En 1577, Catherine de la Rochefoucauld n'est plus de ce monde, son fils Gilbert n'a que 15 ans et est sous la tutelle de Euzèbe du Puy du Fou grand-oncle paternel. Pendant les Guerres du Protestantisme (1562-1598), le Puy du Fou fut incendié. Sa haute toiture s'effondra, et on rétablit une couverture plus économique, moins haute et faite de tuiles romaines. Ce qui eut sans doute pour conséquence la suppression de l'habitabilité des combles. Mais les lucarnes furent conservées en raison de leur bel effet décoratif. Nous sommes dans une période des guerres de religion et l'intérêt pour le château Renaissance est remis à plus tard. Devenu majeur, Gilbert du Puy du Fou (1558-1597) passe son temps, avec ses troupes, à la guerre contre les protestants et contre les ennemis du roi et de ce fait, ses dépenses ruineuses et l'éloigne du Puy du Fou n'ayant plus un sous à consacrer au château. En 1581 il épouse Philippe de Champagne et de Chasteaubriant (1578-1666), qui quitte définitivement le Puy du Fou en 1589 pour s'installer au château de Pescheseul laissant le domaine entouré de Protestants hostiles. Château construit sur le modèle de celui du Puy du Fou. En 1597 Gilbert quitte ce monde en laissant son fils de 10 ans : René II (élevé loin de son domaine familial). Pendant toutes ces guerres (1570-1628) , un tournant se produit dans la construction, qui se poursuit de façon intense. Renouant avec la tradition de fortifications et de défenses, les châteaux prennent une autre figure, douves, enceintes, poternes, tours, échauguettes, bouches à feu, etc. Phénomène nouveau, toutes les gentilhommières ont des troupes à loger et des armes à stocker. Les événements se traduisent dans la construction. On distingue, dans beaucoup de cas, même dans des bâtiments en ruine, la salle ou le poste de garde avec sa cheminée, parfois le lieu de cuisine, et le dispositif de tir. Mais rien n'est simple, car l'idéal classique, à l'image du Puy-du-Fou, se poursuivra à travers les soucis et une autre image de l'habitat. Au Puy du Fou, dont les étangs constituent et occultent le système défensif, une bouche à feu était à l'étage des bâtiments de François II, dans la première travée à gauche de la petite loggia, et une autre (encore perceptible) se trouve sur la façade opposée, vers l'étang. Au Puy-du-Fou, la fonction défensive de l'eau rejoint sa fonction décorative, observable aussi à Fontainebleau. En 1609, éloigné de la Cour par le tout puissant Cardinal de Richelieu, René II revient vivre au château de Puy du Fou et devant faire face aux créanciers, il prend la décision d'abandonner définitivement les travaux. Seuls des aménagements seront opérés sur le côté médiéval restant du château. Disparition du pont-levis et le comblement des fossés. C'est ainsi que le bâtiment carré flanqué de deux tours d'escalier, reste du château du XV siècle, fut conservé et aménagé pour les besoins du château. On y pratiqua de disgracieuses fenêtres rectangulaires qui l'enlaidissent. La date de cette restauration, 1610, est inscrite sur le linteau de la porte de la cuisine. A cette époque et pour des besoins de sécurité, fut élevé le grand mur qui ferme la cour, dans laquelle on pénètre par le grand portail, flanqué de sa petite porte piétonnière. René II du Puy du Fou (1595-1642) employa les matériaux (excédentaires) destinés à la construction de son château, à la restauration et l'agrandissement de l'Eglise des Epesses. et au vu de la qualité et la longueur totale des plafonds à caisson de l'église et du coût du travail et des pierres formant les murs, on peut naturellement se demander quel était la destination finale de ce plafond et parement dans la rénovation du Puy du Fou. Une nouvelle galerie faisant