Galants
et
galantes,
valets
et
servantes,
on
en
parlait
longtemps
dans
les
bourrines
(habitation
traditionnelle
du
marais
breton
vendéen)
le
soir
de
veillées.
La veillée n'est certes pas une coutume spécifiquement maraîchine.
Mais
dans
un
pays
aux
maisons
disséminées,
dans
un
pays
particulièrement
fermé
sur
l'extérieur,
il
était
tout
naturel
que
les
gens
sentent
ce
besoin
de
contact et de distraction.
C'était
comme
une
manière
à
eux
de
lutter
contre
l'âpreté
(rigidité)
de
leur
existence.
Un
cercle
de
trois
ou
quatre
familles
se
créaient
et
il
était
de
bonne
tradition
d'en faire le tour dans un hiver.
Dans
la
nuit
déjà
noire,
les
yoles
(petit
canot)
arrivent
qui
accostent
tout
près de la bourrine.
La porte s'ouvre alors.
Et
la
grosse
lampe
de
cuivre
suspendue
à
la
charpente
par
un
fil
de
fer
essaye de trouer la nuit noire de sa lumière blafarde.
Les invités sont tous arrivés maintenant.
Et
la
veillée
commence
dans
les
bruyants
apostrophes
des
joueurs
de
"vache" (Jeu de carte de l'aluette).
Le
maître
des
lieux
veille
soigneusement
à
remplir
les
verres,
et
met
tout
son
honneur
à
verser
généreusement
"son"
vin
récolté
du
côté
de
Sallertaine,
de
Bois-de-Cené ou de Riez.
Puis
le
cercle
se
resserre
autour
de
l'âtre
de
la
cheminée
où
brûle
le
feu
de
grainette et de "bousats" (bûche à base de bouse séchée).
Assis
sur
les
bancs,
sur
le
tabouret,
ou
à
même
le
foyer,
les
amis
écoutent
plusieurs
heures
durant
les
anciens
qui
évoquent
leurs
souvenirs
de
guerre,
ou
racontent des histoires de sorcière.
De
retour
à
la
maison,
tout
à
l'heure,
la
nuit
sera
peuplée
de
fantômes
et
de
farfadets.
Mais
cette
veillée
aura
réchauffé
les
amitiés,
distrait
les
esprits
et
respecté
une
tradition... malheureusement disparue de nos jours.