Au commencement était le Feu, puis vinrent les premiers hommes qui l'adorèrent. Ce fut le premier Puy du Fou, au carrefour de ces pistes primitives empruntées depuis toujours par ces grands hommes velus qui sillonnèrent, puis peuplèrent le "Haut Pays". Ils se fixèrent au pied de ce promontoire rocheux qui domina l'ancienne vallée de la Sèvre aux temps préhistoriques : ce fut le Bourg-Bérart. Le plus brave d'entre eux, le plus entreprenant s'y fixa. Il se fit le chef, le protecteur de cette population primitive, qui de nomade devint sédentaire. Il y bâtit une haute tour de bois. Il entoura d'une palissade faite de pieux fichés en terre, entre lesquels s'entrelaçaient des branches d'arbres, colmatées de terre glaise, hérissée de branches pointues, et dans lequel la population de ces hommes primitifs se réfugiait lorsque ceux des tribus voisines et rivales, affamées, ravageaient leurs cultures, décimaient leur bétail, et enlevaient leurs femmes. Ce fut le premier Puy du Fou. Mais pendant plusieurs siècles, ce chef, ce seigneur, arrivant au déclin de la vie se voyait remplacé par un autre désigné, élu par la tribus. Par ces pistes préhistoriques arrivèrent les Gaulois. Ils firent de véritables chemins et enfin les conquérants romains, qui créèrent de belles routes firent du vieil oppidum gaulois un véritable camp retranché, en même temps qu'un gîte d'étape. Un jour vient un cadet de la riche famille de Thouars qui possédait tout le "Pagus d'Herbauges", qui plus tard devint le Bas-Poitou, se fait offrir la petite forteresse du Puy du Fou, dont il prit le nom. Oubliant son origine pour se consacrer entièrement à ce domaine dont il était seigneur, il le transmettra à sa descendance. Ce sera le début de cette famille du Puy du Fou, qui de modeste devint puissante. La petite forteresse primitive suivit l'évolution des temps. Mais hélas aussi le perfectionnement des moyens d'attaque et de défense. Sans doute un massif donjon roman de forme carrée ou rectangulaire, remplaça-t-il la tour de bois. Pauvre donjon qui ne dut pas résister aux assauts des guerres. Ce fut le deuxième château du Puy du Fou. Un ou deux siècles plus tard, un autre château fut construit. Le troisième Puy du Fou. Une enceinte de forme carrée, avec tours aux angles, l'une d'elles aux murs énormes, dont la base subsiste encore, servit vraisemblablement de donjon. Deux fossés concentriques que l'étang voisin alimentait à volonté entouraient cette petite forteresse. La Guerre de Cent Ans à suscité à partir de la moitié du 14ème siècle un renouveau de la fortification, et peut-être ce troisième château date-t-il de cette époque !!! Il dura peu car la Guerre contre l'Anglais vit sa destruction vers 1421. Le premier seigneur connu qui prit le nom de ce domaine en fut Renaud du Puy du Fou, vivant vers l'an 1200, qui sous le règne de Philippe-Auguste épousa Adèle de Thouars, fille de cette puissante famille. Avec lui nous entrons dans l'histoire. Ce fut le fondateur "connu" de la famille du Puy du Fou. Les descendants de Renaud du Puy du Fou, bataillèrent au service du Roi de France ou du comte du Poitou, leur suzerain. Entre temps, pour acquérir une certaine importance parmi cette noblesse du Moyen Age, ils se marièrent avec les filles des grandes familles du Bas-Poitou tels que : Les "Parthenay l'Archevêque seigneurs de Mouchamps", Les "de Vivonne de la Châtaigneraie", Les "d'Albret de Béarn", Les "d'Amboise". Certains d'entre eux furent chambellans du Roi de France. Et pendant la Guerre de Cent Ans, Guy II du Puy du Fou se battant aux côtés du Roi de France, les Anglais pour se venger de lui, prirent et démolirent ce château du Puy du Fou. Ce fut vers 1421. Pour le récompenser de sa fidélité, le Roi de France, Charles VII, l'autorisa en 1432, à faire reconstruire son château du Puy du Fou. Ce fut le quatrième, mais construit sur un autre emplacement. Celui où se trouve le château Renaissance actuel. Ce fut encore un château féodal, avec tours, donjon, pont-levis et autres moyens de défense. Mais un siècle plus tard, ces lourdes demeures féodales ne sont plus de mode. Nous entrons dans la renaissance. Le descendant de Guy II du Puy du Fou, François II, à la tête d'une grosse fortune, ayant servi en Italie, s'enthousiasma pour les chefs-d'œuvre construits par les architectes italiens. C'était la Renaissance dans toute sa splendeur. François II du Puy du Fou, émerveillé par tant de beautés architecturales demandera au Primatice des plans lui permettant de reconstruire son Puy du Fou au goût du jour. Nous sommes en 1540, un peu plus d'un siècle après la reconstruction du Puy du Fou. Il commença à démolir et ce pour édifier sa nouvelle demeure. Ce fut d'abord, face à l'entrée, le grand corps de logis dans lequel on pénétrait par une petite loggia à arcades. Aujourd'hui démolie, elle desservait de grandes pièces de réception à droite et à gauche, largement éclairées par de belles fenêtres à meneaux (structure verticale en pierre de taille). On accédait à l'étage et aux combles par un bel escalier à vis. Au-dessous, une immense cuisine avec à chaque extrémité, de grandes cheminées. Dans l'une on aurait pu faire cuire un