"Louis
XVI
donnant
ses
instructions
au
capitaine
de
vaisseau
Lapérouse
pour
son
voyage
d'exploration
autour
du
monde
en
présence
du
marquis
de
Castries".
Cette
scène
représente
Louis
XVI
donnant
ses
ordres
à
Lapérouse,
inspiré
par De Castries, son ministre de la marine.
Le globe terrestre, les cartes suggèrent une séance de travail.
Louis XVI donnant ses instructions :
"
Vous
devez
prendre
la
tête
d'une
expédition
géographique,
commerciale
et
scientifique
et
allez
reconnaître
de
nouvelles
terres,
découvrir
de
nouvelles
populations,
créer
de
nouveaux
comptoirs
dans
l'océan
Pacifique
à
la
suite
de
Cook.
Vous
partirez
avec
deux
bateaux
spécialement
armés
et
vous
serez
accompagné des plus éminents scientifiques de notre temps.
Ils seront équipés des instruments les plus récents.
Vous
dresserez
des
cartes
précises,
prélèverez
des
échantillons
de
la
flore
et
de
la
faune
des
terres
découvertes
et
en
échange,
donnerez
des
plantes
utiles
aux
indigènes.
Vous
serez
particulièrement
attentif
à
la
santé
de
vos
hommes
et
trouverez,
toujours à la suite de Cook, comment empêcher le scorbut.
Vous
serez
aussi
attentif
à
ne
pas
violenter
les
populations
avec
lesquelles
vous
échangerez et commercerez pour le plus grand bénéfice du royaume de France."
Cette
peinture
très
officielle
paraît,
dès
l'abord,
aussi
consciencieuse
que
conventionnelle.
Elle
marque,
à
l'évidence,
l'intérêt
que
Louis
XVI
portait
à
la
découverte
du
monde et aux sciences nautique et géographique.
On
sait
qu'il
avait
étudié
avec
soins
les
résultats
du
voyage
de
Bougainville
en
1766-69 et des trois grandes explorations de James Cook de 1771 à 1779.
Il
avait
même
recommandé
à
la
Marine
française,
durant
la
dernière
guerre,
de ne jamais nuire au célèbre navigateur anglais.
Mais au contraire, de lui apporter toute l'aide qu'il pourrait solliciter.
Néanmoins,
il
entendait
bien,
la
paix
conclue,
encourager
nos
marins
à
participer
hardiment
aux
voyages
de
découverte
et
au
développement
des
sciences pour une meilleure connaissance de notre univers.
Il
avait
choisi
sur
une
liste
des
meilleurs
officiers,
le
Capitaine
de
Vaisseau
Galaup
de
Lapérouse
(Albi
1741-1788),
recommandé
par
le
Maréchal
de
Castries
(1727-1801),
ministre
de
la
Marine,
pour
sa
forte
personnalité,
son
courage,
ses
qualités
de
chef,
de
marin
et
d'organisateur
ayant
déjà
beaucoup
navigué et s'étant distingué dans plusieurs combats.
Il avait de très beaux états de service.
Enfin,
il
s'intéressait
aux
sciences
et
appréciait
les
courants
humanistes
en
faveur à cette époque.
On peut penser qu'en 1785, Nicolas Monsiau avait effectivement "couvert l'évènement".
C'est
en
1817
que
ce
tableau
a
été
commandé,
puis
exposé
au
Salon,
à
l'initiative
sans
doute,
du
Lieutenant
Général
de
Castries
(1756-1842)
fils
du Maréchal.
Ils
avaient
tous
deux
suivi
le
futur
Louis
XVIII
en
exil
en
1791,
et
le
Maréchal
était mort près de lui en 1801.
Ils
avaient
sûrement
évoqué
ensemble
les
préparatifs
et
les
résultats
remarquables
acquis
par
La
Pérouse
avant
sa
disparition
mystérieuse
au-delà
de l'Australie en 1788.
Bien
qu'inachevé,
ce
voyage
tragique
avaient
eu
un
grand
retentissement
dans
le monde :
savants
et
marins
vantaient
à
l'envi
le
courage,
la
loyauté
et
la
générosité,
l'expérience
et
les
connaissances
maritimes
et
scientifiques,
mais
aussi
la
délicatesse
et
les
sentiments
humanitaires
de
Lapérouse
et
de
ses
officiers,
tant
à l'égard de leurs équipages que des peuplades visitées.
Trente-deux
ans
de
bouleversements
insensés,
de
vandalisme
et
de
destructions
se sont écoulés depuis l'événement.
Dans
la
mémoire
des
hommes,
bien
des
souvenirs
se
sont
effacés,
à
commencer
par les subtilités des modes, toujours fugaces.
Monsiau a pu se renseigner sur les costumes masculins de ses personnages civils.
L'uniforme de Lapérouse est conforme à l'Ordonnance de 1764 et confirme la permanence de cet uniforme traditionnel.
Quant
au
Ministre,
il
se
pourrait
que
ce
Maréchal,
dans
son
rôle
de
grand
chef
des
officiers
de
plume,
se
soit
avisé
de
porter
l'uniforme
"gris
de
fer" que ces Messieurs s'étaient donné vers 1750, au temps des "Ports de France" de Vernet.