Apparu en Mésopotamie au VIIe millénaire, le sceau précède de peu l'écriture.
Utilisé
sous
des
formes
variées
et
selon
des
usages
d'une
étonnante
permanence,
en
Égypte
dès
le
IVe
millénaire,
en
Crète
et
à
Mycènes
dès
l'âge
du
bronze,
sans
parler
des
civilisations
extra-européennes,
le
sceau
passe
à
Rome puis est repris dès le Haut Moyen Âge par les souverains mérovingiens.
La fonction de garde des Sceaux tire son origine d'une infortune royale.
Le
3
juillet
1194,
dans
le
Vendômois,
le
roi
d'Angleterre
Richard
Cœur
de
Lion
(1157–1199)
inflige
une
défaite
cuisante
au
roi
de
France
Philippe
Auguste
(1165–1223).
Dans
la
déroute,
ce
dernier
perd
équipages,
trésor
et
archives
de
la
Couronne
royale.
Pour
remédier
à
cette
perte,
il
confie
à
frère
Guérin
(1157–1227),
chevalier
hospitalier
et
évêque
de
Senlis,
son
ami
et
proche
conseiller,
le
soin
de
créer
un
Trésor des Chartes.
Il instaure pour lui la dignité de garde des Sceaux.
Élu
évêque
de
Senlis
en
1213,
il
participe
à
la
stratégie
de
la
victoire
dans
la
bataille de Bouvines.
Il est nommé chancelier de France en 1223.
Créés
sous
les
Mérovingiens
(dynastie
qui
régna
du
Vème
jusqu'au
milieu
du
VIIIème
siècle),
les
sceaux
royaux
authentifiant
les
actes
officiels
et
en
ordonner
l'exécution
étaient
choisis
par
chaque
roi
et
portaient
son
effigie
"en
majesté".
Initialement
sous
forme
d'une
simple
bague
ou
d'un
pendentif
de
cire
verte
ou
jaune,
ils
s'élargissent
au
fil
des
siècles
pour
atteindre
sous
les
Capétiens
(dynastie
royale
a
régné
en
France
de
987
à
1792)
les
12
centimètres
de
leur
diamètre actuel.
Le
21
septembre
1792,
les
sceaux
royaux
sont
brisés,
envoyés
à
la
Monnaie
et
remplacés
par
le
premier
sceau
républicain
à
l'effigie
de
la
Liberté,
de
cire
rouge cette fois.
C'est
sous
l'impulsion
de
Danton
(1759-1794),
alors
ministre
de
la
Justice,
que
la Convention fixe l'effigie du sceau de la Première République.
La
Liberté
est
représentée
debout,
appuyée
d'une
main
sur
un
faisceau,
et
de
l'autre sur une lance surmontée du bonnet de la Liberté.
Sur
le
sceau
de
Napoléon
(1769-1821)
figuraient
les
abeilles
et
la
couronne
impériale.
Les
rois
Louis
XVIII
(1755-1824)
et
Charles
X
(1757-1836)
reprirent
une
iconographie aux fleurs de lys proche de celle de l'Ancien Régime.
Quant
à
Louis
Philippe
(1773-1850),
il
y
introduisit
le
drapeau
tricolore
et
les
armes de la famille d'Orléans.
Le
sceau
de
la
IIème
République,
encore
utilisé
de
nos
jours,
fut
défini
par
un
arrêté du 8 septembre 1848.
Le
graveur
des
monnaies,
Jean-Jacques
Barré
(1901-1978),
prit
des
libertés
avec
les
termes
du
décret,
notamment
en
ce
qui
concerne
l'emplacement
des
inscriptions.
Une
femme
assise,
la
Liberté,
tient
de
la
main
droite
un
faisceau
de
licteur
et
de
la main gauche un gouvernail sur lequel figure un coq gaulois, la patte sur un globe.
Peu d'actes sont aujourd'hui scellés du Grand Sceau et ils sont essentiellement relatifs à la Constitution.
La
cérémonie
de
scellement
a
toujours
lieu
à
la
chancellerie
où
le
garde
des
Sceaux,
fonction
fusionnée
avec
celle
de
ministre
de
la
Justice
depuis
1791, conserve la presse à sceller et les matrices
uniques.