Ce fut elle notre consolation dans la traversée de toutes ces épreuves. Il faut vous dire, que nous mettions notre point d'honneur après chaque carnage, à reconstruire d'abord et en premier notre Chapelle car elle a toujours été notre force et notre courage. C'est pourquoi elle porte en elle, plus que d'autres constructions, les traces des différentes époques qu'elle a traversées. Du lieu de culte primitif il ne reste pas grand chose, hormis la crypte du VIIème siècle, pratiquement intacte avec sa Source Miraculeuse et son sarcophage mérovingien. Les murs de la nef, avec leurs claustras (sortes de vitraux ajourés en bois) sont du XIème siècle. La façade d'entrée a été faite au début du XIIème siècle. Le chœur gothique a été reconstruit au XIIIème siècle. Il faut aussi voir l'intérieur. Entrez avec moi. Ici aussi on a toutes les époques. Fin XIIème siècle : les peintures murales de la nef représentent le départ et le retour de la Croisade, selon le prêche de Saint Bernard. Sur le mur de l'entrée, allégorie de la victoire du Bien sur le Mal (le Mal symbolisé à gauche par un dragon, à droite par un infidèle). XIIIème siècle : Mise en place dans le chœur des vitraux qui représentent les scènes de la Passion. A gauche, Arrestation, Flagellation et Crucifixion. A droite, Descente de Croix, Mise au Tombeau et Résurrection. Nous avons aussi fabriqué le Fauteuil en fer forgé (siège du célébrant) et du meuble de la sacristie. Au XIVème siècle : les peintures murales du chœur draperies et représentations symboliques des 4 Evangélistes : l'homme = St Matthieu, le bœuf = St Luc, l'aigle= St Jean, le lion = St Marc. Fabrication de la grille du chœur en fer forgé. Mise en place des statues de bois sur la Poutre de Gloire : la Vierge, St Jean et le Christ en Croix. Au XVème siècle : on procéda à la réalisation des peintures de la Crypte (Vierge à l'Enfant) et des peintures de la voûte du chœur. Fabrication du pupitre en fer forgé. Il nous reste à jeter un œil sur ce petit bâtiment accolé à la Chapelle et que nous appelons la Maladrerie. C'est le refuge des malades et des mourants. Il a été construit au XIVème siècle. Au centre de la cour se dresse une très vieille Croix Hosannière. Elle a été érigée à la fin du XIIIème siècle. Jadis nous enterrions nos morts autour de la Chapelle et c'est devant cette croix de milieu de cimetière que nous venons tous les ans les célébrer en chantant ! 'Hosanna des Rameaux (d'où son nom de Croix Hosannière). Vous avez remarqué le superbe petit pont à arche brisée. Nous l'avons construit au XIVème siècle. C'est par que nous arrivent les pèlerins qui empruntent le chemin de St Jacques de Compostelle. "Voilà, notre très longue et trop rapide histoire de ce petit Village Médiéval..." Continuez votre visite en passant par les échoppes des artisans…
La chapelle de la Cité Médiévale est la reconstitution d’un édifice religieux appartenant à la période de transition entre l’art roman (fin Xème - moitié XIIème siècle) et l’art gothique (XIIème - XVème siècle). Conformément à la tradition romane des Charentes, la façade ne possède pas de tympan (partie centrale d’un fronton) et les voussures en arc brisé du porche sont dépourvues de tout ornement. De chaque côté de la porte, des piédroits surmontés de têtes aux yeux globuleux rappellent les motifs qui ornent l’abbaye des Fontenelles, près de La Roche-sur-Yon ou les églises Saint- Jacques et Notre-Dame à Pouzauges. Le porche est couronné d’une frise horizontale, dont les modillons de facture fruste mêlent motifs profanes et sacrés.828 Croix, tête de porc, tête humaine, macles emblématiques de la famille du Puy du Fou, croix et signes difficilement identifiables. Comme la plupart des églises édifiées jusqu’au XVème siècle, la chapelle est "orientée" vers l’Est, promesse du renouveau solaire et symbole de Résurrection. L’intérieur de la chapelle se caractérise par la simplicité de son architecture romane. Nef unique, voûte en berceau (l’usage du bois est justifié par son moindre coût), chœur à abside en hémicycle, ouvertures étroites en plein cintre afin de ne pas affaiblir les murs. Le sous-sol de l’abside recèle une crypte et un sarcophage mérovingien (VIème VIIIème siècle) déposé au pied d’une fresque représentant la Trinité Mariale. Entre deux anges portant des encensoirs figurent Marie, Jésus et Sainte Anne couronnée confiant l’Eglise à sa fille et à son petit-fils. La plupart des vitraux romans étaient en verre blanc. Longtemps, le verre resta un matériau coûteux et les panneaux de bois ajourés, visibles dans la chapelle, permettaient de faire l’économie de baies vitrées. Au Moyen Âge, les églises romanes étaient intégralement peintes de couleurs vives. Les fresques de la chapelle de la Cité Médiévale, qui relatent plusieurs épisodes des croisades, reproduisent les décors de la Chapelle des Templiers à Cressac (Charente, milieu du XIIème siècle). La population majoritairement illettrée pouvait aisément identifier les croisés à leur casque à nasal, à leur écu triangulaire, et les sarrasins à leur carnation sombre et à leur bouclier rond. Nous reconnaîtrons sans peine des scènes de poursuite, une bataille rangée, un rassemblement de chevaliers dans leur camp ainsi que des fleurs de lys stylisées. Des scènes allégoriques se développent de part et d’autre du portail. On aperçoit un chevalier chevauchant son destrier et terrassant un être difforme, incarnation du Mal ou de l’Impiété, sous les yeux d’une femme symbolisant l’Eglise. Celle-ci réapparaît dans la scène voisine un chevalier (probablement Saint Michel) s’apprête à transpercer un dragon représentant le démon. La lutte des croisés contre les païens se trouve ainsi justifiée et sacralisée. En levant les yeux, le visiteur remarquera, à l’extrémité des deux premières poutres transversales, quatre engoulants monstrueux. Une poutre de gloire, figurent le Christ en croix, Marie et l’apôtre Jean, marque la limite entre la nef et le chœur. Rien d’étonnant à cette promiscuité. Dans l’imaginaire médiéval, le sacré et le profane cohabitent, les créatures les plus fantastiques et les plus prosaïques côtoient les saints et les représentations divines. Le chœur de la chapelle propose son propre programme iconographique. Alors que les scènes profanes semblent réservées aux parois latérales de la nef, le chœur est consacré au domaine spirituel. Sur la voûte bleue constellée d’étoiles évoquant le firmament divin, quatre anges pointent le doigt en direction des deux vitraux dont la lecture s’effectue de haut en bas. Le jugement du Christ / La Flagellation / la Crucifixion La descente de Croix/ la mise au Tombeau/ la Résurrection. Les vitraux de l’abside sont encadrés par des fresques représentant le Tétramorphe. Marc apparaît sous les traits d’un lion, Jean est associé à l’aigle, Mathieu à un homme et Luc à un taureau. L’Agneau de Dieu (symbole du sacrifice christique), couché sur les Saintes écritures et inscrit dans le triangle rayonnant de la Sainte Trinité, figure sur l’autel, face aux fidèles. A droite du chœur, nous remarquerons la statue de Saint Jacques, reconnaissable à ses attributs. Bourdon de pèlerin, grand chapeau, ample manteau de voyage et coquilles recueillies sur les plages de Galice. Elle rappelle le succès religieux, culturel et économique des pèlerinages vers le tombeau supposé de Saint Jacques le Majeur à partir du XIème siècle.