face à la grande galerie des arcades ? René II du Puy du Fou, s'intitulait : "Sire et Baron du Puy du Fou, chevalier de l'Ordre du Roy, Gentilhomme ordinaire de sa Chambre, marquis de Combronde, prince de Pescheseul, baron de Parcé, comte de Grassay, Seigneur des Epesses, Mallièvre, Saint-Malo, La Jalletière, la Sulpicière, la Touche de Rablay, la Boucherie-Fromenteau, Curzon, etc ... ". Mais il n'était que Seigneur du Puy du Fou. Son grand-père, René I du Puy du Fou, au comble de sa fortune avait acheté de multiples domaines environnants, notamment Mallièvre, Saint-Malo. En 1563, René I, rendait aveu de ses domaines au seigneur de Rochetemer, en Les Herbiers, qui était Charles de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, baron de Mortange, Chemillé, Cholet, etc ... Dès cette date, il avait demandé l'érection du Puy du Fou et des seigneuries en dépendant, en châtellenie. Un accord était intervenu, il en prenait le titre, ce qui lui donnait de multiples droits tant honorifiques qu'autres, tels que ceux de haute justice, mesures à blé et à vin, four banal, etc ... Mais le seigneur de la Rochetemer, sans revenir sur son accord, fit traîner en longueur l'exécution de cet accord. Le 22 février 1610, le seigneur de Rochetemer, qui était Messire Claude du Plantis, seigneur du Landreau, la Rochetemer, la Guyonnière, les Enfreins, signa avec René II du Puy du Fou, une transaction par laquelle, il consent que ladite terre du Puy du Fou soit qualifiée de châtellenie et en ait toutes les prérogatives. Et ce moyennant quelques abandons du seigneur du Puy du Fou. René II du Puy du Fou était au château des Roches Baritaud, en Saint-Germain-le-Prinçay. En 1618, il achète la "Ligence de l'Archiprêtré'' en ville de Mallièvre, reste d'une vieille seigneurie dépendant des premiers temps de l'Abbaye de Mauléon. En 1635, il fait don à l'Eglise des Epesses d'un ciboire en vermeil, qui existe toujours. Il avait épousé à Coëx, le 24 février 1609, Diane de la Tousche, fille de Jean de la Tousche, chevalier-baron de la Touche-Limouzinière, seigneur des Planches, en la Garnache, Laudardière, Curzon, et de feue Renée de la Boucherie. En 1642, René II, dernier des Puy du Fou à habiter en ce château, mourut dans son château et fut placé en sépulture dans le chœur de l'église des Epesses. Sa veuve, morte le 23 juin 1653, est inhumée à la Visitation, de la Flèche. Ils eurent trois enfants, dont : Gabriel du Puy du Fou et de Champagne, prince de Pescheseul, est né au Puy du Fou. Ayant fait ses études à Sablé, il fut reçu Conseiller au Parlement le 20 juillet 1629. L'année d'après, le 15 avril 1630, il épousait Madeleine de Bellièvre, fille d'un Conseiller d’État et Président en Parlement. La nouvelle épouse apportait une belle dot, mais pas suffisante pour combler les lourdes dettes qu'avait laissées son beau-père René II. Son mari fut pourvu de plusieurs charges. Maître des Requêtes, Conseiller d'Etat, toutes plus honorifiques et coûteuses. Si bien que les dettes s'accumulant, Gabriel du Puy du Fou, peu satisfait de ses rapports avec le Cardinal de Mazarin, se retira dans son domaine de Pescheseul. Depuis plusieurs années, le Puy du Fou faisait l'objet d'une saisie judiciaire. En 1642, Gabriel du Puy duFou n'avait accepté la succession de son père que sous bénéfice d'inventaire, et ses nombreux créanciers se mirent à ses trousses. En 1643, il vendit le Bois Niard, en La Verrie, maintenant en Chambretaud en 1645, Combronde ; en 1653, Curzon ; en 1659, Fromenteau, et la décadence s'accentuant, il essaya des 1656, de vendre son domaine au Puy du Fou. Il y eut de nombreuses oppositions à cette dernière vente, notamment le 8 mars 1656, celle du curé de Chambretaud, Messire Jehan Renou, qui