Avant
la
révolution
française,
la
société
française
est
divisée
en
3
ordres
:
le
clergé,
la
noblesse
et
le
tiers
état
(députés
aux
États
généraux
qui
représentaient les villes privilégiées).
Cette
société
d'Ancien
Régime,
héritée
du
Moyen-Âge,
compose
une
société
inégale.
La France est divisée en provinces, ville et corporations.
Les lois et règlements varient au gré du découpage.
Certains paient l'impôt, d'autres pas.
Avec le Siècle des lumières, les critiques s'élèvent parmi les philosophes.
Avec eux, une nouvelle réflexion voit le jour.
L'individu l'emporte sur la société ; la société ne dépend plus des ordres.
Sous le règne de Louis XVI, les critiques se poursuivent.
La
France
se
trouve
affaiblie
par
les
mauvaises
récoltes
de
la
fin
des
années
1780.
Le
déficit
budgétaire
est
de
56
millions
de
livres
et
la
Guerre
d'indépendance
américaine en est une des principales causes.
Le manque d'unicité des lois se trouve contesté par le tiers état, qui regroupe à lui seul 97 % de la population française.
Des
mesures
jugées
comme
vexatoires
attisent
les
tensions
3
mois
suffisent
à
faire effondrer l'ancien régime.
Janvier
1789,
face
à
une
situation
politique
et
financière
catastrophique,
Louis
XVI convoque les états généraux.
Cette assemblée réunit les 3 ordres.
Elle peut décider la levée de nouveaux impôts et engager la réforme du pays.
4-5
mai
1789,
l'ouverture
des
états
généraux
à
Versailles
marque
le
début
de
la
Révolution française.
La
noblesse
est
représentée
par
270
députés,
le
clergé
par
291
députés
et
le
tiers
état par 578 députés.
Clergé
et
noblesse
souhaitent
que
le
vote
ait
lieu
par
ordre,
assurant
ainsi
la
majorité.
Le tiers état réclame aussi le vote par tête afin de pouvoir débattre en commun.
Devant
la
résistance
du
tiers
état,
clergé
et
noblesse
renonceront
à
leurs
privilèges fiscaux.
Le 10 juin 1789, le tiers état invite les députés du clergé et de la noblesse à les rejoindre.
Quelques membres s'unissent au tiers état.
On assiste ainsi à une révolution à caractère juridique.
Les ordres se fondent en une seule assemblée.
Le
17
juin
1789,
le
groupe,
représentant
96
%
de
la
population
française,
se
proclame "Assemblé nationale".
Il
fait
acte
de
souveraineté
en
matière
d'impôt
et
décide
d'élaborer
une
constitution limitant les pouvoirs du roi.
La
souveraineté
réside
désormais,
non
plus
dans
la
personne
du
monarque,
mais dans la nation.
Le
20
juin
1789,
constatant
que
les
États
généraux
lui
échappent
et
que
la
monarchie est contestée, Louis XVI fait fermer la salle de réunion.
L'Assemblée générale se réfugie dans la salle du jeu de paume.
Les
députés
font
le
serment
de
ne
pas
se
séparer
avant
d'avoir
rédigé
une
constitution pour le pays.
Le 09 juillet 1789, l'Assemblée nationale devient constituante.
Dans
la
nuit
du
04-05
août
1789,
on
assiste
à
l'abolition
des
privilèges
féodaux.
Le 26 août 1789, date de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
Le 03 -13 septembre 1791, l'Assemblée nationale constituante vote la première Constitution mais l'insurrection du 10 août 1792 l'enterre.
Mars 1793, voit le soulèvement Vendéen.
Avec
la
mort
du
roi,
la
convention
franchit
un
nouveau
pas
dans
le
cours
de la révolution.
Il n'est plus possible de revenir en arrière.
Les
divisions
s'aggravent
entre
les
révolutionnaires
partagés
entre
Girondin,
Montagnard
et
les
sans-culottes
et
chacun
surenchérit
sur
l'autre dans la course au pouvoir.
Devant
la
menace
qui
surgit
avec
l'entrée
en
guerre
de
l'Angleterre,
le
décret
du
24
février
1793,
qui
institue
la
levée
des
300.000
hommes
paraît
s'imposer.
