Un tableau de : DAVID Jacques-Louis. Né à Paris en 1748, mort à Bruxelles en 1825. Elève de J.M. Vien. 1774 : Prix de Rome. Séjour en Italie jusqu'en 1780. 1784 : séjour à Rome. 1789 : député à la Convention, membre du Comité de Salut Public. 1793 : après la suppression de l'Académie, reçoit tous les pouvoirs pour réorganiser l'enseignement et les institutions artistiques. Arrêté et emprisonné à la chute de Robespierre. Octobre 1795 : amnistié après une nouvelle incarcération. Reçoit plusieurs commandes officielles. S'exile en Belgique après le retour des Bourbons. A exposé au Salon de nombreuses fois. La toile est une œuvre inachevée datant de 1794 Elle est d'une hauteur de 1,18m et une largeur 1,55m En novembre 1793, les troupes républicaines du général Desmares sont contraintes de battre en retraite après un combat qui les a opposées à des Vendéens dirigés par Cathelineau. Au cours de cet affrontement, un garçon de treize ans. Barra, aurait préféré mourir plutôt que de renier la République, comme ses ennemis le sommaient de le faire. Ce jeune tambour devient dès lors une figure mythique de l'histoire républicaine et fait l'objet d'un véritable culte destiné à servir la propagande révolutionnaire. David, par ses engagements politiques, ne pouvait que s'attacher à honorer la cause de ce héros. "A treize ans, le jeune Barra, enfant héroïque, dont la main filiale nourrissait sa mère, de toutes parts enveloppé des assassins de l'humanité, accablé par le nombre, tombait vivant dans leurs féroces mains ! C'est dans le danger que la vertu brille d'une manière plus éclatante. Sommé par les brigands de crier : Vive le Roi ! Saisi d'indignation, il frémit et il ne leur répond que par le cri de : Vive la République ! A l'instant, percé de coups, il tombe en pressant sur son cœur la cocarde tricolore. Il meurt pour revivre dans les fastes de l'histoire" (Rapport lu par David à la Convention Nationale, le 23 messidor an II). L'artiste reçoit la commande pour le Panthéon d'un tableau représentant la mort de Barra. L'œuvre, bien qu'inachevée est empreinte de pathétisme. Barra y est représenté allongé par terre sur un fond totalement neutre. Il est nu, n'ayant pour tout attribut que la cocarde tricolore qu'il tient à la main, en signe de fidélité absolue à la République. La nudité de ce corps aux traits enfantins, et même presque féminins, est frappante. Ce n'est ni un soldat ni un tambour qui meurt, c'est avant tout un enfant. Le choix de l'instant est tout aussi révélateur. David montre Barra à l'agonie donc en victime. Par le choix de cette mise en scène, l'artiste révèle une intention éminemment politique, qui à ce titre peut être comparée à la sculpture que David d'Angers avait réalisée sur le même sujet en 1838.