C'est
le
11
novembre
1918
qu'est
signé
l'armistice
entre
l'Allemagne,
la
France et ses alliés mettant fin à 4 années de guerre.
Le traité de Versailles mettait fin à la Première Guerre mondiale.
Il
fut
signé,
le
28
juin
1919,
dans
la
galerie
des
Glaces
du
château
de
Versailles, entre l'Allemagne, d'une part, et les Alliés, d'autre part.
Le
traité
avait
été
préparé
par
la
Conférence
de
paix
(tenue
à
Paris,
du
18
janvier
1919
au
10
août
1920)
qui
élaborait
notamment
les
quatre
traités
"secondaires"
de
Saint-Germain-en-Laye,
du
Trianon,
de
Neuilly-sur-Seine
et de Sèvres.
Bien
que
cette
conférence
ait
réuni
27
États
(vaincus
exclus),
les
travaux
furent dominés par une sorte de "directoire" de quatre membres.
Georges
Clémenceau
(président
du
Conseil
ou
premier
ministre)
pour
la
France.
David Lloyd George (premier ministre) pour la Grande-Bretagne.
Vittorio Emanuele Orlando (ministre-président) pour l'Italie.
Thomas Woodrow Wilson (président) pour les États-Unis.
Ces
personnalités
ont
exercé
une
influence
déterminante
dans
le
traité
de
paix.
A
eux
quatre,
ils
ont
rédigé
le
traité
qui
va
s'imposer
aux
32
puissances
qui
vont se réunir dans la galerie des glaces du château de Versailles.
Et surtout à l'une d'entre elles : l'Allemagne.
Les
clauses
du
traité
Le
traité
de
Versailles
a
imposé
à
l'Allemagne
des
clauses
1.
Territoriales
(par
exemple,
la
restitution
de
l'Alsace-Lorraine
à
la
France
et
la
perte
de
toutes
les
colonies
d'Afrique
aux
mains
de
ses
rivales,
la
France
et
la
Grande-Bretagne
:
le
Cameroun,
le
Togo,
le
Tanganyika
et
le
Südwestafrika ou Namibie).
L'Allemagne va perdre 15% de son territoire et 10% de sa population.
La France récupère l'Alsace-Lorraine perdue en 1871.
La Belgique annexe quelques villes frontalières avec l'Allemagne.
Le
Danemark
récupère
certains
territoires
perdus
en
1864
après
la
guerre
contre l'Autriche et la Prusse.
La
Sarre,
riche
en
charbon,
est
placée
sous
administration
internationale
pendant 15 ans.
La rive gauche du Rhin allemande est démilitarisée (mais non occupée).
La
Prusse
orientale
qui
reste
allemande
est
séparée
de
l'Allemagne
par
le
corridor polonais qui aboutit à la ville libre de Dantzig.
L'empire
colonial
allemand
est
partagé
entre
la
France
qui
annexe
le
Togo
et
de
la
partie
allemande
du
Cameroun,
tandis
que
la
Belgique
reçoit
le
Rwanda et le Burundi.
Le
Royaume-Uni
s'empare
de
la
Tanzanie
et
l'Afrique
du
Suds'installe
dans
le Sud-Ouest africain (Namibie).
Les concessions allemandes installées en Chine sont aussi perdues.
2.
Militaires
(p.
ex.,
la
réduction
des
armements
en
canons
et
en
avions
ainsi
que
des
effectifs,
la
démilitarisation
de
la
rive
gauche
du
Rhin,
la
surveillance d'une Commission de contrôle interalliée).
Les
vainqueurs
décident
de
désarmer
l'Allemagne
afin
de
la
priver
des
moyens
nécessaires
à
la
guerre
moderne
tels
qu'on
a
pu
les
voir
à
l'œuvre
pendant la guerre de 1914-1918.
L'armée
allemande
doit
livrer
une
grande
partie
du
matériel
dont
elle
dispose encore après quatre années de guerre.
Elle
doit
surtout
abandonner
son
artillerie
lourde,
son
aviation
militaire
et
sa flotte de guerre (qui se sabordera en Écosse).
L'Allemagne
doit
renoncer
au
service
militaire
et
se
contenter
d'une
armée
de 100 000 hommes recrutés comme engagés volontaires.
Une
grande
partie
des
officiers,
sous-officiers
de
carrière
se
trouvent
ainsi
privés
d'emploi
ou
bien
sont
rétrogradés
dans
l'armée
donc
déés
socialement.
Le
matériel
nécessaire
est
de
ce
fait
moins
important
et
ne
compte
ni
artillerie lourde, ni chars d'assaut ni aviation de combat.
L'industrie
sidérurgique
allemande
si
importante
pour
l'économie
du
pays
est ainsi privée d'une grande partie de ses débouchés.
3.
Economiques
(en
tant
que
responsable
du
déclenchement
de
la
guerre,
l'Allemagne
était
condamnée
à
payer
le
montant
des
dommages
subis
par
les Alliés).
Malgré
les
mises
en
garde
de
certains
économistes,
les
vainqueurs
veulent
faire payer à l'Allemagne le coût de la guerre.
L'Allemagne
doit
verser,
en
étalant
sur
plusieurs
années,
une
indemnité
de
132
milliards
de
marks-or
(si
on
prend
en
compte
la
valeur
en
or
du
mark
en 1914 cela équivaut à près de 360 tonnes d'or fin !).
Elle
doit
faire
des
livraisons
gratuites
de
matériel
industriel
et
de
produits
agricoles
pour
compenser
la
production
insuffisante
de
certains
pays,
comme la France, où les dégâts ont été importants.