bœuf. Lorsque François II mourut en 1548, le grand corps de logis était pratiquement terminé. Sa veuve, Catherine de Laval et son fils, René Ier du Puy du Fou avec sa belle-fille Catherine de la Rochefoucauld continueront les travaux, en démolissant au fur et à mesure le château du siècle précédent. Il ne reste plus que les fondations et le donjon carré flanqué de tours que nous voyons en entrant dans la cour. Le grand degré précédé de la magnifique loggia restaurée ces dernières années et la galerie à arcades bordant le côté gauche de la cour, étaient achevés en 1578. La chapelle dédiée à Sainte Marie-Madeleine et la belle salle ornée de deux cheminées était divisée en son milieu par un magnifique arc surbaissé en granit, qui servait de support aux deux voûtes à caissons de granit sculpté qui couvraient cette salle. La chapelle, la grande loggia et le grand escalier étaient aussi couverts par des voûtes à caissons de granit mouluré. Une autre galerie à arcades, semblable à celle de gauche devait border le côté droit de la cour, et vraisemblablement une autre loggia devait s'élever à l'angle droit, pour rejoindre celle de gauche. Mais vinrent les Guerres du Protestantisme (1562-1598). Les Puy du Fou étaient catholiques, et guerroyaient contre les Protestants puissants dans ce Haut Bocage. Par mesure de sécurité, il fallut abandonner le château et se réfugier dans un autre domaine. Vraisemblablement, le Puy du Fou fut incendié pendant ces guerres, la haute toiture qui couvrait les combles éclairés par les lucarnes à frontons, dont quelques-unes subsistent encore, s'effondra. Tant bien que mal, le Puy du Fou fut recouvert d'une économique toiture de tuiles romaines en usage dans le pays. La construction de la galerie de droite n'eut pas lieu, et les grandes arcades de celle de gauche, bouchées par des murs de maçonnerie. La fortune des du Puy du Fou amenuisée par les guerres ne permettait plus l'achèvement de ce château. Comme beaucoup de grands seigneurs de cette époque troublée, chargés d'honneurs très onéreux, et malgré de grands mariages, les du Puy du Fou se ruinèrent. Pour payer les troupes levées sur ses terres et équipées à ses frais, payer aussi l'achat de la seigneurie de Mallièvre et la réfection de l'église des Epesses, Gabriel du Puy du Fou vendit peu à peu ses domaines. D'abord en 1643 le Bois-Niard de Chambretaud, en 1645, l'important marquisat de Combrende, en 1653 Curzon, puis Fromenteau, et enfin le 5 juillet 1659, ce fut le tour du Puy du Fou. De l'immense fortune de cette famille, il ne restait plus que Pescheseul, il mourut en 1653, le dernier mâle du nom. Le Puy du Fou fut acquis par Claude Boylesve, presque pauvre à Angers en 1611 mort en 1673. Il devint secrétaire du fameux surintendant Fouquet (1615-1680). Il fit une fortune scandaleuse, dont il essaya de faire oublier l'origine en se répandant en donations de toutes sortes. Il fit meubler et décorer magnifiquement l'église des Epesses et élever le beau rétable du 17ème siècle qui orne aujourd'hui le chœur. Mais bien mal acquis ne profite jamais. A la mort de Claude Boylesve, ses sept enfants recueillirent un maigre héritage. Le Puy du Fou passa à sa fille Gabrielle (1664-1738), qui épousa François- Pierre de la Forest d'Armaillé (1658-1702). Un de ses descendants, ruiné à son tour, vend le Puy du Fou, le 24 décembre 1788, au comte de Marconnay. La Révolution approchant et avant d'émigrer, il vendit cette terre du Puy du Fou au marquis Godard de Belbœuf (1730-1808), pour le compte de son beau-père Clément-Charles-François de l'Averdy (1724-1793), qui fut ministre des Finances de Louis XVI (1754-1793) et porta sa tête sur l'échafaud le 23 novembre 1793. Il ne vint sans doute jamais au Puy du Fou, et lors de l'incendie du 31 janvier 1794, par la Colonne Infernale de Boucret (1764-1820), il est fort possible que c'était un château vide qui brûlait. Monsieur de l'Averdy n'avait certainement pas eu le temps de le meubler. Seule la grande galerie échappa à l'incendie. L'année suivante le nouveau régisseur, Lelièvre, la transformera pourra en faire son habitation. Quant aux officiers de justice qui gravitaient autour du Puy du Fou retenons le notaire de la châtellenie, Gabriel-Vincent Chenuau (1755-1821) qui fut adhérant aux idées nouvelles de la Révolution. Il devint aux Epesses, l'émule du proconsul Jean-Baptiste Carrier (1756-1794), de Nantes, et ses victimes y furent nombreuses. Pendant que sa fortune à la faveur des acquisitions des Biens Nationaux, devint considérable. Parmi ses victimes, il faut compter Charles-Joachim Girault, de la Limouzinière, dernier sénéchal du Puy du Fou. Il s'efforça de protéger ce domaine de la rapacité de Chenuau, Charles-Joachim Girault (1742-1794), de la Limouzinière fut membre du Comité établi par les Vendéens aux Epesses, et fut massacré sur l'ordre de Chenuau, au bourg de Chambretaud où il était caché au début de juin 1794. Le 14 novembre 1799, les Vendéens du Haut-Bocage sous les ordres du marquis de Grignon de Pouzauges (1775-1799), battirent au Puy du Fou, une colonne républicaine. Les descendants de Monsieur Grignon de l'Averdy, vendirent le Puy du Fou en 1949.