Le Roi Albert 1er a laissé dans la mémoire collective de la Belgique un souvenir qui ne s'efface pas avec le temps.
Aujourd'hui encore, longtemps après sa mort, sa personnalité continue à susciter un attachement très profond.
C’est le 17 février 1934, dans les rochers de Marche-les-Dames qu'il trouva brutalement la mort.
Dans
la
matinée,
le
Roi
était
au
Palais
royal
à
Bruxelles
et
dans
la
soirée,
il
était
attendu
pour
un
événement
au
«Palais
des
Sports».
Réputé
pour
être
un
alpiniste
prudent,
ce
jour-là,
alors
qu'il
n'avait
que
quelques
heures
devant
lui,
le
roi
Albert
prend
sa
voiture et emmène avec lui son valet, Théophile Van Dycke.
Le Roi conduit lui-même, son valet ne sachant pas conduire.
Albert
s'était
déjà
rendu
à
Marche-les-Dames
3
jours
plus
tôt,
ce
qui
n'était
pas
dans
les
habitudes
du
souverain
de
58
ans
d'escalader deux fois dans la même semaine ces rochers.
A cette époque de l'année, grimper dans les massifs belges est rarement agréable.
Le rocher y est froid, souvent humide, les prises glacent les mains et peuvent se révéler très glissantes pour les pieds...
Vers
16
heures
alors
que
la
nuit
tombe,
arrivé
sur
les
lieux
qu'il
connaissait
bien,
il
effectue
une
première
grimpée,
assuré
par
son valet.
Pour une raison que l'on ignore, il lui demande ensuite de rejoindre sa voiture et de l'attendre.
Le Roi dit vouloir encore escalader l'aiguille du Vieux Bon Dieu (ce qui suit n'est que pure déduction).
Théophile
Van
Dycke,
qui
attend
dans
la
voiture,
s'inquiète
de
ne
pas
voir
revenir
le
souverain
et
retourne
sur
les lieux.
La falaise est vide, de toute évidence, le Roi a fini sa grimpée.
Le valet cherche partout.
Durant
ses
recherches,
il
est
environ
17
heures,
il
croise
trois
personnes,
trois
frères,
qui
se
portent
volontaires
pour l'aider à retrouver le Roi.
L'un
des
frères
Jassogne
alerte
les
gendarmes
et
à
partir
de
21
heures,
ils
sont
une
petite
vingtaine
de
personnes à passer les environs au peigne fin.
C'est
seulement
à
2
heures
du
matin,
à
environ
50
mètres
du
pied
des
rochers,
que
le
corps
du
Roi
est
retrouvé.
Plusieurs incohérences ou contradictions seront remarquées dans les dépositions successives de Van Dycke.
Et
pourtant,
de
toutes
les
personnes
qu'il
dit
avoir
rencontrées
ce
jour-là
lorsqu'il
était
à
la
recherche
du
Roi,
aucune, sauf une (Joseph Jassogne), ne sera entendue pour confirmer les déclarations du valet.
Selon les constatations, le Roi aurait saisi un bloc au-dessus de lui pour s'y tirer.
Le bloc aurait lâché, précipitant le Souverain dans le vide.
Au cours de la chute, sa tête aurait percuté le rocher.
Son corps aurait ensuite rebondi et dévalé la pente sur 49 m.
La recherche de la pierre fatale de 55 kg, que la presse montra abondamment à l'époque, s'est quant à elle révélée vaine.
Emmenée par un gendarme, elle a simplement disparu.
Mais aucun devoir d'enquête approfondi ne sera effectué pour contrôler ces déclarations.
Entre
les
versions
officielles,
les
théories
du
complot,
les
mystères,
les
incohérences
et
les
opinions
d'expert
qui divergent, il aura fallu attendre une étude ADN menée en 2016 pour mettre un terme aux spéculations.
Mais
il
semblerait
que
la
mort
du
roi
Albert
1e
restera
toujours
un
mystère
et
restera
référencée
comme
accident.
Mais un accident reste un accident et certains accidents peuvent même défier la science.
Mais qui est Albert 1er ?
Il est né en 1875 à Bruxelles et mort accidentellement à Marche-les-Dames en 1934.
En 1909, il succède à son oncle Léopold II (1835-1909) comme roi des Belges.
Il
épouse
Elisabeth
de
Bavière
(1876-1965),
le
2
octobre
1900
et
le
couple
aura
trois
enfants
dont
le
futur
roi Léopold III (1901-1983).
C'est
pour
avoir
su
préserver
un
morceau
sacré
du
sol
national
que
le
troisième
Roi
des
Belges
est
devenu
une figure mythique, incarnant le courage, la fermeté et la résistance à l'envahisseur.
De
1914
à
1918,
après
la
violation
de
la
neutralité
belge
par
l'Allemagne
impériale
en
août
1914,
et
à
la
tête
de
l'Armée
belge,
il
fit
preuve
de
fermeté
face
à
l'ennemi
et
su
diriger
les troupes belges aux côtés des alliés.
Ses actions lui vaudront le surnom de "Roi-Chevalier".
Grâce
au
retard
infligé
aux
Allemands
par
l'armée
belge,
les
armées
françaises
ont
eu
le
temps
de
se
reprendre
pour
arrêter
l'offensive
allemande
sur
la
Marne,
après
leurs
reculs du début du mois d'août.
D'autant
plus
que
les
Belges,
en
remportant
la
victoire
de
la
bataille
de
Haelen
et
encore,
lors
du
siège
d'Anvers,
d'août
à
septembre,
vont
retenir
150
000
hommes
qui
vont
manquer aux généraux allemands pour résister à la contre-offensive française.
La presse française de l'époque ne s'y trompe d'ailleurs pas quand elle exalte la résistance de l'armée belge.
Au sortir de la «Première Guerre Mondiale», le Roi-Chevalier se mua en bâtisseur de paix.
Il
usa
de
son
autorité
morale
pour
entraîner
le
pays
sur
la
voie
du
Progrès
démocratique,
social,
scientifique
et
culturel.
Avec
son
épouse
la
Reine
Elisabeth,
il
joua
un
rôle
favorable
à
l'instauration
du
suffrage
universel,
ainsi
qu'à
la
promotion des travailleurs et au développement des Sciences, des Arts et des Lettres.
A
la
fin
de
sa
vie,
en
Belgique
comme
à
l'étranger,
le
Roi
Albert
1er
faisait
figure
de
sage
et,
aujourd'hui
encore,
son aura est intacte.
Après la mort du Roi Albert 1er, le climat international et national n'allait pas tarder à se dégrader.
A
la
grave
crise
économique
des
années
trente,
allait
s'ajouter
la
menace
fasciste,
avec
l'accession
d'Hitler
au
poste de Chancelier en Allemagne et la montée en force des puissances de l'Axe.
La défense de la liberté, le courage et le sens du sacrifice ont guidé le Roi Albert 1er tout le long de sa vie.