L'Allemagne
doit
abandonner
les
droits
qu'elle
détient
sur
les
brevets
de
nombreux
produits
industriels,
ce
qui
va
favoriser
ses
concurrents
étrangers.
Dans
l'obligation
d'accepter
ces
dures
conditions,
l'Allemagne
a
considéré
le traité comme un Diktat.
Le traité de Versailles, 1919 (Extraits).
Art.
42.
Il
est
interdit
à
l'Allemagne
de
maintenir
ou
de
construire
des
fortifications,
soit
sur
la
rive
gauche
du
Rhin,
soit
sur
la
rive
droite,
à
l'ouest d'une ligne tracée à 50 kilomètres de ce fleuve.
Art.
43.
Sont
également
interdits
dans
la
zone
définie
à
l'article
42,
l'entretien ou le rassemblement de forces armées (...)
Art.
51.
Les
territoires
cédés
à
l'Allemagne
(...)
par
le
traité
de
Francfort
du
10
mai
1871
sont
réintégrés
dans
la
souveraineté
française
à
dater
de
l'armistice du 11 novembre 1918.
Art.
119.
L'Allemagne
renonce,
en
faveur
des
principales
puissances
alliées
et
associées,
à
tous
ses
droits
et
titres
sur
ses
possessions
d'outre-
mer.
Art.
160.
(...)
la
totalité
des
effectifs
de
l'armée
des
États
qui
constituent
l'Allemagne ne devra pas dépasser 100000 hommes (...)
Art.
171.
(...)
Sont
également
prohibés
la
fabrication
et
l'importation
en
Allemagne des chars blindés, tanks (...)
Art.
198.
Les
forces
militaires
de
l'Allemagne
ne
devront
comporter
aucune aviation militaire ni navale.
Art.
231.
Les
gouvernements
alliés
et
associés
déclarent,
et
l'Allemagne
le
reconnaît,
que
l'Allemagne
et
ses
alliés
sont
responsables
pour
les
avoir
causés,
de
toutes
les
pertes
et
de
tous
les
dommages
subis
par
les
gouvernements
alliés
et
associés
et
leurs
nationaux
en
conséquence
de
la
guerre
qui
leur
a
été
imposée
par
l'agression
de
l'
Allemagne
et
de
ses
alliés.
Art.
232.
Les
gouvernements
(...)
exigent
(...),
et
l'Allemagne
en
prend
l'engagement,
que
soient
réparés
tous
les
dommages
causés
à
la
population civile des (...) alliés (...) et à ses biens.
Le
traité
de
Versailles
fut
rédigé
en
français
et
en
anglais,
les
deux
versions
faisant également autorité.
Le texte portait le titre Conditions de paix – "Conditions of Peace".
C'était
la
première
fois
depuis
le
traité
de
Rastatt
de
1714
(qui
mettait
fin
à
la
guerre
de
Succession
d'Espagne)
que
le
français
n'était
plus
la
seule
langue officielle de la diplomatie occidentale.
Cet
acte
consacrait
le
français
comme
langue
diplomatique
en
Europe,
puisque
la
convention
de
Vienne
en
1736
et
le
traité
d'Aix-la-Chapelle
en
1748 furent également rédigés en français.
Mêmes
les
traités
signés
entre
des
pays
dont
le
France
ne
figurait
pas
furent par la suite rédigés en français.
C'est
pourquoi
le
traité
de
Versailles
de
1919
constitue
une
date
nouvelle
dans la diffusion du français et son affrontement avec l'anglais.
Il
semble
que
le
représentant
de
la
France,
Georges
Clémenceau,
ait
accepté
que
l'anglais
devienne
à
côté
du
français
la
langue
de
travail
de
la
Conférence de paix de Paris.
En
raison
de
sa
connaissance
de
l'anglais,
(il
avait
épousé
une
Américaine
et
séjourné
aux
États-Unis),
Clémenceau
avait
accédé
à
la
demande
de
David
Lloyd
George
(Grande-Bretagne)
et
de
Thomas
Woodrow
Wilson
(États-Unis).
Le représentant de l'Italie, Vittorio Orlando, ayant dû être d'accord.
En
réalité,
l'argument
de
poids
n'était
pas
vraiment
la
mauvaise
connaissance
du
français
de
la
part
du
président
américain
Woodrow
Wilson,
mais
le
fait
que
la
guerre
n'avait
été
gagnée
que
grâce
à
l'intervention américaine.
Il y eut un prix à payer.
Ce
sont
les
Américains
et
les
Britanniques
qui
ont
imposé
l'anglais
comme
"seconde
langue
officielle"
lors
des
négociations.
Leur
succès
devait
avoir
des conséquences importantes.
Paradoxalement,
le
Sénat
des
États-Unis
refusa
en
novembre
1919
de
ratifier
le
traité
de
Versailles,
mais
le
statut
de
la
langue
anglaise
venait
néanmoins d'être reconnu au plan international avec l'accord de la France.
Par
la
suite,
l'anglais
supplantera
progressivement
le
français
dans
la
plupart des documents juridiques internationaux.
Cette
situation
humiliante
pour
les
vaincus
favorisera
les
revendications
de
la
part
des
groupes
nationalistes
allemands,
en
particulier
chez
les
nazis,
ce
qui
allait
entraîner,
d'une
part,
les
conditions
d'une
revanche,
d'autre
part,
l'avènement de la Seconde Guerre mondiale.
En
1939,
le
monde
plongera
dans
la
deuxième
guerre
mondiale
faisant
60
millions de mort.
La
conséquence
indirecte
en
Europe
sera
la
"Guerre
froide",
dont
la
fin
symbolique
sera
la
chute
du
"Mur
de
Berlin"
le
9
novembre
1989,
soit
70
ans après la fin de la première guerre mondiale.