entendait préserver les multiples rentes en blé, que le Seigneur du Puy du Fou versait soit à la Cure, soit à la Fabrique de Chambretaud et prises sur les terres de la Petite Rangereuse en Saint-Malo, la Glandinière, l'Ansonnière, la Simonnière, la Foi, et d'autres sises en Chambretaud. Ce ne fut que lorsqu'il fut assuré du maintien de ces diverses rentes que le curé de Chambretaud retira son opposition. Un accord dut intervenir mais comme à cette époque la Justice était encore plus lente que de nos jours, ce ne fut que le 5 juillet 1659 et suite aux lourdes dettes laissées par son père, Gabriel du Puy du Fou (1615 1669) vendit le Puy du Fou. Sa famille le possédait depuis les premiers siècles de notre histoire. De l'immense fortune de cette famille, il ne restait plus que Pescheseul, où Gabriel du Puy du Fou mourut en 1669 après avoir écrit la généalogie de sa famille. Famille tombée dans l'oubli, puisqu'il n'eut que des filles, ce pourquoi il terminera cette généalogie par ces mots : "Et finit maintenant la très illustre et très ancienne maison du Puy du Fou". Sa veuve, Madeleine de Bellièvre, dont les armes ornent une des dés de voûte de l'église des Epesses, était en relations très suivies avec la célèbre marquise de Sévigné, qui le lendemain de la mort de Gabriel du Puy du Fou, recevant la visite de la veuve, écrira à sa fille : "Madame du Pui du Fou m'est venue voir, j'avois oublié qu'elle estoit veuve, son habillement est une mascarade ...". Ainsi finit la famille du Puy du Fou. Et le 5 juillet 1659 à Angers, le domaine du Puy du Fou fut vendu à Messire Claude Boylesve, chevalier, seigneur de la Guérinière, Hormes, Lésigny, Oulmes, Gonnord, le 19 janvier 1611 décédé 1673, fils de Charles Boylesve, seigneur de la Gillière et de demoiselle Marie Nicolas de la Thomasserie. Il avait épousé le 20 février 1634, Louise Ogier, fille de Louis Ogier, contrôleur du grenier à sel d'Ingrandes et de dame Marie Letourneaux. Claude Boylesve, cadet de petite noblesse et de peu de fortune, très habile, sans scrupules, très ambitieux, résolut de faire fortune par tous les moyens dont il essaya de faire oublier l'origine en se répandant en donations de toutes sortes. Il fit meubler et décorer magnifiquement l'église des Epesses et élever le beau retable du 17ème siècle qui orne aujourd'hui le chœur. Mais bien mal acquis ne profite jamais. Il se lia très tôt avec le célèbre Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des finances de Louis XIV. Il en devint Secrétaire dès 1642, et le resta jusqu'à son arrestation, à l'instigation de Colbert (1619-1683) , le 7 septembre 1661, à Nantes. Arrestation à laquelle l'habile Boylesve ne fut peut-être pas étranger. Quoi qu'il en soit, Fouquet fut condamné en 1664 à la réclusion perpétuelle dans la citadelle de Pignerol, certains l'identifiant au célèbre Masque de Fer, le font mourir le 23 mars 1680. Mais habile comme il l'était, Claude Boylesve sut tirer son épingle du jeu. Nommé Intendant des Finances sous Fouquet, il voulut acheter le duché de Penthièvre, la négociation échoua. Lors de l'arrestation de son protecteur, Claude Boylesve sera condamné à payer de grosses sommes au Trésor Royal et jugea prudent de quitter la France. Il s'exila au château d'Harroue, en Lorraine, chez un de ses amis, domaine dont quelques années plus tard il se rendra acquéreur. Il achètera aussi l'Hôtel Carnavalet à Paris, qu'il restaura magnifiquement. Avec sa femme et imbu de ses droits seigneuriaux, il s'occupa de faire élever le magnifique retable (construction verticale qui porte des décors sculptés) qui orne aujourd'hui le chœur de l'église des Epesses. Ce monument, un des plus beaux de Vendée, est orné de ses armoiries surmontées d'une