Ce
décret
va
devenir
l'occasion
de
la
guerre
civile
au
sur
de
la
Loire,
connue sous le nom de guerre de Vendée.
Même si ce conflit prend largement naissance en Loire inférieure.
Les exigences amenées par ce décret peuvent paraître limitées.
Chaque
département
doit
envoyer
aux
frontières,
contre
les
ennemis,
de
3
à
4000
jeunes
gens
choisis
par
tirage
au
sort
parmi
les
célibataires
de
plus
de 18 ans.
C'est donc une dizaine d'hommes qui doivent partir de chaque canton.
C'est un faible nombre, mais toutes les communes sont concernées.
Cet effectif doit être choisi parmi les hommes qui ne sont pas déjà gardes nationaux ou volontaires aux armées.
En
fait,
il
faut
choisir
parmi
les
hommes
qui
non
pas
manifesté
d'enthousiasme pour la révolution.
Tout
se
conjugue
pour
que
les
ruraux
récalcitrants
s'opposent
au
tirage
au
sort,
au
moment
où
la
défense
du
pays
et
l'avance
rapide
de
la
révolution rendent les Parisiens intransigeants.
La
levée
des
300.000
hommes
provoque
des
émotions,
voire
des
soulèvements dans tout le pays.
Les
Bretons
du
Finistère,
de
l'Ille-et-Vilaine
et
du
Morbihan,
les
Alsaciens,
des
paysans
du
Nord
et
ceux
du
Puy-de-Dôme
sans
oublier
ceux
de
la
Côte
d'Or,
manifestent
violemment
leur
refus
de
participer
au
tirage
au
sort
et
forment
des
groupes
armés
qui
chassent
les
patriotes, abattent les arbres de la liberté et parcourent les campagnes.
Pour
les
Conventionnels,
la
menace
essentielle
vient
d'abord
de
Bretagne
et
de
Paris,
ils
réclament
des
mesures
exceptionnelles
contre
l
e
s
insurgées.
La mobilisation en Vendée est forte face au tirage au sort.
C'est le 12 mars 1783 à Saint-Florent-le-Vieil que l'insurrection s'éveille.
Le Voiturier, Jacques Cathelineau se met à la tête de paysans.
Le
19
mars,
la
Convention
vote
la
peine
capitale
contre
tous
les
habitants
se
rebellant. La Révolte grandit encore chez les paysans.
Le mois de mars enflamme toute la Vendée.
En
3
mois,
les
troupes
royalistes
passent
de
quelques
dizaines
de
paysans
à
100.000.
L
e
s
commissions
militaires
ont
pour
objectif
de
juger
"les
émigrés
pris
les
armes
à
la main, ayant servi contre la France".
Dès
le
début
de
la
Révolution
française,
les
royalistes
en
mesure
de
fuir
la
France s'exilent et trouvent refuge dans le reste de l'Europe.
La
définition
des
ennemis
de
la
république
n'aura
de
cesse
de
s'étendre
à
tous
les individus hostiles à la république.
Les
municipalités
sont
habilitées
à
perquisitionner
chez
les
citoyens
dont
le
comportement
semble
suspect,
provoquant
ainsi
le
mécanisme
des
dénonciations.
Les détenus de Noirmoutier sont tous conduits en prison sur dénonciation.
Un
individu
pouvait
avoir
jusqu'à
20
dénonciations
contre
lui
sans
nécessité
de les prouver.
A la reprise de l'île par les républicains le 3 janvier 1794, trois représentants du peuple arrivent à Noirmoutier.
Pierre-louis Prieur de la Marne, Louis Turreau et Pierre Bourbotte.
Ces
députés,
envoyés
par
la
Convention
en
province,
contrôlent
l'exécution
des
décisions du pouvoir central, le Comité de salut public.
En
seulement
6
jours,
ils
mettent
en
place
la
"justice
révolutionnaire"
par
le
biais des commissions militaires.
Les
républicains
en
place
sur
l'île
et
réunis
dans
les
commissions
militaires
déclarent chaque personne suspecte de façon expéditive sans réel jugement.
