Jacques-Louis Maupillier s'est engagé dans l'armée catholique et royale en 1793.
Il
est
blessé
de
nombreuses
fois,
notamment
à
la
bataille
de
Bois-Grolleau
et
de
la
Châtaigneraie.
Louise
de
la
Rochejaquelein
l'a
dessiné
les
armes
à
la
main,
parce
qu'il
ne
les
a
jamais
quittées.
En
1977,
Philippe
de
Villiers
s'est
inspiré
d'un
véritable
personnage
historique
pour
raconter son histoire à travers la Cinescenie.
Jacques-Louis
Maupillier
est
né
le
28
septembre
1777
à
Chanteloup
et
décédé
à
Boismé
(Deux-Sèvres)
le
24
juin
1857.
Combattant
des
guerres
de
Vendée,
ce
jeune
paysan
Deux-Sévrien s'enrôle dans l'armée vendéenne en 1793.
Il
est
blessé
5
fois,
notamment
d'un
coup
de
baïonnette
dans
le
dos
à
la
bataille
de
Bois-
Grolleau
près
de
Cholet
et
au
bras
et
à
la
jambe
gauche
à
la
bataille
de
La
Châtaigneraie
en l'année 1794.
Un certificat de pension est daté du 30 août 1826.
Il
se
retira
à
Boismé,
journalier
demeurant
«
aux
Touches
»
et
meurt
dans
une
extrême
pauvreté
et
hors
d'état
de
pourvoir
à
sa
subsistance
et
à
celle
de
sa
famille,
à
cause
de
ses blessures.
Maupillier
(de
la
Cinéscénie)
est
né
il
y
a
quarante
ans
au
Puy
du
Fou
avec son vêtement actuel, avec son affectivité moderne.
Le temps s'écoule et Maupillier continue à traverser le temps.
Avant
d'être
de
son
temps,
il
est
d'abord
de
quelque
part,
dans
ce
petit
pays
où
il
mesure
le
temps
qu'il
fait,
où
il
sent
l'amitié
qui
s'épanouit parmi les épis mûrs et les blés moissonnés.
Pour
être
de
son
temps,
il
est
maintenant,
après
quarante
ans,
de
tous
les temps.
Il a grandi... , il est adulte... , figure de pays...
Maupillier
était
une
figure
connue
par
delà
les
frontières
de
la
Vendée
administrative.
Il est d'un pays, symbole atemporel dans la voix lactée.
Il
n'est
plus
à
l'âge
des
enthousiasmes
tapageurs
de
la
première
année,
quand
on
a
besoin
de
crier
et
d'éclater
de
rire,
de
jaillir
pour
montrer sa joie et la faire partager.
Il
n'est
plus
à
l'âge
où
on
se
surprend
à
réussir
une
amplification
d'amitié, écho sonore, ondulant sur les champs, des hommes.
Il est à l'âge de l'attachement profond, silencieux.
Maupillier a quarante ans...
Avec
un
monde
où
ni
les
ronces,
ni
les
épines,
ni
même
les
cours
des
choses
ne
le
portent
plus
à
la
contemplation,
à
l'amour,
au
silence
des
musiques intérieures.
Maupillier a quarante ans quand même !
Il est né dans les ruines de cette rencontre malicieuse.
Il est né du caprice d'une grande dame de grand voyage, Catherine.
Il
est
né
de
la
rencontre
capricieuse
de
la
brique
et
du
granit
balayée
par le temps, fécondée par l'ivresse italienne.
Il a grandi, il est adulte.
Il a marché longtemps :
- auprès des marchands de quenouilles et des marchands d'arçons,
- auprès des cherche-pain de père en fils, fils de Compostelle,
-
auprès
des
défricheurs
de
la
Grainetière,
père
de
soldats
et
de
sourciers,
-
auprès
des
partisans
et
des
conscrits,
fils
et
père
de
la
grande
mission des Hommes,
-
auprès
des
enfants
de
Montfort,
éveilleur
de
futur,
gardien
de
patrimoine.
Il est là.
"Quand un paysan meurt, c'est comme une
bibliothèque qui brûle".
Maupillier ne meurt plus...
Il était temps !
Aujourd'hui il chante avec l'Alouette chère à Anouilh.
"Il
y
a
toujours
dans
le
ciel
de
France
une
petite
alouette
qui
chante
quelques
petites
notes
claires"
dit
Anouilh
et
on
peut
ajouter
au-
dessus des moulins qui ne parlent plus et qui ne tournent plus.
Il
y
a
toujours
dans
le
ciel
de
France
une
petite
alouette
fragile
qui
chante
et
qui
brise
et
qui
efface
l'espace
absurde
et
qui
monte
pour
chanter plus haut au-dessus des termites.
Alors
Maupillier
pour
longtemps
encore,
qui
continuera
de
parler
avec sa mémoire, des coutumes, de la lumière sur les ruines.
Il
continuera
de
parler
avec
ses
intonations
irremplaçables
qui
poussent
les
odeurs,
les
saisons,
les
printemps,
les
automnes,
les
cendres, les feuilles mortes, la graine, les humeurs du bonheur.
Maupillier c'est nous, c'est vous.
Maupillier pour longtemps.