L'histoire du Puy du Fou, on la connaît surtout de 1977 à nos jours ...
Mais avant ?
Certes, le Spectacle nous éclaire sur ce qui s'est passé au Puy du Fou à travers les âges.
Mais
pour
mieux
connaître
la
vie
passée
de
ce
château
dont
nous
sommes
devenus
amoureux,
il
est
important de vous raconter son Histoire.
Pour le premier épisode repartons à l'époque des conquêtes romaines...
Le
Puy
du
Fou
qui
nous
intéresse
actuellement,
ce
sont
les
ruines
du
château
primitif
situées
à
environ
400 mètres du château actuel, sur une petite colline dominant la vallée.
Vallée qui devint par la suite un immense étang, à peu près tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Ce
château
dut
être
à
l'origine
une
tour
de
bois,
entourée
d'une
palissade
faite
de
pieux
enfoncés
en
terre
autour
desquels
on
entrelaçait
des
branchages,
et
entourée
elle-même
d'un
fossé
rempli
à
volonté
par les eaux de l'étang.
Tel que nous le décrivons, il a pu être élevé aux premiers temps de la féodalité.
De
longues
recherches
sur
le
Puy
du
Fou,
admettait
que
ce
château
primitif
avait
été
construit
p
a
r
les Romains.
Simple
poste
d'observation
rattaché
au
castrum
Romain
de
Mallièvre,
sur
les
bords
de
la
Sèvre,
l
e
Puy
du
Fou,
du
haut
de
sa
colline,
permettait
le
contrôle
de
tous
les
environs
mais
aussi
les
routes ou pistes gauloises qui passaient à ses pieds.
Ce
qui
permettrait
de
reculer
sa
fondation
dans
le
temps,
bien
avant
l'ère
féodale
(Xème
–
XIIème siècle).
Le
château
primitif
du
Puy
du
Fou,
a
été
construit
dans
un
lieu
fort
important
de
notre
région,
vraisemblablement sur l'emplacement d'un oppidum (ville fortifiée) gaulois.
Au fil des siècles, les simples fortifications de bois se transformeront en château.
Le château du Puy du Fou servit de refuge à la population en cas de danger.
Là nous arrivons à ce que dut être autrefois, dès l'époque préhistorique, un lieu de rassemblement appelé plus tard le "Bourg-Bérard".
La tradition prétend que dans une prairie voisine du Puy du Fou, était autrefois un bourg considérable, le Bourg Bérard.
Le
Bourg
étant
voisin
du
château
du
Puy
du
Fou,
la
vaste
chapelle
du
château
servait
d'église
paroissiale.
Le
"Bourg-Bérard"
se
trouvait
à
une
demi-lieue
de
l'endroit
où
se
trouve
aujourd'hui
le
bourg
des
Epesses.
Une
légende
dit
que
ce
village
devenant
gênant,
les
seigneurs
du
Puy
du
Fou,
le
détruisirent
pour
le
transporter vers les Epesses.
Gênant pourquoi ?
Les raisons sont probablement multiples.
Le
personnel
attaché
au
service
du
château
(soldats
et
serviteurs)
ne
pouvaient
pas
tous
trouver
place
dans l'enceinte du château et sont venu grossir le chiffre de la population du Bourg.
Le Bourg étant voisin du château du Puy du Fou.
La
chapelle
qui
se
situait
près
du
château
servait
d'église
paroissiale
et
la
population
grandissant
ne
pouvait plus participer confortablement aux offices religieux.
Une
légende
dit
que
non
loin
du
vieux
château,
il
y
a
(vait)
une
source
miraculeuse
et
que
les
lépreux,
les
malades,
les
scrofuleux
et
les
mourants
venaient
d'y
tremper,
s'y
rafraîchir
et
s'y
baigner
et
que
parfois l'un d'entre eux en ressortait guéri.
Légende ou réalité qui aurait amené des pèlerins (rappelons-nous que nous sommes aussi sur un chemin menant à Compostelle).
Une autre raison vient peut-être de la topographie des lieux.
On
sait
qu'une
grande
foire,
en
se
haut
lieux,
amenait
bon
nombre
de
commerçant
avec
leur
important
charroi
qui
pouvait
représenter
un
réel
danger,
surtout
dans
la
cote
du
fossé.
(Montée éprouvante pour les animaux et les hommes, descente risquée, sans compter que les risques d'embouteillage avec les visiteurs de cette foire).
De plus, et géographiquement, le village des Epesses constitue un grand carrefour commercial plus accessible.
