En
entrant
dans
la
chapelle,
on
remarque,
à
l’extrémité
des
deux
premières
poutres
en
entrait
(transversales), quatre engoulants monstrueux.
L’entrait, c’est la base du triangle d’une charpente.
Engoulant,
provient
de
la
racine
"gueule"
ou
"goule",
se
référant
à
l'organe
servant
:
"à
parler,
à
crier,
à
manger".
Le verbe "engueuler" en est un dérivé.
Ce mot est conservé en héraldique et en architecture.
Au Moyen-âge engouler signifiait "avaler".
Caractéristiques
de
l’art
médiéval,
l'engoulant
ou
rageur
est
une
tête
de
dragon
qui
orne
souvent
le
coin des poutres maîtresses.
Mais pourquoi de telles représentations aux points stratégiques des églises ?
Dans le monde chrétien, l’engoulant représente les forces du mal, recevant en châtiment sur leur corps,… le poids de la voûte céleste.
Mais, l'idée la plus couramment admise est que ces animaux représentent l'entrée du "Leviathan".
Le "Leviathan" ou "Rahab" provient de mythologie phénicienne représentant le monstre marin du chaos primitif.
Ce terme hébreu figure 6 fois dans la Bible et représente l'un des principaux démons de l'enfer.
Le Léviathan personnifie le Diable, les forces du Mal que seule l’épée de Dieu, dit-on, parviendra un jour à tuer.
Dans cette hypothèse, se sont les poutres qui bouchent la gueule des dragons (porte de l’enfer) par la croix symbole de la chrétienté.
Il est possible de trouver des engoulants sur les entraits, les sablières et également à la base des poinçons (Éléments de raccord de la charpente).