La première commission militaire (04 janvier 1794).
Cette
première
commission
est
davantage
commandée
par
la
vengeance
que
par
l'esprit de justice.
Elle est à l'origine de 1800 royalistes exécutés sur l'île.
Les
très
rares
documents
conservés
sur
l'activité
de
cette
commission
nous
permettent d'indiquer que tous les prisonniers ont été envoyés à la mort.
Les deux commissions militaires suivantes.
La commission "Collinet" du 30 avril 1794.
A
la
différence
de
la
première
commission,
elle
est
constituée
d'un
tribunal
avec
un greffier en chef du nom de Rousseau, un accusateur public, un secrétaire-adjoint et un commis huissier.
Elle se doit de juger tous les prévenus incarcérés dans les 3 maisons d'arrêt de l'île (le château, l'église et la maison de Tinguy).
Elle prononce 26 peines de mort, 20 détentions et 45 acquittements.
Il faut ajouter à ce décompte, la forte proportion de décès dans les prisons.
La commission "d'Angers" (10 juin1794).
Les
représentants
du
peuple
estiment
la
commission
"Collinet"
trop
lente
et
les membres sont renouvelés.
Son
président
et
son
vice-président
sont
nommés
au
tribunal
révolutionnaire
de
Paris
à
compter
du
24
juin,
empêchant
ainsi
la
commission
de
se
réunir
à
Noirmoutier.
Il
faut
attendre
la
nomination
d'un
nouveau
président
et
d'un
nouveau
vice-
président le 11 juillet pour que la commission reprenne ses activités.
Au
total,
elle
a
prononcé
49
peines
de
mort,
un
nombre
incalculable
de
détentions,
18
déportations
et
576
remises
en
liberté.
Depuis
1793,
la
guerre
a
épuisé les troupes et le pays.
Robespierre est arrêté et guillotiné en juillet 1794.
Les
membres
du
Comité
de
salut
public,
acteurs
de
la
Terreur,
sont
jugés
et
exécutés.
Au
mois
d'août
1794,
Hoche
et
Canclaux,
tous
les
deux
favorables
à
une
politique
de
pacification,
se
voient
confier
respectivement
l'Armée
des
Côtes
de
Brest et l'Armée de l'Ouest.
La
fin
de
l'année
1794
voit
l'arrivée
au
pouvoir
de
révolutionnaires
modérés
qui
vont gracier les prisonniers.
Le contexte devient alors favorable aux discussions pour ramener la paix.
Un
nouveau
climat
sur
le
plan
international,
la
France
est
en
conflit
avec
les
monarchies d'Europe depuis 1792.
Au milieu de l'année 1794, la France connaît une série de victoires.
Au début de l'année 1795, plusieurs traités de paix sont signés.
La France peut ainsi mobiliser davantage de forces en Vendée.
Sur le plan national, un mouvement plus modéré s'installe.
Le
voile
est
levé
sur
les
atrocités
commises
contre
les
royalistes
(hommes,
femmes, enfants).
L'opinion publique condamne les massacres réalisés au nom de la République.
Le
traité
de
la
Jaunaye
(12-17
février
1795)
Charette,
reconnu
général
en
chef
de
l'Armée catholique et royale du Bas-Poitou, est convoité par les républicains pour engager des négociations.
Celles-ci se déroulent près de Nantes, au château de la Jaunaye, en février 1795, à la demande des républicains.
Ils
s'engagent
à
laisser
libre
le
culte
des
prêtes
réfractaires,
à
ne
pas
lever
de
soldats
ni
d'impôts
pendant
10
ans,
à
accepter
que
les
soldats
vendéens
soient chargés du maintien de l'ordre dans la région.
En contrepartie, les Vendéens de Charette doivent reconnaitre la République.
Le
"Traité
de
la
Jaunaye"
rejette
la
cause
de
la
guerre
sur
les
"terroristes
vaincus" (sans-culottes et amis de Robespierre).
