1871 voit l'invention du manège pour enfants.
Le
manège
consiste
en
une
plateforme
tournante
avec
des
sièges
pour
des
passagers.
Ces
"sièges"
prennent
traditionnellement
la
forme
de
chevaux
en
bois
(ou
autres matériaux) et/ou d'autres animaux.
Les
premiers
carrousels
ont
été
conçus
autour
de
vrais
animaux
attachés
au
bout
d'une
corde
et
tournant
autour
d'un
piquet.
Les
traces
d'une
utilisation
pour le loisir apparaissent sous l'Empire byzantin.
Les
carrousels
étaient
des
tournois
de
chevaliers
caractérisés
par
la
diversité
des livrées et des habits et organisés à l'occasion d'une fête.
Par analogie, on a nommé carrousel les manèges de chevaux de bois.
Un
carrousel
(ka-rou-zèl)
est
une
attraction
de
type
manège
consistant
en
une plateforme tournante avec des sièges pour des passagers.
Un système mécanique donne souvent l'illusion du galop à ces chevaux.
La
plupart
des
manèges
rotatifs
peuvent
être
appelés
carrousel
tant
que
les
éléments
ne
peuvent
pas
changer
de
position
les
uns
par
rapports
aux
autres.
On peut noter que certains carrousels sont sur deux étages.
Naguère, on ne les remarquait pas.
Ils étaient le décor familier des foires qui enchantaient nos Jeunesses.
Les
sièges
des
carrousels
des
premières
périodes
possédaient
une
grande
variété
d'animaux,
dont
lions
rugissants,
chevaux
caracolant,
girafes
solennelles des chiens, des chats, des lapins, des cochons ou de cerfs.
Ces
monstres
insolites,
tournoyaient
devant
nous
au
son
d'une
valse
qui
semblait éternelle.
Les
frontons
suspendus
sur
nos
têtes
étaient
rutilants
de
couleur
et
racontaient des scènes de vie.
Et puis, un beau jour, ce décor qui nous plaisait tant.... disparut.
Il n'était plus au goût du moment.
Il
exigeait,
paraît-il,
pour
être
remonté
et
démonté,
une
main-d'œuvre
trop
importante.
Après
la
Seconde
Guerre
mondiale,
disparurent
pour
toujours
les
grandes
machines baroques de la Belle Époque.
Aujourd'hui,
le
chaland
qui
flâne
dans
les
fêtes
foraines
découvre,
en
revanche,
des
machines
ultramodernes,
hurlantes,
trépidantes,
tournoyantes.
Certes, ces nouveaux manèges ont leurs qualités.
Ils sont l'expression d'une haute technicité.
Les
ingénieurs
qui
les
ont
conçus,
l'ont
fait
avec
intelligence,
mais
le
plus
souvent avec bien peu de sens esthétique.
Où
sont
les
étonnants
manèges
du
début
du
siècle
qui
tournaient
avec
la
lenteur
d'un
sénateur,
mais
présentaient
au
badaud
ébloui
la
complexité
de
leurs décorations et le chatoiement de leurs couleurs ?
C'est
sous
des
hangars
de
fortune
que
l'on
redécouvre
aujourd'hui
les
épaves de ce que furent les grands manèges d'autrefois.
Les
orgues
de
foire
qui
accompagnaient
de
leur
musique
trépidante
le
mouvement des manèges n'ont pas été beaucoup mieux traités.
Le
plus
grand
nombre
a
été
détruit
après
la
Seconde
Guerre
mondiale,
le
restant
est
parti
par
bateaux
entiers
aux
États-Unis
et
la
plupart
de
ces
carrousels modernes comprennent principalement des chevaux.
Quelques épaves ont été recueillies par des ferrailleurs.
La
mode
a
viré
de
bord
et
ce
qui
était
méprisé
autrefois
est
redevenu
aujourd'hui très recherché.
Les antiquaires ont découvert de nouveaux débouchés.
Les
chevaux
de
bois
qui,
naguère,
n'enchantaient
que
les
enfants,
trônent
en
plein
milieu
des
salons
du
XVIe
arrondissement
en
guise
d'ornement
et
les
instruments mécaniques se négocient à prix d'or.
Heureusement,
des
collectionneurs
avisés
et
éclairés
rachètent
eux
aussi
les
pièces inestimables et s'emploient à créer de nouveaux musées.
Devant
la
beauté
et
la
rareté
de
ces
instruments
dont
certains
sont
d'une
étonnante qualité technique, on se prend à rêver.
Fallait-il
tant
de
disparitions
et
de
saccages
pour
qu'on
en
voie
enfin
la
valeur de ces chefs-d'œuvre ?