Une autre hypothèse peut aussi s'ouvrir et peut s'orienter sur la préservation de la réserve de chasse des Puy du Fou.
Si
l'on
observe
le
contour
de
la
propriété,
on
remarque
la
présence
des
vestiges
d'un
large
mur
d'enceinte
qui
aurait
pu
être
la
première
ligne
de
défense
des
différents
châteaux,
mais aussi une clôture de préservation du gibier.
La présence d'une partie du Bourg dans l'enceinte du château diminuerait non seulement la chasse, mais aussi la quantité du petit gibier.
II faut aussi se rappeler que les bourgs ruraux prirent naissances dès le 3ème siècle, ou autour d'un sanctuaire, ou autour d'un lieu de rassemblement, de croisement.
Pour les lieux de croisement, il faut se reporter à l'âge du bronze, qui s'étend en Europe du 8ème au 9ème siècle avant Jésus-Christ.
Pour fabriquer ce bronze, il a fallu mélanger l'étain au cuivre déjà connu.
L'étain dont les grands gisements se trouvaient en Europe de l'Ouest, en Cornouailles, en Morbihan, en Loire-Atlantique.
Les mines d'étain de Bretagne étaient connues depuis la plus haute antiquité.
Les navigateurs de Thrace, de Macédoine voire les Scythes s'y ravitaillaient.
Cet
étain
n'existe
pas
à
l'état
pur,
mais
sous
forme
de
minerai
:
la
cassitérite,
dont
on
l'extrait
par
fusion.
Et
pour
transporter
cet
étain
breton,
par
des
mulets,
sous
forme
d'énormes
lingots,
vers
la
Méditerranée, deux pistes traversaient le Poitou.
La première, celle qui nous intéresse, part de Rezé, Loire-Atlantique vers Narbonne.
On
la
suit
de
Nantes
à
Arles,
et
dans
notre
région
elle
passait
par
Clisson,
Les
Landes-Genusson,
La
Gaubretière, etc...
Ce
chemin
passait
près
du
lieu
appelé
aujourd'hui
"La
Croix
Barra",
et
rattrapait
l'actuelle
route
dès
Herbiers à Saint-Michel, Pouzauges, Saint-Pierre-du-Chemin.
Cette route était naturellement jalonnée de gîtes d'étapes, de relais, camps de l'âge du bronze.
Pour aller de Nantes à Arles, nos ancêtres transporteurs d'étain mettaient trente jours et les étapes se situaient entre vingt-cinq ou trente kilomètres.
Le long de ces routes nous trouvions des bourgades fortifiées d'enceintes de palissades.
Les guerriers s'y réunissaient, les grandes assemblées s'y tenaient.
D'autres routes remontaient vers le nord, vers la Loire.
Une
autre
route
passait
au
Boupère,
La
Croix
Barra,
Saint-Mars-la-Réorthe,
La
Chouinière,
La
Grange,
Le
Puy
du
Fou, Rocheneuve et vers Mortagne.
Au
Bourg-Bérard,
deux
chemins
très
importants
s'y
croisaient
:
l'un
allait
de
Poitiers
à
La
Garnache,
l'autre
des
Herbiers à Mallièvre et Mauléon.
Et nous arrivons au Bourg Bérard, qui vraisemblablement était un Oppidum.
Oppidum plus ancien que le château primitif du Puy du Fou.
Près
du
Bourg-Bérard,
se
tenait
tous
les
ans
dans
la
grande
prairie
de
la
Grange
une
foire
importante,
réunissant
un nombre considérable de commerçants de tous genres. (Espace situé entre le "Village XVIIIème et le Stadium).
Les
marchandises
étaient
le
plus
souvent
des
produits
rares
(à
l'époque),
des
étoffes
précieuses,
des
épices,
dont
on
faisait
alors
le
plus
grand
usage,
le
poivre
en
particulier,
des
parfums, des fourrures.
Ces grands rendez-vous du commerce duraient plusieurs semaines et les acheteurs y venaient par milliers.
Jongleurs
et
acrobates
de
tout
genre
dressaient
leurs
tréteaux
près
des
boutiques
des
marchands
et
se
produisaient
dans
mille
tours
de
leur
invention,
pour
le
plus
grand
amusement des badauds.
C'est pourquoi nous devons considérer ce Bourg-Bérart comme un gîte d'étape, un lieu de stationnement et d'échange de marchandises.
