Les "Vendéens" sont des combattants ardents et courageux. Ils prient la Vierge avant chaque combat. Sous le signe du Sacré-Coeur cousu sur leur veste, ils partent au feu en chantant des cantiques. Ils sont empreints de valeurs chrétiennes et attachés à leurs prêtres, pour qui ils se sont mobilisés. Ils combattent en sabots, chapeau "rabalet" à large bord rabattu, chemise grise sous veste bleue pour les bocains, chemise de flanelle sous veste ronde et larges culottes à la bretonne dans des guêtres pour les maraîchins, ceinture de coton rouge serrée à la taille. Leur armement est sommaire. Faux dont la lame est redressée ("à rebours"), fourches, bâtons ferrés, quelques canardières... Ils se procureront armes et munitions, y compris des canons, au fil des combats et des victoires. Les vivres dans les cités conquises. Quelques-uns sont montés sur des chevaux de labour, avec des étriers de corde. La méthode de combat est peu orthodoxe. Ils se ruent sur l'adversaire au cri de "Rembarre !". Lors d'un "choc", ils se jettent à plat ventre lorsque tirent les canons. Ensuite, ils se relèvent et clouent les artilleurs sur leurs pièces. L'adversaire est ajusté à coup sûr par ces braconniers et contrebandiers de longue date, d'où les pertes plus élevées dans les rangs des Bleus. La connaissance du terrain permet de tendre des embuscades et de disparaître en un clin d'œil si l'affaire tourne mal, bien abrités derrière haies et dans les marais. Et les Bleus s'y risquent avec prudence. Les transmissions sont assurées par des colporteurs de paroisse en paroisse, par le tocsin qui appelle au rassemblement ou les ailes de moulins, qui ont leur langage codé.