Dans le spectacle "Le Dernier panache", Napoléon s'adresse à Las Cases :
"Écrivez
Las
Cases
:
J'aurais
voulu
l'avoir
à
mes
côtés
ce
Charette,
il
me
donne
l'impression d'un grand caractère, il laisse percer du génie ..."
Mais qui est "Las Cases" ?
Emmanuel-Augustin-Dieudonné-Joseph,
comte
de
Las
Cases
était
un
historien
français.
Il est l'un des compagnons d'exil de Napoléon à St-Hélène.
Le
nom
de
"Las
Cases"
en
Espagne
(dans
l'entourage
de
Christophe
Colomb),
et
en
France
(dans
les
armées
de
Louis
XII
et
de
François
Ier)
apparaît
tout
au
long
de l'histoire.
Né
le
21
juin
1766
sur
la
commune
de
Blan,
lieu-dit
Las
Cases,
situé
entre
Castres
et
Revel
dans
le
Tarn,
décédé
le
14
mai
1842
à
Passy,
il
appartenait
à
une
famille
d'origine
espagnole
qui
se
vantait
de
compter
parmi
ces
ancêtres,
(l'apôtre
des
Indiens),
le
vénérable
Barthélémy
de
Las
Cases
(1474-1512)
de
l'Ordre des Prêcheurs.
L'antique
famille
de
Las
Cases
s'était
illustrée
au
XIIe
siècle
dans
la
lutte
contre les Maures.
Il
entra
tout
jeune
dans
la
marine
et
parvint
à
23
ans
au
grade
de
lieutenant
de vaisseau.
Après
avoir
fait
de
bonnes
études
à
Vendôme
(aujourd'hui
Lycée
Ronsard)
chez
les
Oratoriens,
il
est
admis
en
1780
à
l'Ecole
militaire
de
Paris,
comme
cadet
gentilhomme
et
ensuite,
il
entra
dans
la
marine
comme
aspirant,
où
sa
petite taille (1,60 mètre) le fait remarquer.
Comme
aspirant,
il
suit
les
cours
de
l'Ecole
d'application
navale
de
Brest,
où
il se spécialise dans les techniques de la cartographie.
Embarqué,
à
bord
de
l'Actif
faisant
partie
de
la
flotte
de
la
Motte-Picquet
(1720-1791),
il
participe
au
blocus
de
Gibraltar
(1779-1783)
et
à
divers
combats contre les navires anglais.
Il
sert,
durant
les
dernières
années
de
la
Guerre
d'Indépendance
américaine,
brillamment dans la marine du roi, en particulier aux Antilles.
Au rétablissement de la paix, il entreprit des voyages scientifiques avec Lapérouse (1741-1788).
Lorsque survient la Révolution, il choisit en 1790 d'émigrer et de rejoindre l'armée de Condé à Coblence.
Il y est déçu par l'accueil qui lui est fait et par les querelles entre émigrés.
Après
la
dissolution
de
cette
armée,
suite
à
la
bataille
de
Valmy
du
20
septembre
1792,
Las
Cases
se
rend
en
Angleterre,
participe
à
la
préparation
de
l'expédition
de Quiberon, débarque à l'île d'Yeu.
Après l'échec de cette expédition, il peut réembarquer et revenir en Angleterre.
A
Londres,
il
travaille
à
la
rédaction
d'un
atlas
géographique
et
donne
des
leçons.
C'est
à
cette
occasion
qu'il
noue
une
fidèle
amitié
avec
l'épouse
du
riche
baronet
Thomes Clavering " une jolie lady française".
Il
remporte
un
grand
succès
en
Angleterre
en
1802,
après
la
publication,
sous
le
pseudonyme
de
A.Lesage,
d'un
Atlas
historique,
généalogique,
chronologique
et
géographique.
Cet
ouvrage
connaîtra
le
même
succès
en
France,
puisqu'à
partir
de
1803,
une
édition paraîtra chaque année.
En
1812,
il
effectue
une
mission
d'inspection
des
dépôts
de
mendicité
et
des
prisons qui lui fera proposer d'utiles réformes à Napoléon.
Au
printemps
1814,
il
participe
à
la
défense
de
Paris
comme
chef
de
bataillon
à
la
10e légion, sous Moncey. (1754-1842).
Après
l'abdication
de
Napoléon
(1769-1821),
il
refuse
de
siéger
au
Conseil
d'Etat
et rejoint Londres.
Au retour de l'Aigle, Las Cases est aux Tuileries dès le 21 mars 1815.
Dès
le
24
mars
1815,
il
retrouve
ses
fonctions
de
chambellan
et
de
conseiller
d'Etat.
Après
Waterloo,
il
reste
au
service
de
l'Empereur
et
sollicite
l'honneur
de
partager son exil.