Il
conclut
à
l'intégration
des
Vendéens
armés
dans
la
garde
territoriale,
à
l'indemnisation
des
habitants
(20
millions
de
Francs
prévus)
ainsi
qu'à
une
aide pour la reconstruction et au retour de leurs biens.
Ce traité est ratifié par les troupes vendéennes de Sapinaud de la Verrie.
Stofflet
ainsi
qu'une
partie
des
officiers
de
Charette
attendent
le
2
mai
1795
pour signer la paix.
À partir de l'été 1795, Charette reprend la lutte.
Les
exécutions
de
Stoffet
et
de
Charette,
début
1796,
permettront
de
renouer
avec la paix.
Elle
revient
difficilement
et
il
faut
attendre
plusieurs
années
pour
que
la
région revienne sous contrôle.
Le "Traité de Montfaucon" en janvier 1800, signera véritablement la fin de la guerre de Vendée.
La Révolution française a entrainé des bouleversements dans la société.
Les droits et privilèges féodaux ont été abolis.
Les revenus financiers qui leur sont attachés sont supprimés.
Des émeutes ont éclaté, des hôtels particuliers sont pillés.
Les
membres
de
la
noblesse
craignent
pour
leurs
biens
et
leur
personne
et
vont
alors émigrer vers les monarchies d'Europe.
Le
frère
du
roi,
le
comte
d'Artois,
les
courtisans
comme
Paulignac
quittent
la
France dès 1789.
Les
principautés
allemandes,
les
états
de
la
couronne
d'Autriche
ou
d'Angleterre
sont
des
refuges
où
tous
affluent
dès
que
le
roi
tente
la
fuite
de
Varennes
en
1791.
Abbés,
militaires,
hommes
de
cour,
de
loi
ou
de
finance,
de
Versailles,
de
Paris
mais
aussi
de
province
suivent
cette
nouvelle
vague
d'émigration
et
"prennent
les chemins de Coblence".
Une
partie
des
émigrés
va
ainsi
combattre
la
Révolution
française
de
l'extérieur,
l'autre tente de se mettre à l'abri.
Face
à
cette
émigration
et
ces
armées
menaçant
la
République,
des
lois
sont
votées
pour
restreindre
la
mobilité
des
nobles,
confisquer
les
biens
des
émigrés,
puis finalement pour les condamner à mort.
Les royalistes restés en France espèrent des secours apportés par la royauté anglaise.
L'île de Noirmoutier, un espoir ?
La conquête de l'île par Charette en octobre 1793 vaut de l'or pour les troupes royalistes.
Noirmoutier est un port et apporte un espoir pour l'arrivée des secours.
Les
royalistes
étaient
en
situation
de
communiquer
avec
le
dehors
et
de
recevoir
les
secours
dont
ils
avaient
besoin
pour
poursuivre
la
guerre
contre les troupes de la Révolution.
Sachant que le comte d'Artois se trouve près des côtes anglaises, Charrette va solliciter le secours de l'Angleterre depuis l'île de Noirmoutier.
Pour le débarquement des émigrés, l'Angleterre préfère la Bretagne à la Vendée trop éprouvée par la guerre.
Les
républicains
mettront
un
terme
à
toute
tentative
de
débarquement
anglais
le 21 juillet 1795 à Quiberon.
L'expédition de l'île d'Yeu.
Le
12
septembre
1795,
à
bord
du
navire-amiral
anglais
Jason,
le
comte
d'Artois rejoint l'île d'Houat, refuge des émigrés après la défaite de Quiberon.
Depuis
l'île
d'Houat,
une
attaque
des
royalistes
est
prévue
pour
reprendre
Noirmoutier le 17 septembre 1795.
L'attaque se fera à partir du 22 septembre.
Le
02
octobre,
le
comte
d'Artois
descend
à
l'île
d'Yeu
dans
l'attente
de
Charette afin de prévoir un débarquement sur les côtes vendéennes.
Les
lettres
de
Charette
n'arrivent
pas
jusqu'à
lui
et
les
côtes
vendéennes
se
trouvent jalonnées par les troupes républicaines.
Le
comte
d'Artois
est
contraint
de
rentrer
en
Angleterre
en
novembre
1795
laissant les royalistes sans aucune ai
de.