du Puy du Fou.
Les traces d'occupation du XIIIème siècle.
Découvert un nombre assez important
(12)
de murs, dont il ne restait la plupart du temps que la dernière assise.
La plupart
de
ces
murs
étaient
situés
dans
la
partie
centrale,
ce
qui
correspond,
en
gros,
au
niveau
de
cour
intérieure
de
la
dernière utilisation.
Aucune
trace
n'en
a
été
trouvée
en
partie
"Est"
où
le
rocher
affleure très haut, ni en partie "Sud" où le rocher a été baissé.
En
"Ouest",
les
vestiges
ont
basculé,
en
partie,
dans
l'effondrement de la galerie souterraine.
Ces
murs
paraissent
antérieurs
à
la
construction
actuelle,
car
ils
sont
tous
très
bas,
au-dessous
des
niveaux
de
sol
fonctionnel
de
la
dernière occupation.
De
plus,
certains
ont
été
arrachés
pour
positionner
les
constructions actuelles
(rempart, mur de refend, double-mur).
Enfin,
leurs
alignements
ne
s'harmonisaient
pas
du
tout
avec
le
plan de la dernière occupation.
Nous
ne
sommes
pas
sûrs
qu'ils
aient
été
faits
tous
en
même
temps, pour un même type de bâtiments.
En
effet,
les
vestiges
restant,
de
faible
hauteur
la
plupart
du
temps,
ont
été
perturbés
non
seulement
par
les
constructions
les
plus
récentes,
mais
aussi,
sans
doute,
par
les
récupérateurs de pierres.
Il était donc difficile de bien les "lire".
Il est facile de penser, qu'il y ait eu des remaniements de construction à diverses époques.
L'absence de seuils de portes et d'embrasures de fenêtres compliquait bien évidemment la tâche.
Il est également possible que l'escalier de descente au souterrain (7) et (8) ait perduré dans la période de dernière
occupation, puisqu'il s'agissait d'une protection.
Au XIIIème siècle, il n'y avait pratiquement pas de petits châteaux, car le pouvoir était puissant et n'autorisait pas
cela.
De
plus,
c'est
une
période
de
paix
où
Alphonse,
Comte
de
Poitiers
(1220-1271)
administrait
sa
région
du
Bas-Poitou depuis son château de Fontenay-le-Comte.
L'habitat,
dont
il
nous
reste
les
traces,
correspondrait
à
l'habitat
du
détenteur
du
fief,
habitat
en
pierres
que
les
textes, en général, désignent sous le terme "Hébergement".
De
plus,
le
monnayage
rencontré
dans
les
fouilles
nous
avait
fourni
sept
monnaies
lisibles,
dont
trois
d'Alphonse,
Comte
de
Poitou,
et
deux
de
Jean
1°,
Duc
de
Bretagne
dit
"Le Roux"
(1221-1286).
Ces monnaies ont été trouvées, la plupart du temps, à proximité des murs.
Les galeries
.
La
galerie
souterraine
qui
part
du
centre
de
l'enceinte
et
file
sous
la
muraille
est
certainement
très
ancienne
et
pourrait
donner
l'origine
de
la
première
occupation
des
lieux.
En
descendant
les
niveaux,
nous
avons
découvert
un
nombre
assez
important
de
murs
aplanis,
dont
il
ne
reste
la
plupart du temps que la dernière assise.
La plupart de ces murs sont situés dans la partie centrale, ce qui correspond, en gros, au niveau de cour intérieure de
la dernière utilisation.
Aucune trace n'en a été trouvée en partie "Est" où le rocher affleure très haut, ni en partie "Sud" où le rocher a été
baissé.
En "Ouest", les vestiges ont basculé, en partie, dans l'effondrement de la galerie souterraine.
Les sondages extérieurs
En 1995, suite à une étude préalable avant la construction des tribunes a été demandée par R PRUNET, Architecte en Chef des Monuments Historiques et responsable du
projet.
Cette
étude,
sauvera
des
informations
essentielles
sur
les
lieux
et
particulièrement
sur
la
partie
défensive
et
sur
l'histoire
du
monument
avant
que
de
nombreux
travaux,
liés
à
son intégration dans le Grand Parc de Puy du Fou, ne détruisent les niveaux archéologiques.
