L'hiver est rude pour les petits oiseaux.
Heureusement, nous sommes là.
Bien
nourris,
et
avec
de
l'eau
à
leur
disposition,
ils
supporteront
aisément
les
froids
les
plus
intenses
et
s'habitueront très vite à fréquenter leur nouveau restaurant, installé sur votre balcon ou dans votre jardin.
Le nourrissage devra se prolonger Jusqu'à la fin février au moins.
Souvenez-vous de certains hivers, si rudes pour les petits hôtes de nos jardins !
Songeons donc dès maintenant à leur nourrissage.
Les avis des ornithologues divergent cependant sur la question.
Les
petits
passereaux
-
omnivores
et
granivores
-
qui
hivernent
chez
nous,
jouent
un
rôle
important
dans
notre
écosystème.
Ils
se
nourrissent
de
baies,
de
fruits,
de
graines
et
d'insectes
et
servent
en
quelque
sorte
de
régulateur
biologique.
Ils sont parfaitement adaptés aux rigueurs de l'hiver.
En les nourrissant "artificiellement, nous risquons de les voir perdre leur instinct.
Evitons
donc
de
créer
un
lien
de
dépendance
qui
les
déshabituerait
à
rechercher
leur
nourriture
dans
la
nature.
Un
autre
risque
est
de
voir
se
rassembler
un
trop
grand
nombre
d'oiseaux
dans
un
espace
réduit
et
d'accroître
le danger de contamination et d'épidémie.
Ne commençons donc pas trop tôt le nourrissage.
Attendons que le sol soit gelé et que tombent les premières chutes de neige.
Nous verrons alors nos petits affamés venir se réfugier à proximité des maisons.
QUI VIENDRA ?
Les
moineaux
délurés
et
les
merles
bavards,
bien
sûr,
suivis
des
étourneaux,
rois
des
pique-assiettes
(ils
chassent même les merles, les bougres !).
Dans les jardins de banlieue, dernières oasis de vie sauvage, les clients seront plus variés :
les
mésanges
(charbonnières
ou
bleues
le
plus
souvent
;
quelquefois
nonnettes
ou
à
longue
queue),
les
éternels
étourneaux,
les
rouges-gorges
(si
astucieux,
qu'ils
se
posent
à
côté
du
jardinier
en
train
de
bêcher,
dans
l'attente d'un succulent ver de terre), quelques bouvreuils...
QUELQUES CONSEILS
Quand vous commencerez le nourrissage, il devra se faire de manière régulière.
Le
matin,
et
en
quantité
raisonnable
;
ainsi,
durant
la
journée,
les
oiseaux
continueront
à
remplir
leur
rôle
biologique.
Evitez de laisser à leur portée une trop grande quantité de nourriture, cela pourrait nuire à leur organisme.
Quant au choix, veillez surtout à la qualité des aliments.
Dès la fonte des neiges ou le dégel, au début du printemps, il sera temps d'arrêter la distribution...
QUE DONNER A MANGER ?
Comme
solution
de
facilité,
il
existe
dans
le
commerce
de
la
nourriture
toute
préparée,
mais
il
est
plus
amusant et moins onéreux de la préparer soi-même.
Attention l'alimentation des oiseaux doit répondre à certains critères de diététique.
Ne leur donnez pas n'importe quoi !
Par exemple : jamais d'aliments salés !
Pour lutter contre le froid, apportez-leur une nourriture riche en calories.
Donnez-leur de la graisse : graisse de boeuf, margarine non salée, saindoux, couenne de lard non salé...
Vous pouvez aussi faire fondre de la graisse à laquelle vous incorporerez un assortiment de graines.
Les
graines
de
tournesol,
riches
en
lipides
et
en
protides,
constituent
un
aliment
idéal
pour
beaucoup
d'oiseaux.
Une bonne idée quand on a la place : une fleur de tournesol fixée à l'extrémité d'un piquet.
On peut également préparer soi-même des mélanges à base de millet blanc, d'avoine, de blé, d'œillette...
Nos petits hôtes se montrent aussi friands de fruits récoltés en automne : noisettes, faines, Prunelles etc..
Faites-en provision pour eux !
Pensez
à
conserver
les
graines
de
chardon
et
de
plantain,
les
baies
de
sureau,
d'aubépine,
de
sorbier...
vous
ferez des heureux !
Si votre jardin a gardé un petit air sauvage, ne l'entretenez pas trop !!!
