Au Moyen-âge, le sentiment religieux trouve son expression dans le culte des reliques mais aussi dans la pratique des pèlerinages.
Toujours
entrepris
en
vue
du
salut
éternel,
ils
sont
tantôt
infligés
comme
pénitence
par
l’Église
(pour
expier
une
faute
grave),
tantôt
entrepris
volontairement
(pour
solliciter une grâce spéciale de guérison ou de conversion).
Les pèlerinages peuvent être locaux ou régionaux, mais trois grands centres attirent des pèlerins de toute la Chrétienté.
Il s’agit de Jérusalem, Rome, et Saint Jacques de Compostelle.
Le voyage en Terre Sainte est le plus ancien des pèlerinages.
Il se développe dès la fin des persécutions contre les chrétiens.
Toutes
les
classes
de
la
société
l’entreprennent,
pour
se
rendre
sur
les
lieux
de
la
vie
et
de
la
Passion
du
Christ
et
en
vue
de
gagner
une
indulgence
plénière
(rémission
totale
de
la
peine
due
aux péchés).
Il nécessite plusieurs mois de voyage selon deux itinéraires possibles.
L’un terrestre, l’autre maritime.
Pour
se
mettre
en
route,
le
pèlerin
doit
obtenir
l’autorisation
de
sa
famille
et
de
son
évêque,
qui
bénit
et
lui
remet
le
bourdon
(bâton
de
marche
ou
de
défense)
et
l’escharpe
(besace
appelée
plus
tard panetière).
Au cours de son voyage, il trouve l’hospitalité dans les châteaux ou les couvents.
S’il est malade, les hospices lui sont ouverts.
Mais il n’est pas rare que les pèlerins succombent aux fatigues ou aux dangers de ce voyage.
Au XIème siècle, les Turcs s’emparent de Jérusalem.
Le pèlerinage va se muer en croisade.
A Rome, dès le Vème siècle, les pèlerins vont se recueillir sur les tombes des apôtres et martyrs Pierre et Paul, et pour voir le Pape.
L’afflux des pèlerins conforte la Ville éternelle dans sa prééminence apostolique.
En 1300, le Pape Boniface VIII accorde aux pèlerins de Rome une indulgence plénière.
Il faut pour l’obtenir s’être confessé, avoir communié et visité les tombeaux des saints martyrs.
D’abord
décrétée
tous
les
cent
ans,
l’année
sainte
(ou
jubilé)
aura
lieu
ensuite
tous
les
cinquante
puis tous les vingt-cinq ans.
C’est d’un pèlerinage à Rome que la mère de Jeanne d’Arc tire son surnom d’Isabelle "Romée".
D’après
La
Légende
Dorée,
l’apôtre
Jacques
dit
le
Majeur,
disciple
du
Christ,
aurait
tenté
l’évangélisation
de
la
péninsule
ibérique
avant
de
revenir
à
Jérusalem
pour
y
être
martyrisé
en
44,
et ses disciples auraient ramené son corps en Galice.
C’est
la
découverte
de
sa
sépulture
au
IXème
siècle
qui
donne
naissance
au
pèlerinage
qui
porte
son nom.
D’abord
régional,
le
culte
de
Saint
Jacques
se
développe
bientôt
dans
toute
l’Espagne,
avant
de
faire affluer des pénitents de l’Europe entière.