Des sondages ont permis de mesurer l'importance des fossés de défense dans secteur "Ouest" du château et d'en comprendre la stratigraphie.
Six
sondages
répartis
sur
le
tracé
des
fossés,
ont
eu
pour
but
de
connaître
leur
état
de
conservation
et
la
nature
des
remblais
qui
composent
leur
remplissage
et
d'établir,
si
possible,
un lien chronologique avec des structures datées par ailleurs.
Mais, l'intégration et la mise en valeur de ces structures au sein de la tribune restaient
toutefois le but principal de cette intervention.
Des sondages complémentaires ont été réalisés sur les autres versants du monument afin
d'élargir la vision partielle.
La nature des fossés, de grande taille tant en largeur qu'en profondeur forment autour du
château un dispositif défensif imposant, renforcé à l'"Est" par la construction d'un talus et le
creusement d'un second fossé.
Il reste difficile d'intégrer dans la chronologie connue du monument leur phase de
fonctionnement.
Cette défense aurait perduré jusqu'au XVème siècle, époque d'abandon du château.
La période de leur creusement demeure inconnue en l'absence de témoins archéologiques
(mobilier).
Les sondages et les perturbations nombreuses, ont empêché de connaître les corrélations
entre les différents éléments composant ce système défensif.
Sondage 1.
Les deux murs bornant l'"Est" de l'accès sud du château ont fait l'objet d'un dégagement et d'un relevé partiel en
1989.
Leur empreinte est encore visible dans la topographie du site sous la forme d'une dénivellation parfois importante.
Un premier fossé suit au plus près l'enceinte et se divise au nord-est du château en deux branches séparées par un
talus encore imposant.
Au "Sud", ces fossés semblent se perdre dans l'importante dénivellation naturelle.
Sondage 2-3.
Le
profil
du
fossé
avait
la
forme
d'un
"U"
ouvert,
et
était
parfaitement
conservé,
large
de
5,50
m
à
son
sommet
et
profond de 2 m.
Sous
des
remblais
liés
aux
travaux
du
Grand
Parc,
le
fossé
a
été
rempli
par
une
alternance
de
couches
sableuses
et
pierreuses.
Dans
ces
dernières,
on
perçut
la
présence
de
nombreux
blocs
granité
sommairement
équarris
provenant
probablement de l'érosion des murs du château.
Sondage 4.
Plus
vaste
que
les
précédents,
il
était
exclusivement
constitué
de
tuiles
demi-rondes,
similaires
à
celles
découvertes
lors des fouilles précédentes
(1980).
Sondage 5.
Le creusement de ce fossé avait recoupé une série de couches encore conservées.
Parmi celles-ci, un empierrement horizontal
(sol ?)
occultant une fosse.
Sondage 6
.
Le
fossé
gallo-romain
contenait
un
important
lot
de
céramiques
permettant
de
situer
son
comblement
aux
Ier
et
IIème siècles de notre ère.
Ce
fossé
avait
livré
un
tesson
de
céramique
sigillée
du
IIème
siècle
décoré
d'un
grand
médaillon
contenant
deux
personnages se faisant face.
Son étude impliquait son antériorité par rapport au système défensif du château mais difficile à dater avec précision.
Ce
sondage
montrait
un
dispositif
défensif
au
relief
prononcé
(4
m
de
dénivelé),
mais
dont
l'examen
demeure
faible.
Aucune
chronologie
des
principaux
éléments
rencontrés
n'a pu être établie entre eux et le reste du monument.
Sondage 7.
Le
fossé
externe
sondé
à
cet
endroit
était
creusé
dans
le
granité
diaclase
sur
le
versant
d'une
pente
naturelle du
terrain.
Il était rempli par une terre sableuse passant à un niveau plus "gravillonneux" vers le fond.
Celui-ci
était
tapissé
de
couches
provenant
de
l'érosion
des
parois
(sable)
entourant
une
fine
lentille
de
matériaux
organiques
(charbons de bois)
.