L'art
équestre
tire
ses
racines
de
la
Grèce
Antique,
époque
où
l'on
a
cherché
l'affinement du dressage des chevaux à des fins guerrières.
Les
Romains
firent
de
même
avec
leur
cavalerie
pour
les
grandes
campagnes
d'Afrique et d'Espagne.
Mais
l'équitation
en
tant
qu'art
n'a
véritablement
pris
naissance
qu'après
la
renaissance
Italienne,
abandonnant
l'objectif
guerrier
au
profit
de
l'esthétisme,
ainsi
dans
tous
les
pays
du
monde
civilisé
naquirent
des
écoles
et
des
académies
équestres
pour
enseigner
et
perpétuer
cet
art,
universellement
considéré
comme noble.
L'art
équestre
peut
se
définir
comme
étant
la
capacité
d'apprendre
à
un
cheval,
par
la
douceur,
la
logique
basée
sur
les
lois
naturelles
de
l'équilibre
et
de
l'harmonie,
à
se
soumettre
avec
plaisir
et
fierté
à
la
volonté
de
son
cavalier
sans
dénaturer en aucune manière sa façon de se déplacer.
Pour
pénétrer
"l'âme"
de
l'équitation
ique,
il
faut
essayer
de
comprendre
la
philosophie du classicisme et de son époque du XVIe au XVIIIe siècle.
A
cette
période
l'art
représentait
ce
qui
était
précis,
ique,
il
appartenait
à
la
réalité,
il
reflétait
la
beauté
et
l'ordre
de
la
nature,
il
était
toujours
soumis
aux
lois de l'équilibre et de la légèreté.
C'était le règne de la symétrie et de la logique.
Il
est
ainsi
plus
aisé
de
comprendre
que
l'équitation
académique
française
dû
sa
naissance
à
l'esprit
ique
qui
atteignit
son
apogée
à
la
Cour
de
Versailles
sous
Louis XIV.
À
la
Cour
de
louis
XIV,
des
carrousels
extravagants
d'inspiration
italienne
furent organisés et devinrent très populaires.
La
gravure
de
CHAUVEAU
(1613-1676)
faite
en
1670
montre
le
roi
habillé
en
romain dans "une côte d'argent brodée d'or".
A
la
cour
de
Louis
XIV,
des
carrousels
extravagants
d'inspiration
italienne
furent organisés et devinrent très populaires.
En
1680,
le
Roi
Soleil
s'installait
à
Versailles
et
y
organisait
ses
écuries
avec
toute la splendeur qu'il apportait à ce qu'il touchait.
L'esprit
ique
apparaissait
dans
l'art,
l'architecture,
la
sculpture,
la
musique,
l'aménagement des jardins et des parcs, l'équitation ...
L'équitation
ique
était
enseignée,
au
même
rang
que
la
littérature,
la
poésie,
la
musique.
L'école
de
Versailles,
plus
qu'une
localisation
géographique
représentait
une
philosophie
de
l'équitation
qui
était
en
perpétuelle
quête
de
la
perfection,
à
la
recherche
de
l'harmonie
cheval-cavalier,
permettant
l'expression
esthétique
de
l'art.
A
toute
philosophie,
des
esprits,
des
maîtres
et
celui
qui
personnifia
l'école
de
Versailles,
qui
fut
le
véritable
artiste
équestre
qui
inspira
par
ses
écrits
(notamment
"l'école
de
cavalerie"
publié
en
1729)
l'équitation
ique
jusqu'au
monde
actuel
de
la
haute
école,
s'appelait
François
ROBICHON
de
la
Guérinière
(1688-1751).
Il est souvent considéré comme le plus grand écuyer français de tous les temps.
Il
fut
certes
inspiré
par
d'autres
maîtres
Français
comme
Salomon
de
la
BROUE
(1530-1610)
écuyer
d'Henri
III,
Antoine
de
PLUVINEL
(1555-1620)
écuyer
de
louis
XV,
qui
eux-mêmes
furent
influencés
par
l'Italien
Gianbatista
PIGNATELLI (1525-1558).
