La
principale
source
écrite
de
la
légende
arthurienne
émane
de
l’historien
Geoffroy
de
Monmouth
avec
son
Histoire
Légendaire
des
Rois
de
Bretagne
(Historia
regum
Brittanniae, 1135) principalement destinée à glorifier le passé breton.
Mais
c’est
au
poète
normand
Wace
qu’il
revient
d’avoir
fondé
le
mythe
littéraire
d’Arthur
avec le Roman de Brut (1155).
Chrétien
de
Troyes
enfin,
a
popularisé
en
France
cet
univers
mythique
et
ses
héros
avec
Yvain
ou
le
chevalier
au
lion
(vers
1176),
Lancelot
ou
le
Chevalier
de
la
charrette
(1177),
Perceval le Gallois ou le Conte du Graal (vers 1180).
Par
ailleurs,
dans
les
textes
français,
l’exaltation
idéologique
et
politique
disparaît
au
profit d’une célébration de la chevalerie occidentale.
Au
début
du
XIIIème
siècle,
l’écrivain
franc-comtois
Robert
de
Boron
(fin
du
XIIème
-
début
du
XIIIème
siècle)
christianisera
définitivement
le
mythe
en
faisant
du
Graal
une
relique de la Passion du Christ.
A
l’origine
écrits
en
vers
(octosyllabes),
les
romans
de
chevalerie,
destinés
à
un
public
d’aristocrates sont chantés ou récités à haute voix dans les cours et les assemblées.
A
partir
du
XIIIème
siècle, la légende arthurienne se développe en prose.
C’est
la
naissance
du
"roman",
c’est-à-dire
de
l’histoire
écrite
en
langue
"romane"
(la
langue populaire, par opposition à la langue savante : le latin).
Avec
Les
Chevaliers
de
la
Table
Ronde,
mythe
venu
du
fond
des
âges
et
des
forêts
enchantées,
le
Puy
du
Fou
revisite,
en
redonnant
tout
son
lustre
au
personnage
du
Roi
Arthur, héros incontestable du spectacle.
Comme
dans
la
légende
originelle,
l’accession
d’Arthur
au
trône
procède
d’une
élection
divine.
Suite
au
désarroi
populaire
occasionné
par
la
mort
d’un
roi
sans
descendance,
Merlin
annonce que celui qui retirera l’épée de son socle "sera le Roi choisi par la Providence".
Arthur n’est pas pour autant exempt de faiblesse.
Excalibur
réputée
incassable
par
la
légende,
se
brise
au
cours
d’un
combat
car
le
jeune
homme
n’a
pu
se
défendre
d’un
mouvement
de
vanité
face
aux
provocations
de
Lancelot
jaloux.
Cette
première
erreur
le
prédispose
fatalement
à
écouter
les
promesses
fallacieuses
de
Morgane, la "fée des esprits mauvais".
Ebloui
par
la
tentation
de
l’immortalité
et
du
pouvoir
illimité,
Arthur
met
en
péril
l’avenir
du royaume.
Pour être sans peur, Arthur n’est donc pas sans reproche.
Afin
de
rompre
le
sortilège
de
la
table
ronde
infernale,
il
lui
faut
faire
preuve
d’humilité
en
appelant
à
son
secours
"la
bonne
fée"
Viviane,
et
renoncer
aux
vanités
de
la
gloire
terrestre, en jurant de consacrer sa vie à la quête du Saint Graal.
Serment
qui
lui
vaut
le
privilège
de
s’asseoir
dignement
à
la
vraie
Table
Ronde
et
de
contempler
le
Graal,
tandis
que
le
final
met
en
scène
l’éblouissante
apparition
de
Galaad,
figure
accomplie
d’une
chevalerie
spirituelle
que
la
fin
du
Moyen-âge
appelait
de
ses
vœux.
Dans
le
sillage
de
Chrétien
de
Troyes,
l’itinéraire
du
chevalier
prend
la
forme
d’une
quête
mystique destinée à le hisser jusqu’ à la contemplation du souverain Bien.