Pour les vrais révolutionnaires, l'Ancien Régime ne pouvait disparaitre qu'avec l'abolition de l'ancienne ère. Un nouveau calendrier s'imposait Le 20 septembre 1793, le mathématicien Romme, député du Puy-de-Dôme, présenta à la Convention un projet de décret modifiant le vieux calendrier grégorien et donna à l'année une "division plus scientifique et plus en accord avec les mouvements célestes, les saisons et les traditions". Romme s'était chargé de l'étude scientifique du problème. Fabre d'Eglantine, un poète, se réserva la partie pittoresque en choisissant pour les mois, des noms aux résonances harmonieuses, évocatrices des beautés de la nature. L'année révolutionnaire ne débutait plus le 1er janvier, mais le jour de l'équinoxe d'automne, correspondant à l'anniversaire du premier jour de la République. Pour l'automne : Vendémiaire (Mois des vendanges), Brumaire (Mois des Brumes), Frimaire (Mois des Frimas). Pour l'hiver: Nivôse (Mois des Neiges), Pluviôse (Mois des Pluies), Ventôse (Mois des Vents). Pour le printemps : Germinal (Mois des Germination), Floréal (Mois des Fleurs), Prairial (Mois des Prairies), Pour l'été : Messidor (Mois des Moissons), Thermidor (Mois des Chaleurs et des Bains), Fructidor (Mois des Fruits). Chaque mois comptant uniformément trente jours, il restait cinq jours pour compléter l'année. Ces cinq journées supplémentaires, situées entre le 16 et le 22 septembre, furent consacrées à la célébration de cinq fêtes laïques et républicaines. Les fêtes de la Vertu, du Génie, du Travail, de l'Opinion, des Récompenses. En cas d'année bissextile, on ajoutait la fête de la Révolution. Ces journées furent appelées sans-culottides. Chaque mois était divisé en trois décades de dix jours nommés : Primidi, Duodi, Tridi, Quartidi, Quintidi, Sextidi, Septidi, Octidi, Nonidi, Décadi. Le décadi était le jour de repos des travailleurs. Chaque journée était placée sous le signe d'un objet ou d'un animal symbolique, comme le raisin, la carotte, l'âne ou la cheval, etc... La Convention vota, le 5 octobre 1793, le décret instituant le nouveau calendrier. Rétrospectivement, l'ère révolutionnaire fut comptée à partir du 22 septembre 1792. La nomenclature de Fabre ne fut adoptée que le 4 frimaire ( 24 novembre 1793). Les citoyens s'adaptèrent difficilement à la nouvelle datation : ils regrettaient le bon vieux dimanche. Bonaparte le rétablit après Brumaire, puis le calendrier révolutionnaire céda la place au calendrier grégorien le 1er janvier 1806.