En Allemagne, en Autriche et en Hollande, c'est Saint-Nicolas qui "descend du ciel". La charmante tradition, si chère aux enfants, qui veut que le Père Noël remplisse de présents les chaussures laissées devant la cheminée, trouve ses origines dans la générosité légendaire de Saint-Nicolas. Certes, le saint homme a été délaissé par la plupart des enfants du monde au profit de son "collègue" américain. Mais, nos voisins allemands, autrichiens et hollandais lui sont restés fidèles. Saint-Nicolas était évêque de Myre, en Asie Mineure, où il mourut le 6 Décembre 342. Il s'illustra en distribuant toute sa fortune aux miséreux. Mais Saint-Nicolas serait resté un saint "local" si sa réputation n'avait été répandue par les Croisés au-delà de la Méditerranée. Lorsque ses restes furent ramenés à Bari, en Italie, une terrible tempête se déchaîna... Le seul bateau du convoi à être épargné fut celui où reposaient les pieuses reliques. De ce fait les marins l'invoquaient pour se protéger des naufrages. Plus tard, l'imagination populaire en fit le protecteur des enfants en détresse. N'avait-il pas ressuscité trois petits enfants, qui s'en allaient glaner aux champs et qu'un boucher sadique avait égorgés, puis mis au saloir ? Ainsi au fil des siècles, Saint-Nicolas devint-il le saint patron des pauvres, des marins et des enfants. Au XIIe siècle, les villes commerçantes du Nord de l'Europe, se mirent sous la protection de ce Saint-Nicolas qui sauvegardait si bien les navires. En l'honneur de leur saint patron, les villes prirent l'habitude, le 6 Décembre, de donner aux enfants de chœur un jour de congé et quelques piécettes de monnaie. Puis, peu à peu, ces largesses s'étendirent à tous les enfants. Enfin, la coutume s'établit que Saint-Nicolas distribue lui-même des présents aux petits. Le 5 Décembre au soir, les enfants déposent devant la cheminée leurs souliers (bien cirés !) ou leurs chaussettes (les plus grandes !). Ils n'oublient pas le compagnon favori du bon évêque : son âne. Une belle carotte l'attend pour le récompenser de porter la lourde hotte. Ensuite, il faut se mettre au lit. Dans la nuit du 5 au 6 Décembre, Saint-Nicolas arrive par les airs et commence sa "tournée". Mais, attention, l'âne qui le suit transporte deux paniers. L'un chargé de jouets et l'autre de martinets. Gare aux petits diables ! Souvent, Saint-Nicolas qui n'aime vraiment pas sévir, confie la distribution des pénitences" à Pietr son serviteur maure. Celui que l'on appelle aussi le "Père Fouettard". Le 6 Décembre, la fête s'installe. On découvre des trésors devant la cheminée, on chante, on rit et on festoie. On mange traditionnellement le lapin qui a mijoté des heures et surtout de nombreuses sucreries. Notamment des brioches fourrées aux fruits confits en forme de Saint-Nicolas, bien-entendu ! Fruits secs, raisins et pommes sont sur toutes les tables. Les pommes, semble-t-il, pour que chacun se souvienne bien de la faute d'Eve, qui priva les hommes des délices du Paradis (Mais était-elle la seule responsable !) . A peine le bon évêque est-il retourné dans le monde bleu des rêves que chacun prépare fébrilement la fête de la Nativité. Dans toutes les maisons, c'est alors une extraordinaire floraison de crèches en bois sculpté et de sapins illuminés. Des couronnes de houx ornent les portes d'entrée pour souhaiter la bienvenue aux étrangers. Ne dit-on pas que toutes les mauvaises pensées restent accrochées dans les épines de la plante ? Puis Noël passe avec son cortège de joies et de repas. Une autre tradition enfantine clôt, enfin, cette période de fêtes. La veille de l'Epiphanie, les enfants vont, de maison en maison, offrir le gui, symbolisant ainsi la longue marche de l'Etoile des Rois Mages. Dans chaque demeure, ils chantent le lied traditionnel. "Que Gaspard, Melchior et Balthazar vous gardent et vous bénissent..." Après leur départ, le maître des lieux inscrit, à la craie, sur la porte, les initiales des trois Rois avec le millésime de l'année. Une année nouvelle peut alors commencer sous le signe de la protection divine...