Les actes de l'époque féodale reflètent assez fidèlement la condition sociale des vassaux, des châtelains. Quelques-uns possèdent un petit château qui n'en porte pas le titre. Ce sont souvent des "hôtels nobles", des "maisons nobles" comme aux Herbiers, Le Landreau, l'Etenduère, l'Ementruère, et dans les environs : le Puy du Fou, les Noyers, la Traverserie, la Gastière, la Paintrollière et d'autres. Cependant la plupart sont démunis de ces châteaux. Ce sont des hobereaux (Petit gentilhomme campagnard) de village, des écuyers, des chevaliers ou des exploitants ruraux de moindre importance. Leur patrimoine consiste en quelques biens fonciers, qu'ils exploitent eux-mêmes avec quelques domestiques. Ils sont d'ailleurs plus ou moins fortunés. Puis la nécessité de préserver l'unité de la châtellenie entraîna rapidement la mise en place de pratiques successorales qui consistaient à faire du fils aîné le principal héritier du fief, avec les droits et les devoirs qui s'y attachaient. C'est ainsi que le château devint le berceau et la résidence d'une famille chevaleresque. Quelques-unes de nos grandes familles du Poitou en sont issues, telles les Chabot, les Jousseaume, les Quatrebarbes, les des Herbiers, l'Etenduère, les du Puy du Fou, les Châteaubriant, les Du Plantis, les Foucher, les Barroteau et d'autres. Mais avant de passer au fils aîné, le domaine revenait au frère cadet du détenteur du domaine, puis au second frère jusqu'au dernier avant de revenir finalement au fils aîné, suivant la coutume du Poitou. Selon la coutume féodale, les chevaliers vassaux habitant une châtellenie étaient attachés au seigneur châtelain. Ils devaient être en disponibilité permanente pour assurer la garde du château, le guet. A partir du XIIème siècle, ils furent progressivement remplacés dans cette tâche par des chevaliers soldés. Cette obligation subsista longtemps à titre honorifique. Si le châtelain avait des devoirs envers la population, comme celui de la protéger en cas de guerre, il avait aussi de multiples droits, redevances que lui devaient ces vassaux. Outre ce droit de guet, il jouissait de ces droits féodaux si décriés lors de la Révolution Française de 1789. Dont le droit de prééminence (Avantage, prérogative, supériorité) dans toutes les églises dépendant de sa châtellenie. Le châtelain y possédait son banc seigneurial pour lui et sa famille. La plupart du temps dans le chœur de l'église, face à celui du célébrant. Le caveau de sa famille se trouvait toujours dans le chœur. Une litre funèbre, sorte de longue draperie peinte en noir sur laquelle se voyaient ses armoiries et celles de ses alliances courant tout autour du chœur et souvent dans la nef de l'église. Quelques très rares restes existent encore dans les églises du Puybelliard et de La Barotière.