Il constitue une manne pour les petits affamés ailés.
Des
morceaux
de
pommes
et
de
poires
mûres
seront
accueillis
avec
joie
par
les
grives,
les
merles
et
les
étourneaux.
Par
grand
froid,
préparez
une
pâtée
plus
énergétique
en
incorporant
des
graines
diverses
dans
des
blocs
de
saindoux ou de margarine.
Des
restes
de
viande
hachée,
des
légumes
secs,
des
os
broyés,
du
fromage
(les
rouges
gorges
adorent
!),
des
aliments
pour
chiens
et
chats,
des
œufs
durs,
des
flocons
d'avoine
ou
de
maïs,
des
noix
et
des
cacahuètes
(non
salées) ou encore : un morceau de lard bien gras accroché à une ficelle, seront fort appréciés....
Mais attention : jamais de pain !
Mouillé, il gonfle dans leur jabot et peut étouffer vos protégés !
DONNEZ-LEUR A BOIRE
Reste le problème essentiel de la boisson.
En période de grand gel, les oiseaux ne trouvent plus rien à boire !
Aussi inattendu que cela paraisse, les oiseaux meurent davantage de soif que de froid, l'hiver il faut y penser !
Pour
empêcher
que
l'eau
ne
gèle
dans
le
récipient,
ajoutez
une
goutte
de
glycérine,
d'alcool
blanc
ou
un
peu
de
sucre et changez-la le plus souvent possible.
Pour
la
mangeoire,
vous
pouvez,
si
vous
préférez
vous
faciliter
la
tâche,
en
trouver
de
toute
faites
dans
certains
magasins spécialisés.
Mais il ne faut pas croire que les plus sophistiquées seront nécessairement les meilleures !
Avec
un
peu
d'imagination,
vous
dénicherez
le
support
qui
fera
très
bien
l'affaire,
à
condition
qu'il
protège
la
nourriture de l'humidité.
Les bricoleurs de tous âges pourront d'ailleurs en fabriquer.
Choisissez avec soin l'emplacement et orientez-la de préférence vers le sud-est.
Où placer les provisions ?
Attention, placez-les toujours hors de portée des chats et des rongeurs, cela va de soi !
Voici
quelques
exemples
qui
vous
aideront
:
fixez
une
mangeoire
(style
boîte
à
cigares)
au
sommet
d'un
piquet
lisse de la grosseur d'un manche à balai.
Ou suspendez-la à une branche d'arbre ou au montant du balcon.
Ou encore, attachez une caisse à oranges à une branche.
Pratique : une demi-noix de coco ou un vieux pot de fleur.
Plus élégant un filet à provisions (du genre qui emballe les oranges et les pommes de terre).
Les mésanges gourmandes viendront s'y balancer avec grâce.
Veillez à abriter la nourriture de la neige à l'aide d'une petite toiture.
Ne
placez
pas
la
mangeoire
à
la
portée
de
la
convoitise
des
chats
du
voisinage
et
autres
prédateurs
attirés
par
des proies faciles...
N'oubliez pas de la nettoyer régulièrement.
Si
vous
posez
la
nourriture
sur
le
sol,
nettoyez
quelques
mètres
carrés,
dans
une
zone
dégagée,
à
bonne
distance des arbustes où pourrait guetter un ennemi...
Et changez souvent la nourriture à cause de l'humidité du sol.
PRECAUTIONS A PRENDRE
Si vous aimez à la fois les oiseaux et les chats, munissez ces derniers de clochettes avertisseuses.
L'idéal : un grelot utilisé par les pêcheurs.
Vos félins prendront peut-être un petit air de vache suisse mais la fin justifie les moyens.
Comme sonnette d'alarme, demandez aux passereaux : il n'y a pas mieux !
Voilà, maintenant il ne vous reste plus qu'à attendre la venue des grandes gelées et l'arrivée des petits affamés.
Alors, si vous avez bien suivi nos conseils, vous pourrez observer tout à loisir mésanges, rouges-gorges, pinsons, sansonnets, bref tous nos petits passereaux.
En aidant nos amis à survivre, ne nous privons pas du plaisir de les voir s'affairer autour de la mangeoire.
L'ornithologue amateur aura ainsi l'occasion d'étudier, avec discrétion, certaines espèces vite familières aux heures des repas.
Durant ces journées d'hiver, souvent grises et tristes, le va-et-vient incessant de nos petits hôtes ailés égayera nos jardins, nos fenêtres et nos balcons.