Marquis
d'Ancien
Régime,
officier
de
marine
émigré
pendant
la
Révolution,
devenu
chambellan
et
comte
de
l'Empire
puis
conseiller
d'État
pendant
les
Cent
Jours,
Emmanuel
de
Las
Cases
ne
présenterait
dans
l'épopée
napoléonienne
qu'un
intérêt
restreint
s'il
ne
s'était
attaché
à
son
maître
proscrit
et
n'avait
publié
en
1823,
deux
ans
après
la
mort
de
l'Empereur,
le
Mémorial
de
Sainte-Hélène,
qui fut peut-être le livre le plus lu du XIXe siècle.
Las
Cases
avait,
avec
son
fils
(Emmanuel
Pons
de
Las
Cases
–
1800-1854),
suivi
Napoléon
à
Sainte-Hélène
et
y
sont
restés
durant
dix-huit
mois
jusqu'à son expulsion en 1816.
Au jour le jour, il a consigné les propos de l'Empereur.
Il
prit,
sous
sa
dictée,
le
récit
de
certaines
de
campagnes
de
l'Empereur
et
noté
les
persécutions
dont
l'illustre
captif
était
l'objet
de
la
part
de
ses
geôliers, dont Hudson Lowe (1769-1844).
Le 7 août 1815, Napoléon et sa suite montent à bord du Northumberland.
Au
cours
de
la
traversée
à
destination
de
Sainte-Hélène,
Las
Cases
note
déjà
les
premiers
souvenirs
de
Napoléon,
qui
sont
remis
en
ordre
en
fin
de
journée par son fils Emmanuel.
Napoléon commence ses dictées le 9 septembre 1815, en mer.
Ces dictées seront à l'origine du Mémorial de Sainte-Hélène.
Las
Cases
sait
se
faire
apprécier
Napoléon
par
ses
manières
affables,
son
érudition et sa disponibilité.
Les dictées continuent jusqu'en novembre 1816.
C'est
à
cette
époque
qu'il
confie
au
serviteur
James
Scott
une
lettre
clandestine
pour
Lady
Clavering
Châtelaine
à
Louveciennes
(née
Claire
Gallais 1770-1854), dans laquelle il dénonce les conditions de détention de l'Empereur.
Malheureusement, le serviteur en informe Hudson Lowe et le 21 novembre 1816 Las Cases et son fils sont arrêtés.
Las
Cases
et
son
fils
sont
expulsés
et
quittent
l'île
de
Sainte-Hélène
le
30
décembre
1816
sur
le
Griffon
pour
le
Cap,
où
ils
restent
en
quarantaine,
avant de regagner l'Europe.
Refoulés d'Angleterre en novembre 1817, ils sont conduits à Ostende.
La France, les Pays-Bas et l'Autriche refusent de leur donner l'asile.
Las Cases et sa famille s'installent en décembre 1817 à Francfort, puis au pays de Bade au début 1818.
Après
la
mort
de
Napoléon
en
1821,
l'autorisation
de
rentrer
en
France
est
accordée
à
Las Cases dans les derniers jours de juillet 1821 et il arrive à Paris le 15 août 1821.
En
1822,
il
récupère
ses
manuscrits
et
les
huit
volumes
du
Mémorial
de
Sainte-Hélène
ou
journal,
où
se
trouve
consigné
jour
par
jour
tout
ce
qu'a
dit
et
fait
Napoléon
durant
dix-huit mois, du 20 juin 1815 au 25 novembre 1816.
Il
publia
en
1823
ce
"Mémorial"
dont
le
retentissement
fut
si
grand
qu'il
fut
réimprimé
en
1824,
1830,
1835,
1840
et
surtout
1842
avec
illustrations
de
Nicolas
Charlet
et
lui
rapportent 3 millions de francs (+/- 9,5 millions €).
Il
fut
traduit
en
de
nombreuses
langues
et,
enfin,
qu'il
valut
à
Las
Cases
un
siège
de
député en 1831.
La légende napoléonienne doit beaucoup à cet ouvrage.
En
1831,
Las
Cases
est
élu
député
de
l'arrondissement
de
Saint-Denis
et
siège
à
l'extrême gauche de la Chambre des députés.
Il est réélu en 1839.
Aveugle,
il
ne
peut
accompagner
le
prince
de
Joinville
à
Sainte-Hélène
pour
le
Retour
des Cendres de Napoléon.
Le 15 décembre 1840, il est présent aux Invalides, lors de la cérémonie.
Il
mourut
le
14
mai
1842,
après
avoir
eu
la
satisfaction
de
voir
rendre
à
la
France
les
restes
mortels
de
l'homme
à
qui
il
avait
donné
des
preuves
d'un attachement et d'un dévouement qui honorent toujours sa mémoire.