En
Bas-Poitou,
on
a
toujours
désigné
les
anciens
pigeonniers
sous
le
nom
de
"fuies".
Le
droit
de
fuie
était
un
droit
féodal
qui
appartenait,
en
principe,
à
tous
les
fiefs nobles avec maison noble.
Il
demeurait
attaché
au
fief
même
si
celui-ci
était
devenu
la
propriété
d'un
roturier.
L'importance
de
la
fuie
était,
généralement,
fonction
de
l'importance
du
fief
La
plupart
des
belles
fuies
que
nous
retrouvons
de
nos
jours
datent
du
XVIIème siècle.
Le
type
courant
est
une
tour
ronde,
avec
une
toiture
de
tuiles
plates,
pas
très
haute et, dans la plupart des cas, surmontée d'un petit dôme.
La
fuie
comporte,
en
général,
quatre
petites
lucarnes
souvent
couronnées
d'un
fronton
et
orientées
vers
le
soleil,
en
alignement
ou
en
triangle,
à
l'abri
des vents et de la pluie.
Ces
lucarnes
permettent
le
passage
des
pigeons,
mais
sont
suffisamment
petites pour éviter l'intrusion des gros prédateurs.
A
la
base
des
fuies,
le
plus
souvent
est
aménagé
une
plage
d'appui
qui
permet
à
l'oiseau
de
prendre
son
envol,
de
se
reposer
ou
de
se
réchauffer
au
soleil.
A
l'intérieur,
se
trouvent
des
boulins,
sortes
de
niches
en
poterie
dans
lesquelles dormaient et couvaient les pigeons.
On compte souvent jusqu'à 4000 boulins dans une même fuie.
La fuie reste avant tout le témoin d'un élevage lucratif.
Pourvoyeur
de
viande
délicate,
d'œufs,
de
plumes
pour
garnir
les
couettes
et
de
fientes
pour
engraisser
les
terres
sur
lesquelles
se
nourrissaient
les
volatiles.
A
l'écart
de
l'habitation
principale,
le
pigeonnier
assurait
la
tranquillité
à
ses
pensionnaires comme aux locataires ou propriétaires des lieux.
Ces
fuies
rondes
sont
encore
très
nombreuses,
quoique
leur
entretien
soit
coûteux et désormais inutile.
D'autres fuies étaient des tours carrées.
Les
fuies
ont
aujourd'hui
perdu
toute
fonction
utilitaire
et
ne
sont
plus
désormais
maintenus
que
par
un
attachement
au
passé
qui
devrait
être
encouragé pour protéger l'ensemble du patrimoine.