Ce
Bourg-Bérard
subsista
longtemps,
pendant
de
longs
siècles,
mais
vraisemblablement,
il
dut
perdre
de
son
importance,
en
même
temps
d'ailleurs
que
le
château
du
Puy
du
Fou.
Parallèlement au déclin du Bourg-Bérard, le village des Epesses se développera.
Cependant, il subsista quand même quelques maisons du Bourg Bérart.
Le
déclin
s'amorcera
à
partir
du
15ème
siècle,
lors
de
la
guerre
entre
les
Anglais
et
le
Roi
de
France,
dont Guy du Puy du Fou était un chaud partisan.
Le château du Puy du Fou fut alors démoli par les Anglais vers 1421.
Il est vraisemblable que le Bourg-Bérard subit le même sort.
Les
habitants
n'ayant
plus
la
protection
du
château
voisin
reconstruisirent
leurs
habitations
autour
de
l'église paroissiale des Epesses.
Bâtie
elle-même
depuis
un
temps
immémorial
au
milieu
du
vaste
lieu
de
repos
qu'était
le
vieux
cimetière,
dont
l'existence
est
attestée
par
les
trouvailles
faites,
tant
sur
la
place
de
la
Mairie,
celle
de
l'Eglise que dans la Chapelle Saint-Jean, en 1948.
L'église Notre-Dame est d'ailleurs citée dès 1103, comme relevant de l'abbaye de Vezelay.
En mars 1432, le Roi Charles VII (1403-1461) autorisait Guy du Puy du Fou (1375-1453) à reconstruire son château sur un autre emplacement.
Nous essaierons plus tard de voir pourquoi il abandonna la colline où se dressait le château primitif, pour construire le nouveau, sur un terrain plat, sans défenses.
Il subsista quand même quelques maisons du Bourg Bérart.
Dans
l'aveu
rendu
le
2
novembre
1563
à
Hocheterner-en-les-Herbiers,
par
René
du
Puy
du
Fou,
dans
l'énumération
des
divers
domaines
faisant
partie
de
la
Seigneurie
du
Puy
du Fou, domaines échangés entre Guy du Puy du Fou et les habitants du Bourg Bérart partis aux Epesses, on lit :
"Le Bourg-Bérard comprenant cinq ou six maisons, dont l'une s'appelle la Maison du Brumault"
.
Le seigneur du Puy du Fou devait pour ce domaine à la châtellenie de Rochetemer, huit chapons de cens.
En 1740, dans un autre aveu rendu par Maître Savart à Rochetemer, le Bourg-Bérard était de nouveau mentionné.
Mais il n'existait plus, puisque dans cet acte on lit :
"
Le Bourg Bérart lequel est depuis un temps immémorial destruit et dépendances d'icelluy réunies à mon castel du Puy du Fou
".
Quant
au
nom
donné
à
ce
Bourg-Bérard
ou
Bérart,
il
ne
faut
pas
y
voir
un
nom,
prénom
ou
surnom
de
famille.
Etant
donné
son
ancienneté,
il
faudrait
plutôt
se
tourner
vers
la
toponymie
(noms
propres
désignant
un lieu).
Les noms de famille n'existant pratiquement pas avant le XIème siècle et même le XIIème siècle.
Si
l'étymologie
de
"bourg"
offre
relativement
peu
de
difficultés,
il
n'en
va
pas
de
même
du
mot
"Bérard".
Bérard (on trouve aussi les formes : Bérat, Bérac) est un mot d'origine germanique.
Ce mot pourrait signifier : "ours fort", mais Bérard pourrait être aussi un nom de famille.
Mais alors, qui est ce Bérard ?
Et
pourquoi
a-t-il
donné
son
nom
ou
son
prénom
à
l'agglomération
blottie
auprès
du
château
du
Puy
du Fou ?
Était-il le premier chef ou maître de l'endroit ?
A ce jour cela reste toujours un mystère.
Nous n'en savons rien !
Mais
quel
est
son
emplacement
exact
et
son
étendue sur le terrain ?
Il semble qu'au siècle dernier, le soc de la charrue du laboureur heurtait souvent les restes des murailles enfouies sous terre du Bourg-Bérard.
Le Bourg-Bérard gardera encore longtemps son secret malgré la découverte d'une habitation lors des travaux organisés par le Puy du Fou en 2015 (Théâtre des Géants) !
Nous voilà loin du château du Puy du Fou, mais puisque le Bourg-Bérard lui était antérieur, il fallait bien commencer par le commencement.