Mais,
c'est
lui
de
l'avis
des
historiens
d'art
équestre,
qui
amena
l'équitation
ique
à
son
apogée,
sa
conception
du
dressage
et
sa
parfaite
connaissance
de
la
psychologie des chevaux étaient et restent novatrices.
Même
si
les
circonstances
ne
l'ont
pas
amené
au
titre
de
grand
écuyer
de
France
auprès
du
Roi
Soleil,
l'écuyer
en
titre,
le
Prince
Charles
de
LORRAINE
fut
totalement à l'écoute de ses conseils.
Son
art
fut
prolongé
à
Versailles
par
des
écuyers
comme
Monsieur
de
NESTIER
(1684-1754),
écuyer
de
Louis
XV
ou
Claude
BOURGELAT
(1712-1760),
écuyer,
médecin fondateur des écoles vétérinaires.
Mais
la
pression
des
militaires
et
l'évolution
des
techniques
de
combat
qui
considéraient
l'équitation
de
manège
comme
une
folie
inutile,
et
surtout
le
cataclysme
de
1789,
changèrent
du
tout
au
tout
la
conception
de
l'équitation,
et
sa vision artistique faillit disparaître.
Le
seul
cavalier
qui
apporta
un
embellissement
à
l'équitation
ique
de
la
Guérinière fut François BAUCHER (1796-1873).
Il
se
produisait
à
travers
des
spectacles
que
l'on
peut
rapidement
comparer
au
cirque actuel.
Il
"exportait"
ses
connaissances
ne
trouvant
qu'à
l'étranger
de
l'intérêt
pour
ses
travaux.
De
nos
jours
les
préceptes
de
Monsieur
de
LA
GUERINIERE
inspirent
les
écoles
d'art
équestre
étrangères,
comme
au
Portugal
l'école
de
Lisbonne,
en
Espagne avec l'école de Jerez ou encore la plus prestigieuse école de Vienne, où sa méthode fait figure de règle d'or.
On
peut
remarquer
que
la
France
a
été
le
pays
qui
magnifia
l'équitation
ique
jusqu'à
l'amener
à
l'état
d'art,
et
par
une
vague
dévastatrice
l'a
détruite,
oubliée
ou
presque,
laissant
à
d'autre
la
jouissance
d'un
véritable
trésor du patrimoine français.
En
France,
au
lendemain
des
guerres
napoléoniennes,
la
cavalerie
française
est
décimée.
Dès
1815,
pour
reformer
les
troupes
à
cheval,
une
"école
des
Troupes
à
cheval"
fut
créée
à
Saumur
avec
pour
mission
de
former
des
instructeurs
pour
tous
les
corps de Cavalerie.
Face
à
l'urgence
de
cette
remonte
en
cavaliers
et
en
chevaux,
on
y
constitue
un
corps
d'enseignants
composé
de
quelques
grands
écuyers
,
civils,
issus
des
Manèges de Versailles, des Tuileries ou de Saint-Germain.
Celle-ci
est
fondée
en
1825,
au
départ,
sur
les
principes
académiques
hérités
de
l'école
de
Versailles,
puis
sous
l'autorité
du
comte
d'Aure,
elle
évolue
vers
une
forme plus naturelle et plus hardie.
Enfin,
les
apports
techniques
de
François
BAUCHER
sont
étudiés
de
près
par
cette
communauté
militaire
qui
cherche
en
permanence
à
améliorer
sa
technique.
Dans
ses
spectacles
"Mousquetaire
de
Richelieu"
et
"Cinéscénie",
le
Puy
du
Fou
renoue
avec
les
traditions
de
cet
art,
en
présentant
des
figures
équestres
de
qualité.
Notons
particulièrement
un
passage
unique
au
monde,
qui
met
en
scène
une
chorégraphie
d'un
dresseur
et
ses
chevaux
dans
le
noir
(éclairé
par
des
tubes
ultraviolets).
Un
cheval
perd
normalement
tous
ses
repères
dans
le
noir
et
ce
numéro
a
nécessité près de deux ans de travail.