Childéric Ier, n'est pas un petit chef de tribu sans importance.
C'est
un
roi
des
Francs
saliens
du
nord-ouest
de
la
Gaule
(457-481),
fils
de
Mérovée et père de Clovis, qui mourut en 481, à Tournai, sa capitale.
Il était âgé d'environ quarante-cinq ans.
Dès
qu'il
eut
fermé
les
yeux,
on
le
revêtit
de
ses
vêtements
royaux,
on
l'orna
de ses bijoux, on fixa à son ceinturon sa bourse remplie de pièces d'or.
Puis,
l'ayant
couché
dans
un
coffre
de
bois
garni
de
ferrures,
on
disposa
ses
armes autour de lui.
L'épée
à
son
côté
gauche
;
la
lance,
à
droite
;
la
hache,
sur
la
partie
inférieure des jambes.
Cela
fait,
le
cheval
du
défunt
ayant
été
sacrifié,
son
cadavre
fut
jeté
dans
la
fosse qui reçut le cercueil du roi.
Et les siècles passèrent, et l'oubli se fit.
Toute
trace
extérieure
de
la
sépulture
avait
depuis
longtemps
disparu
quand
elle
fut
découverte
fortuitement
le
27
mai
1653
à
Tournai
aux
abords de l'église Saint-Brice de Tournai.
Nous
voici
à
la
veille
d'un
grand
plongeon
dans
l'histoire,
et
d'une
relecture
de
l'influence
de
ce
roi
franc,
qui
fut,
les
éléments
archéologiques
sont
sans
contestations sur ce point, légat romain à part entière.
Dans
la
cave
d'un
presbytère
en
réfection,
l'air
résonne
des
bruits
d'une
pioche
martelant la terre.
Brusquement,
un
incident
banal
mit
au
jour
la
dépouille
royale,
après
douze
siècles d'ensevelissement.
Sur le sol de terre, un éclat métallique attire soudain le regard de l'ouvrier.
Une bourse de cuir éventrée git, laissant entrevoir des pièces d'or.
Adrien
Quinquin
qui
manie
l'outil
est
plutôt
du
genre
silencieux,
car
il
a
la
malchance d'être sourd-muet.
Ironie
de
l'histoire,
il
va
mettre
au
jour
l'un
des
plus
grands
trésors
mérovingiens, dont on parlera encore 370 ans plus tard.
Certains
se
sont
très
probablement
servis
et
on
ne
peut
pas
dire
que
les
fouilles
aient
été
méthodiques,
mais
un
ecclésiastique
parvient
à
mettre
fin
au pillage et à récupérer la plupart des objets.
A
peine
deux
ans
après
leur
découverte,
Jean-Jacques
Chifflet
(1588-1673)
médecin,
antiquaire
et
archéologue
franc-comtois,
publie
un
inventaire
des
objets mis au jour.
Le
trésor
est
impressionnant,
de
grande
valeur,
dont
80
kg
d’or,
et
bénéficie d'un retentissement énorme !
Outre
un
trésor
monétaire,
une
épée
d'apparat,
des
bijoux
d'or
massif,
des
accessoires
vestimentaires,
trois
cents
abeilles
en
or,
une
bague
sigillaire
en
or
portant
l'inscription
"Childerici
Regis",
est
mise
au
jour,
ce
qui
permit
l'identification du défunt.
La
sépulture
royale
renfermait
aussi
des
insignes
de
pouvoir
germanique
et
romain,
l'ensemble
des
reliques
connaissant
dès
lors
un
tumultueux
parcours.
Ce
trésor,
enfin
ce
qu'il
en
restait,
sera
récupéré
par
le
gouverneur
des
Pays-Bas
espagnols
et
confié
aux
Habsbourg
de
Vienne,
avant
d'être
offert diplomatiquement à Louis XIV en 1665 avant de faire l'objet d'un vol spectaculaire commis au Cabinet des Médailles de Paris.
Deux
abeilles,
sur
les
300,
seront
retrouvées
dans
la
Seine,
tandis
que
les
voleurs
disparaissent,
sans
que
l'on
ne
sache
jamais
ce
qui
est
advenu
au
"trésor
de Childéric".
Des
empreintes
et
quelques
rares
pièces
sont
encore
conservées
au
Cabinet
des
Médailles de la Bibliothèque nationale de France.
Grâce
à
la
découverte
de
sa
tombe
et
l'étude
des
objets
retrouvés,
Childéric
1er
se
révèle
bien
être
un
Roi
Franc,
avec
tous
les
insignes
de
la
royauté
des
Francs
Saliens,
mais
en
même
temps,
complètement
imbriqué
dans
la
structure
civile
et militaire de l'empire Romain.
On est donc très loin d'une image de "barbare" envahisseur....
En
effet,
nous
sommes
entre
440
et
480,
période
qui
coïncide
justement
avec
la
fin
de
l'Empire
Romain
d'Occident,
et
tout
un
mode
de
vie,
toute
une
civilisation, se trouvant être à un tournant de l'Histoire.
A
l'heure
de
l'effondrement
de
cet
Empire
Romain
d'Occident,
le
Fils
de
Childéric, Clovis, va continuer l'œuvre de son père, et fonder un royaume franc.
A l'échelle de l'Histoire, ces années de transition sont très rapides, puisqu'elles ne durent qu'à peine 30 ans.