Au
Moyen-âge,
nombreux
sont
les
exercices
sportifs
et
militaires
qui
constituent
pour
les
nobles
(dont
la
fonction
est
de
combattre)
une
forme
d'entraînement à la guerre.
Conçus
sur
le
mode
de
l'affrontement
et
de
la
compétition,
ils
revêtent
également une dimension sociale.
Ce sont des spectacles organisés à l'occasion de réjouissances publiques.
Tout
comme
la
chasse,
le
tournoi
est
pour
les
nobles
une
"école
de
guerre",
voire une des formes de la guerre féodale.
A
l'origine,
Xème
-
XIème
siècles,
c'est
une
véritable
bataille
(le
"cembel")
qui oppose de nombreux combattants, parfois des armées entières.
Le
combat,
mené
avec
de
vraies
lances
et
de
vraies
épées,
ne
s'arrête
qu'à
la
tombée de la nuit.
Le tournoi est prévu de longue date.
Des hérauts annoncent le lieu et la date du combat, des défis sont jetés.
Les villes sont pavoisées, la campagne se couvre de tentes colorées.
On
prépare
les
chevaux
et
les
armes,
on
expose
les
écus
(les
boucliers)
des
combattants.
On festoie, on danse, on assiste à la messe avant le combat.
Parce
qu'il
rassemble
un
grand
nombre
de
combattants,
le
tournoi
a
lieu
en
plein champ.
Deux camps s'affrontent.
Les
attaquants
et
les
défenseurs,
dans
une
mêlée
collective
tumultueuse
et
sanglante mais cependant règlementée.
Les
coups
ne
doivent
être
portés
qu'au
plastron
(entre
les
quatre
membres)
ou
au
visage,
on
ne
se
réunit
pas
à
plusieurs
contre
un
seul,
on
ne
blesse
pas
le
cheval
de
son
adversaire,
on
ne
frappe
pas
un
chevalier
qui
a
remonté
sa
visière ou perdu son casque.
Quoique
terribles
et
souvent
mortels,
ces
combats
sont
cependant
déjà
perçus
comme
des
spectacles,
auxquels
on
assiste
debout,
dans
les
champs
ou sur les murs de la ville.
Mais le sang des chevaliers ne doit pas être répandu inutilement.
L'église et les rois multiplient les réprobations et les condamnations.
Les
tournois
sont
défendus
parce
qu'ils
coûtent
souvent
la
vie
à
des
hommes,
et
qu'ils
sont
un
obstacle
à
la
croisade
par
la
dépense
inutile
d'hommes, d'argent et de chevaux qu'ils impliquent.
Sous
l'influence
des
idées
chrétiennes,
au
fil
des
années,
les
tournois
s'adoucissent progressivement.
Le
nombre
de
participants
diminue
(ce
ne
sont
plus
des
armées
mais
des
groupes restreints qui s'affrontent).
Les
défis
se
transforment
en
invitations,
les
affrontements
personnels
comme
la
charge
à
la
lance
(duel
entre
les
champions
de
chaque
camp)
l'emportent
sur
la
mêlée
collective
pour
limiter
les
pertes
humaines.Le
chevalier est un soldat professionnel de la guerre au service d'un seigneur.
Propriétaire
d'armes
offensives
et
défensives,
il
doit
souvent
remplacer
après un combat.
Il doit donc gagner de l'argent.
Au
Moyen-âge,
on
ne
se
bat
pas
en
hiver
et
pendant
les
périodes
saintes
(Avent, Carême).
L'Église
ayant
défini
depuis
la
fin
du
Xe
siècle
des
paix
de
Dieu
et
des
trêves
de Dieu pour limiter les guerres.
Les
tournois
(combats
simulés)
sont
devenus
une
manière
de
gagner
de
l'argent,
de
confisquer
des
chevaux
et
des
armes
aux
chevaliers
vaincus,
mais
aussi
une
façon
de
montrer
sa
bravoure,
son
courage
et
de
ne
pas
perdre la main pendant les périodes sans combat.
Pendant
les
tournois,
qui
duraient
plusieurs
jours,
beaucoup
de
chevaliers
périrent
car
tous
les
coups
étaient
permis
et
les
combats
étaient
aussi
violents qu'une bataille (une guerre).
Il existait trois sortes de tournoi :
1. Le premier est le "Pas d'arme".
Tournoi
où
s'affrontaient
des
chevaliers
à
pied
dans
un
enclos
appelé
la
Lice.
Ils
combattaient
épée
et
tentait
de
gagner
le
prix
,
en
or
ou
en
nature
(objet).
2. Le deuxième est la "Joute".
Pratiquée
à
cheval
et
avec
une
lance,
les
chevaliers
s'élançaient
l'un
contre
l'autre
avec
leur
monture
afin
de
désarçonner
(mettre
bas
de
la
selle)
leur
adversaire.
3. Le troisième le "Tournoi".
Affrontement
entre
deux
camps,
tout
au
long
de
la
journée
comprenant
plusieurs épreuves dont notamment une mêlée.
*****
Bien
que
les
lances
étaient
épointés
et
les
épées
privées
de
tranchant,
les
accidents était fréquents.
A
Nuys,
près
de
Cologne,
en
1240,
un
tournoi
coûta
le
vie
à
soixante
chevaliers ou écuyers.
En
1559,
au
cours
d'un
double
mariage
se
produisit
un
spectacle
de
bien
funeste mémoire.
Pour clôturer les festivités, un tournoi eu lieu à Paris.
Le
roi
de
France
Henri
II
décida
de
participer
pour
affronter
le
comte
de
Montgomery (fine lame de l'époque).
Au
cours
de
la
troisième
passe,
la
lance
de
Montgomery,
déviée
par
l'écu
d'Henri pénétra sous la visière du casque du roi et lui traversa l'œil.
Le roi agonisa dix jours, puis mourut.
La
reine
Catherine
de
Médicis
interdit
alors
les
tournois
et
les
joutes
sur
le
sol français.