couronne comtale d'azur à trois flanchis de gueules, lesquelles sont surmontées des bustes en bas-relief des donateurs : Claude Boylesve et sa femme Louise Ogier. Claude Boylesve qui ne vint probablement jamais au Puy du Fou mourut on ne sait vers 1678, et sa femme quelques années plus tard, laissant peu de chose d'une fortune acquise si malhonnêtement. Ils eurent sept enfants, morts jeunes pour la plupart et la dernière Gabrielle Boylesve, née le 2 mai 1664, hérita des débris de la fortune paternelle Elle épousa le 3 juillet 1692, François Pierre de la Forest d'Armaille et lui apporta le Puy du Fou ils séjournèrent quelques fois, mais ne modifiant en rien ce que nous connaissons aujourd'hui. Le Puy du Fou passa à sa fille Gabrielle (1664-1738) , qui épousa François-Pierre de la Forest d'Armaillé. (1658-1702) laissant un fils. Charles-René-Gabriel de la Forest d'Armaille, comte de Gonnord, baron du Puy du Fou, marquis d'Harroue. Il était tout jeune à la mort de son père et ses divers domaines furent administrés pendant sa minorité par sa mère Gabrielle Boylesve, une maîtresse femme qui comme son père, le bras droit de Fouquet, était rompue aux affaires. Le 22 avril 1732, en l'église de Saint-Nicolas-du-Chardonneret, à Paris, il épousa Angélique-Michelle Le Marie, comtesse de Terny, qui lui apporta de nombreux domaines. Malheureusement Charles-Gabriel de la Forest ne connut pas sa descendance. Il mourut le 1er mai 1733 et son fils posthume Armand-Charles-Gabriel naîtra le 22 novembre 1733, un an après son mariage. La tutelle fut confiée de nouveau à sa grand-mère Gabrielle Boylesve, toujours propriétaire du Puy du Fou. Armand-Charles-Gabriel de la Forest d'Armaille, baron du Puy du Fou, comte de Gonnord, marquis d'Harroué et autres lieux, semble ne pas s'être intéressé à sa terre du Puy du Fou. Il habitait Paris, sur la place Royale, et il y mourut célibataire à l'âge de 30 ans, le 6 décembre 1763, léguant tous ses biens le 30 novembre précédent à son cousin Pierre-Ambroise de la Forest d'Armaille. Il   avait eu comme tuteur onéraire (Qui exerce réellement une charge dont un autre a le titre), Maître François Antoine-Nicolas Savard, demeurant rue Pavée, paroisse Saint Paul à Paris, lequel le 15 juillet 1738, après la mort de Gabrielle Boylesve, sa grand-mère, avait rendu hommage au Puy du Fou aux assises de la Châtellenie de Rochetemer, en les Herbiers. Un très curieux procès eut lieu en 1759, entre le seigneur du Puy du Fou et le seigneur de Beaurepaire. Le premier jouissait d'une rente de 96 boisseaux d'avoine. Mesure de Beaurepaire, prise sur les métairies de la Diderie, la Guicherie et la Lande-Caillaux, paroisse de la Gaubretière, et le seigneur de Beaurepaire, qui en était propriétaire, voulait en raison de son droit féodal, réduire cette rente à 50 boisseaux, se réservant la différence. Comme toujours, ce procès traîna en longueur, et un accord intervint satisfaisant les deux parties. Le même Maître François Savard, cité plus haut, comparait le 15 juillet 1758, aux assises de la Châtellenie de Rochetemer, pour rendre un hommage au Puy du Fou. Pierre-Ambroise de la Forest d'Armaille, baron de Craon, le 2 avril 1734, fut mis en possession du Puy du Fou le 30 juillet 1767. Il demeurait ordinairement en son hôtel particulier à Paris, rue d'Auguesseau, faubourg Saint-Honoré. C'était un grand seigneur, dur au petit monde, notamment dans les nombreuses possessions gravitant autour du Puy du Fou et à Craon. Entre 1770 et 1775, il se lance dans la ruineuse construction d'un fastueux château, ce qui l'obligea à vendre tout l'héritage de son cousin. Le 24 décembre 1788, le Puy du Fou était vendu à Louis-Isaac- Auguste, comte de Marconnay, pour la somme de 820.000 livres.