Quel gros effort exige la marche en colonne. Porter des vivres pour plus d'une quinzaine, porter tout ce qui est d'usage personnel, porter les pieux. Quant au bouclier, à l'épée, au casque, ils n'entrent pas plus en ligne de compte dans le chargement de nos soldats que les épaules, les bras, les mains : "Les armes, disent-ils, sont les membres du soldat" et, de fait, ils les portent si ingénieusement disposées, que, en cas de besoin, ils n'ont qu'à jeter bas leurs fardeaux pour que leurs armes soient prêtes pour le combat, tout comme si c'était leurs membres. Que dire de l'entraînement des légions ? Et la course, la charge, le cri de guerre, combien d'efforts cela ne coûte-t-il pas ? Voilà où se trempe le courage qui affronte les blessures du combat. Mettez en ligne un soldat également courageux, mais non entrainé, il aura l'air d'une femme. Les recrues ont généralement l'avantage de la jeunesse, mais l'endurance à l'effort, le mépris des blessures, c'est l'accoutumance qui les enseigne. CICERON (orateur latin, 106 - 45 av. J.-C.).