Lors
de
sa
deuxième
expédition
pour
l'Amérique,
que
Christophe
Colomb
(1451-1506)
découvre
le
petit
archipel,
le
4
novembre
1493,
qu'il
baptise
"Los
Santos", en référence à la fête de la Toussaint qui venait d'être célébrée.
Ce
groupe
d'îles
est
situé
dans
les
Antilles,
entre
la
Basse-Terre
(Guadeloupe)
et la Dominique.
L'archipel
des
Saintes
a
fait
l'objet,
à
partir
du
16ème
et
pour
3
siècles,
d'illustres batailles de possession entre la France et l'Angleterre.
La bataille des Saintes se déroule du 9 avril au 12 avril 1782.
La
flotte
britannique,
dirigée
par
George
Rodney
(13.02.1718-24.05.1792),
fut
envoyée
sur
place
les
contrecarrer
et
attaquer
la
flotte
française,
dirigée
par
le
comte
de
Grasse
(13.09.1722-11.01.1788),
qui
protégeait
un
convoi
marchand
et
qui se préparait à envahir la Jamaïque.
Le
07
avril
1792,
la
flotte
française
se
composait
de
35
navires
de
ligne,
dont
2
armés de 50 canons, et un grand convoi de plus de 100 navires de transport.
Le
9
avril,
de
Grasse
ordonne
au
convoi
se
réfugier
en
Guadeloupe
et
fait
mettre ses navires en ordre de bataille pour couvrir leur retraite.
Baptisée
le
Trafalgar
antillais,
elle
sera
le
point
final
à
la
Guerre
d'Indépendance de l'Amérique.
Malgré
la
défaite
de
la
flotte
française,
commandée
par
le
Comte
de
Grasse,
l'Angleterre
lors
du
traité
de
Versailles,
en
1783,
reconnait
l'indépendance
des Etats-Unis et est obligée de restituer à la France certains territoires.
Après
Yorktown,
l'indépendance
des
jeunes
Etats-Unis
était
assurée,
cependant
la
France
et
la
Grande-Bretagne
s'affrontaient
toujours
dans
les
Caraïbes
à
propos des territoires coloniaux.
La
victoire
des
Saintes
redora
le
blason
de
la
Royal
Navy
dans
les
Antilles,
mais
ce ne fut que provisoire.
Au
début
d'avril
1782,
elle
rencontra
effectivement
celle
de
l'amiral
de
Grasse
au
nord de la Dominique, près d'un groupe d'îles appelé les Saintes.
Après
quelques
manœuvres
initiales
et
affrontements
mineurs,
la
bataille
proprement
dite
eut
lieu
le
12
avril,
opposant
les
36
navires
anglais
aux
30
français restant.
Au
début
de
l'engagement,
les
deux
flottes
se
positionnèrent
parallèlement
l'une à l'autre.
Les
Britanniques
lâchèrent
de
meilleures
bordées,
afin
de
briser
la
ligne
de
la
flotte française.
La
manœuvre
fut
couronnée
de
succès
car
une
partie
de
l'armement
anglais
était équipée de nouveaux systèmes de mise à feu.
La
ligne
française
présentait
également
un
certain
relâchement
et
Rodney
exploita
un
brusque
changement
de
direction
du
vent
pour
l'enfoncer
et
tirer
sur
les
bâtiments
placés
de
part
et
d'autre
et
sur
courte
distance,
leurs
canons
(des
caronades) étaient particulièrement efficaces.
D'autres
navires
britanniques
imitèrent
leur
capitaine
et
les
Français
perdirent toute formation, durement éprouvés au cœur de la mêlée.
Quelques
bâtiments
français
tentèrent
de
virer
de
bord
ce
qui
rompit
l'ordre
de bataille.
Le combat fut particulièrement acharné et dura plus de cinq heures.
Grasse,
ayant
épuisé
toutes
ses
munitions,
fit
tirer
une
dernière
salve
en
chargeant quelques canons avec sa vaisselle d'argent puis se rendit.
Son vaisseau n'était plus qu'un ponton sanglant et démâté.
Le
César
(74
canons),
capturé
par
les
Britanniques,
explosa
à
la
tombée
de
la
nuit.
Ce
sacrifice
n'avait
cependant
pas
été
inutile
car
le
reste
de
l'escadre
put
s'enfuir.
De Grasse et son navire amiral se rendirent en fin de journée.
400 hommes de son équipage avaient été tués.
Quatre autres vaisseaux français furent également capturés.
La
victoire
aurait
pu
être
totale
si
Rodney,
amiral
assez
conservateur,
avait
organisé une poursuite plus vigoureuse du reste de la flotte française.
Il
n'a
jamais
été
élucidé
si
Rodney
a
coupé
les
lignes
françaises
par
tactique
ou si ce n'est pas plutôt le vent qui a induit la manœuvre.
La
question
de
savoir
pourquoi
les
navires
français
n'ont
pas
été
poursuivis
reste aussi sans réponse.
Les pertes furent :
Britanniques, aucun navire perdu, 1000 morts ou blessés.
Français, 4 navires capturés, 1 détruit, 5000 morts, blessés ou prisonniers.
De
retour
à
Versailles,
de
Grasse
pour
se
justifier
accusa
ses
deux
chefs
d'escadre
Vaudreuil
(1724-1802)
et
Bougainville
(1729
-
1811)
d'avoir
désobéi à ses ordres.
D'où un Conseil de guerre ordonné par Louis XVI (1754 - 1793).
Trois
cent
quatre
survivants
vont
témoigner
à
Lorient,
où
chacun
essayera
de
justifier sa conduite.
Après
trois
mois
de
délibérations,
seul
Bougainville
est
condamné,
tous
les
autres officiers sont absous.
De
Grasse
est
le
grand
perdant
de
ce
procès,
il
lui
sera
interdit
de
monter
sur
un
vaisseau
et
il
subira
pendant
plus
d'un
siècle
l'opprobre
de
la
Marine
française.
En revanche, les Américains et Washington lui rendirent toujours hommage.
Charette
de
la
Contrie
(1763
-
1796)
embarqué
sur
le
"CLAIRVOYANT"
participe à la bataille des SAINTES.
De
Grasse
donnera
l'ordre
à
la
frégate
"l'Astrée",
commandée
par
La
Pérouse
(1741 - 1788), de le prendre en remorque et de le convoyer aux Antilles.