Vous arrivait-il de pénétrer dans la grande cuisine de la ferme, un soir d'hiver ? Alors que d'émerveillements ! De lumière, seule la flambée éclairait la pièce et faisait danser les ombres au rythme de la chanson de la marmite. Une bonne odeur de soupe aux choux aiguisait notre appétit. On savait déjà que ces légumes bienfaisants accompagnés d'un bon lard répareraient les fatigues de la journée. A midi, le plat de "mogettes" au milieu de la grande table était servi avec une bonne tranche de jambon, à la grande satisfaction de tous. Toute l'année dans nos fermes du bocage, des "spécialités" venaient compléter les menus du paysan et ponctuer certaines fêtes. Je pourrais vous citer les gratons ou rillons, les boudins, la fressure toujours délicieuse dans le bocage et dont la cuisine attirait aux veillées d'hiver, bien des gens autours du chaudron. A la Chandeleur c'étaient les crêpes ; à Mardi-gras, les tourtisseaux ou bottereaux ; à Pâques, la galette..... Nous ne passions pas l'Ascension sans les "caillebottes" et le mélange de la mie de pain avec le vin rouge appelé "trempine" aidait bien à supporter les chaleurs de la fenaison et de la moisson. Un repas de "batterie" ne se terminait jamais sans la platée de mil (céréales secondaires domestiquées). Je voulais vous rappeler ces mots de chez nous. Dans le passé, ils ont toujours été très appréciés. Vous aussi vous n'avez pas oublié ce patrimoine gastronomique !!! Jacques Maupillier (garde).