Lors de la Cinscénie on entend ces mots : «J'aime le geste au ciel que fait mon clocher, j'aime l'appelle des cloches qui de leurs voix pesantes demandes, en patois, de se mettre en dimanche, j'aime la prière des cloches à l'angélus de l'aube qui féconde mes champs, j'aime la joie des cloches aux matins de baptême, j'aime le glas des cloches au soir de trépas, j'aime le vent des cloches qui m'annonce l'orage. - Mais pourquoi on-t-il fait taire les cloches ? - Leur trop long silence est devenu intolérable et la bourrasque de 1793 va déferler sur ce pays en accord d'une lugubre désespérance, ils ont proférés des blasphèmes contre la religion, ils ont proscrit les prêtres légitime, ils ont indignés les cœurs, ils sont venus jusqu'au pignon de la ferme, ils ont réquisitionnés les hommes et ils ont provoqués la révolte.» En pénétrant dans la cours du château renaissance, on remarque sur l'une des tours, une potence. A cet endroit se trouvait la petite cloche du château. Depuis le début de la Terreur, par ordre de la Convention, les cloches étaient descendues des clochers et envoyées à la fonderie pour en faire "des sous et des canons". La paroisse des Épesses ne faisait pas exception. En 1797, les habitants du bourg voulurent retrouver le son de leur clocher. En effet, un nouveau prêtre assurait le service religieux à l'église paroissiale. Or, il restait une petite cloche oubliée au Puy du Fou, accrochée à une tour du châtelet. Elle portait la date de 1731 et l'inscription "Madame d'Armaillé", du nom de la dernière fille de Claude Boylesve, Gabrielle. Avec la complicité du régisseur, Gilles Lelièvre, la cloche du Puy du Fou fut montée triomphalement au clocher de la paroisse. Les auteurs de cette bravade se réjouissaient du tour qu'ils allaient jouer ainsi aux Patriotes. La cloche sonna bientôt à toute volée pour les offices. Une plainte ne tarda pas à être déposée à Fontenay. Le commissaire voisin se fit rappeler à l'ordre par le Directoire départemental : "Il paraît, lui écrivait-on, que depuis un certain temps, une cloche sonne aux Épesses, et bien qu'habitant à Saint­Mars-la- Réorthe, vous ne vous en êtes pas rendu compte !" Le commissaire se précipita aux Épesses et condamna au silence la petite cloche, dont il fit "descendre la corde". L'histoire ne dit pas si la cloche du Puy du Fou se remit à sonner en l'absence de ce commissaire à l'oreille un peu dure ...