Grand et robuste, François Ier fut le plus magnifique et le plus brillant des souverains de la Renaissance. Celui qui, le premier, se fit appeler "Votre Majesté" régna en maître absolu, jaloux de son autorité. En fin politique, il sut "museler" les velléités d'agitation des grands seigneurs. Il créa pour cela un "instrument" formidable : La "Cour" ou comment "apprivoiser" la Noblesse ... François 1er attire autour de lui des dizaines de gentilshommes, de nobles dames et d'ecclésiastiques. Pour les servir, des centaines de "gens" s'affairent : valets, médecins, barbiers, huissiers, écuyers, cochers, palefreniers, tapissiers, musiciens..... Comme le roi a l'âme "nomade", il aime à changer de château. Et la "Cour", voyage aussi... l'été sur les bords de la Loire ... l'automne en Ile- de-France, pour la chasse ... l'hiver, au Louvre ... C'est une impressionnante caravane qui se déplace ... 12000 à 18000 chevaux ... 12000 piétons ... On transporte tout ce qui est nécessaire ... des meubles jusqu'à la vaisselle. Sur le trajet, le soir, il faut camper près d'un village il est possible de loger tout le monde ... On dresse des tentes, des baraques en toile ... Seigneurs et dames protestent contre les fatigues, les installations sont inconfortables et les frais excessifs. Et ces déplacements ne sont pas les seules sources de dépenses ... Chaque soir, à la Cour, ce ne sont que fêtes, festins et bals l'on danse le menuet et la gavotte jusqu'à l'aube. On se pare de luxueuses étoffes de soie et de velours, enrichies de fourrures, de broderies d'or et de pierres précieuses ... On se doit de suivre la mode imposée par le roi. Lui-même s'habille de vêtements somptueux : linge de toile fine, chemises brodées, fourrures de zibeline et de martre ... De l'or, il en veut partout : breloques, éperons, boutons, agrafes, bagues ornées de diamants et de rubis ... A ce petit jeu ... seigneurs et dames se ruinent... Ils doivent vendre des terres, "mendier" des pensions auprès du roi qui les "tient" et ainsi ils n'ont plus aucun moyen de se rebeller. N'était-ce pas habile de la part du roi-chevalier ? Si les soirées voient se dérouler de somptueuses festivités, les journées ne sont pas moins occupées. La chasse, dont le roi raffole, est la distraction par excellence : chasse au héron, au chevreuil, au sanglier, au lièvre que François Ier "court" avec un guépard. Il aime particulièrement la chasse à courre au cerf tandis que la forêt résonne des abois des meutes et des appels des cors. Quand le temps ne permet pas de chevaucher à perdre haleine dans les bois, Sa Majesté, qui a besoin de se dépenser physiquement, joue à la paume, l'ancêtre de notre tennis ... Un jeu violent : on lance de toutes ses forces des balles au-dessus d'un filet avec des raquettes. Bien des joueurs quittent le terrain sur une civière, victimes d'une balle canon !!! Les dames apprécient le spectacle des belles musculatures en action ... mais elles s'émerveillent davantage devant les nombreux animaux exotiques que possède le roi : singes, guépards, lionceaux dressés et guidés par des serviteurs ... autruches et chameaux offerts par le Grand Turc, phoques envoyés par la régente des Pays- Bas... Ainsi, du matin au soir, le roi entraîne la Cour dans une danse endiablée et chacun se plie avec empressement à son "bon plaisir" ... Que ne ferait-on pas pour attirer son attention ? Pour obtenir de lui une parole ou même un simple regard ... comme un petit toutou bien docile ... François Ier très habilement réussit sa manœuvre. Trop occupés à lui plaire, les nobles abandonnèrent leurs ambitions politiques et lui laissèrent exercer seul le pouvoir. La théorie de la monarchie absolue de droit divin commença à se dessiner ... les rois n'avaient de compte à rendre qu'à Dieu et leurs sujets devaient se soumettre.François Ier séduit par l'Italie lors de ses campagnes militaires, soutint de son prestige les modes pratiquées à Gênes, Florence, Venise ou Milan. Les merveilleuses étoffes de soie et de velours, les chatoyants taffetas donnèrent un faste sans précédent à sa Cour et contribuèrent à sa gloire.