En 52 av. J.-c., les Gaulois sont définitivement vaincus par les légions de César...
En
quelques
décennies,
un
monde
nouveau
apparaît,
mêlant
culture
romaine
et
traditions
gauloises. Une civilisation originale naît : la civilisation gallo-romaine.
Mais un petit retour en arrière s'impose pour comprendre cette histoire !
Vers
120
av.
J.-C,
les
Romains
avaient
conquis
le
sud-est
de
la
Gaule,
entre
Italie
et
Espagne
:
la
Narbonnaise.
En
58
av.
J.-C,
le
gouverneur
de
cette
province
s'appelle
Jules
César
(-0100
à
-0044)
et
son
appétit
de conquêtes est grand.
Une occasion va lui permettre de satisfaire ses ambitions.
Il est appelé à l'aide par un petit état gaulois des bords du Rhin, menacé par les Germains.
Non
content
de
repousser
les
envahisseurs,
César
profite
de
l'opportunité
pour
s'emparer
des
territoires de l'Est et puis, il pousse jusqu'à la Manche et l'Atlantique.
En deux ans, il réussit à conquérir toute la Gaule... Toute ? Du moins le croit-il !!!.
Les Gaulois ne supportent pas d'être traités en sujets.
Une révolte éclate dans le Nord et le Nord-est.
Les
Romains,
pour
la
mater,
brûlent,
saccagent
les
villages,
massacrent
les
habitants,
les
vendent
comme esclaves.
L'exaspération grandit et, en 52 av. J.·C, se déclenche une véritable guerre de libération.
Les peuples de Gaule s'unissent sous la direction d'un chef arverne : Vercingétorix (-0082 à -0046).
Le jeune guerrier emploie une nouvelle tactique.
Il refuse le combat, harcèle l'ennemi lors de brèves escarmouches.
Il pratique aussi la "terre brûlée" pour que les légions ne puissent pas se ravitailler.
Les
Romains
s'épuisent
et
ils
échouent
même
devant
Gergovie
(au
sud
de
Clermont-Ferrand),
la
capitale de Vercingétorix et doivent battre en retraite vers la Narbonnaise.
Une bravade de quelques dizaines de cavaliers gaulois allait changer le cours des événements.
Un jour, près de Dijon, de "jeunes fous" se lancent contre un camp ennemi.
Ils sont repoussés, poursuivis et "piégés" dans la ville haute d'Alésia (Alise-Sainte-Reine).
Les légionnaires accomplissent un travail de "Romains" élevant deux lignes de fortifications.
L'une face à la ville, l'autre face à l'extérieur.
Assiégés et armées de secours s'y brisent.
Ayant perdu tout espoir, Vercingétorix se sacrifie pour essayer de sauver ses compagnons.
Il
se
livre
à
César
qui,
pendant
six
ans,
le
gardera
prisonnier
à
Rome
et
le
fera
étrangler
au
soir
de
son triomphe.
La chute d'Alésia marqua la fin de la guerre.
Huit ans avaient suffi pour conquérir la Gaule.
Malgré
les
morts
et
les
destructions
perpétrées
par
les
vainqueurs,
les
Gaulois
vont
accepter
facilement la domination romaine et se "romaniser".
Ils
apprécient
la
paix,
la
fameuse
"Pax
Romana"
qui
va
faire
de
la
Narbonnaise,
de
la
Belgique,
de
la
Lyonnaise et de l'Aquitaine, les provinces les plus riches de l'Empire au 1er, et 2ème siècles.
Comme
dans
tous
les
pays
conquis,
les
Romains
encouragent
la
construction
de
routes
pour
faciliter
les
échanges,
et
aussi
pour
que
les
légions
puissent
circuler
vite
et
aisément,
si
jamais
une
révolte éclatait...
Droites,
protégées,
balisées,
bien
entretenues,
les
"voies"
sont
jalonnées
de
relais
pour
se
reposer
et
changer les chevaux.
Des
villes,
bien
organisées,
aux
plans
réguliers,
remplacent
les
anarchiques
bourgades
gauloises.
Narbonne,
Arles,
Vienne,
Nîmes,
Béziers,
Orange,
Fréjus,
Toulouse,
Bordeaux,
Rennes,
Autun,
Lyon, la capitale des Gaules, peuvent rivaliser avec les plus belles villes italiennes.
On
construit
des
arènes
où
les
citadins
assistent
à
des
courses
de
chars
et
des
combats
de
gladiateurs.
On
élève
des
temples
pour
célébrer
le
culte
impérial,
des
arcs
de
triomphe
en
l'honneur
des
généraux vainqueurs, des théâtres où se joue la tragédie.
Des
thermes
permettent
de
se
laver
et
de
se
détendre
dans
les
différents
bains
:
du
froid
au
chaud,
en passant par le tiède.
On peut aussi y pratiquer le sport et la lecture.
L'eau
qui
alimente
les
thermes
et
les
habitations
est
amenée
par
des
aqueducs,
sans
doute
les
plus
belles constructions inspirées par les Romains.
En Gaule, le plus célèbre est le pont du Gard, avec ses 275 mètres de long et ses 49 mètres de haut.
Il
conduisait
à
Nîmes
des
eaux
de
sources
captées
près
d'Uzès
et
permettait,
à
chacun
des
50
000
habitants
de
la
ville,
de
recevoir
40
litres
d'eau
par
jour
(que
des
égouts
évacuaient
après
utilisation).
Dans
ces
villes
"modernes",
les
Gaulois
vivent
comme
des
Romains
qui
deviennent
des
"Gallo-
romains" qui adoptent peu à peu la langue latine.
Une
langue
latine
souvent
déformée,
car
elle
est
véhiculée
par
des
soldats,
des
commerçants
qui
ne
parlent pas forcément la langue de Cicéron (-0106 à -0043).
De ce "bas-latin" naîtra la langue romane, première étape vers le français.
Si
les
"Gaulois
des
villes"
changent
et
se
romanisent,
ceux
"des
champs"
restent
fidèles
à
leurs
habitudes
ancestrales,
même
s'ils
travaillent
dans
des
domaines
agricoles,
organisés
à
la
"Romaine"
: les "Villae", autrement dit, les Villas "Gallo-Romaine".