Dans
son
Odyssée,
au
chant
IV,
nous
sont
évoqués
les
prétendants
de
Pénélope.
Pendant
que
celle-ci
trompait
son
ennui
en
tissant
une
interminable
tapisserie,
séparée
qu'elle
était
de
son
époux
en
guerre
sous
les
murs
de
Troie,
ceux
qui
prétendaient
à
sa
main
se
divertissaient
au
jeu
de
la
quintaine.
Et
des
vases
grecs
les
représentent,
armés
d'un
javelot
sans
fer
ni
pointe,
se
livrant
à
ce
qu'on
appelait
alors
"l'Oegeneum"
(un
combat
quelque
peu
ressemblant à celui de la quintaine).
On
retrouve
encore
la
trace
de
ce
jeu
singulier
chez
les
Preux
qui,
bien
plus
tard,
ont
connu
les
heures
grandioses
et
tragiques
de
la
Jérusalem
médiévale.
Les
Seigneurs
batailleurs
y
couraient
la
quintaine
pour
s'entraîner
en
vue
des
prochains
combats
contre
l'infidèle
et
pour
nourrir
leur
agressivité
guerrière.
Mais d'où vient ce nom ?
D'un certain Quintus, nous dit-on.
Un
romain
qui
aurait
inventé
ce
jet
d'un
javelot
contre
des
boucliers,
attachés à des pieux fixés en terre.
D'autres
chercheurs
font
remarquer
qu'au
temps
de
la
Chevalerie
médiévale,
cet
exercice
n'avait
lieu
que
tous
les
5
ans,
d'où
le
nom
de
quintaine,
comme
nous
disons
de
braves
gens
parvenus
à
50
ans
qu'ils
sont
des quinquagénaires.
Il
arrive
souvent
que
le
terme
quintaine
soit
réservé
encore
pour
désigner
une
sorte
de
mannequin
grossier
qui
représentait
aux
yeux
de
nos
preux
chevaliers
l'ennemi
de
toujours
:
l'infidèle,
le
païen,
un
Sarrasin,
un
Turc
...
auxquels
on
pense
alors,
en
lançant
son
cheval
contre
ce
"Jacquemin"
primitif.
Et
aujourd'hui,
quand
nous
disons
d'un
pauvre
individu
qu'il
est
"la
tête
de
turc"
de
son
entourage,
assez
cruel
pour
ironiser
à
son
end
rait
et
l'accabler,
il
semble
bien
qu'il
y
ait
là
une
réminiscence
de
cet
ennemi
qu'on
devait
happer à la tête et sur lequel on s'acharnait... par amusement.
Enfin
"quintaine",
qui
désignait
donc
un
jeu
ou
le
mannequin
qui
doit
être
touché
au
visage,
s'appliquait
aussi
à
la
lance
avec
laquelle
on
le
frappait
et
qui,
curieusement,
devait
être
brisée
contre
celui-ci,
sans
doute
pour
prouver la force du coup porté à l'ennemi imaginaire.
Une dernière signification à ce terme est assez inattendue.
Elle remonte aux Romains encore.
Quintaine
pouvait
désigner
le
lieu
ou
se
déroulait
ce
combat
fictif
:
une
voie
militaire,
de
cinquante
pieds
de
large,
limitée
par
cinq
tentes
à
droite,
cinq
encore
à
gauche
(toujours
le
chiffre
cinq)
et
qui
étaient
occupées
par
les
légionnaires.
C'était avant le cinquième siècle de notre ère !
Ces
antiques
jeux
sur
le
forum
romain
ont-ils
donné
leur
nom
à
la
quintaine
que nous connaissons ?
Des érudits le prétendent.
Et,
bien
plus
tard,
dans
notre
Anjou
voisin
par
exemple,
on
désignera
par
"quintes"
l'espace
de
5000
pas,
à
proximité
de
la
cité
(Angers)
où
se
"tirait"
la quintaine.
Il
s'agit
bien
là
d'un
"noble
jeu"
qui
a
traversé
des
siècles
de
bravoure
combative.