Chaque château possédait autrefois faucons ou autours (rapace de taille moyenne) dressés pour la chasse et que des domestiques, désignés depuis l'enfance à l'entretien des rapaces, nourrissaient et entouraient de soins attentifs. La noblesse jouissait de l'apanage de la chasse au vol. Les oiseaux étaient hébergés dans des salles tempérées l'on atténuait la lumière pour favoriser leur quiétude, juchés sur des perchoirs auxquels ils étaient retenus par des "jets", fines lanières de peau, censées ne pas irriter leurs pattes fragiles. Ils étaient alimentés de bonne viande, mais avec parcimonie afin de ne pas altérer leurs qualités de chasseur. A l'issue d'un dressage intensif, l'oiseau apprenait à revenir docilement sur le gant de cuir de son maître l'attendait le "pât", morceaux de chair crue donnés en récompense. Longtemps la fauconnerie constituera un véritable compagnonnage entre l'homme et les becs crochus. Au plus loin de l'Orient, dès le 2ème siècle, en Chine et au Japon, il apprendra à exploiter l'acuité de leur vue et leur promptitude à s'emparer d'un gibier. A son tour l'Occident s'initiera à cet art et Charlemagne (742-814) détiendra de très nombreux faucons dans sa ménagerie. Frédéric II (1194-1250), empereur d'Allemagne se prendra d'une passion extrême pour la fauconnerie sur laquelle il écrira le traité "De arte venandi cum avibus" (De l'art de chasser au moyen des oiseaux). Charles VI (1403-1461), Louis XI (1423-1483) et François ler (1494-1547) s'adonnèrent fougueusement à la volerie et ils confièrent tour à tour la charge de Fauconnier de la Cour à un gentilhomme estimé par eux. Interdite aux ecclésiastiques, la chasse au vol n'en était pas moins appréciée par certains qu'on vit dire la messe, leur faucon près de l'autel, alors que des nobles assistaient à l'office leur oiseau de chasse agrippé au poing. Aigles royaux et impériaux, aigles de Bonelli, autours, éperviers, faucons pèlerins et gerfauts figuraient dans les chasses. On y vit également des grands ducs, des grands corbeaux et même des pies grièches. Pour avoir dressé une paire de celles-ci à l'usage de Louis XIII (1601-1643), le Duc de Luynes (1578- 1621) obtint la considération particulière du monarque. Depuis plus d'un demi-siècle la volerie connaît un net déclin en France. Comme la vénerie (chasse à courre), la volerie possède son vocabulaire spécifique, hermétique au néophyte s'accompagnant d'une signification symbolique, étrangère au profane.