À l'ombre de la forêt du Puy du Fou, on pénètre dans un relais de chasse du XVIIlème siècle. Au-dessus de la cheminée de la bibliothèque trône l'assiette du lieutenant de vaisseau Augustin de Monti (1753-1788). Un petit garçon questionne son grand-père sur un couvert dressé en permanence sur la table de famille. Ce couvert attend toujours le retour de leur ancêtre, Augustin de Monti, parti sur les mers avec Jean-François de La Pérouse (1741- 1788) pour une expédition sans retour. L'atmosphère intimiste du relais de chasse nous guide d'une pièce à une autre pour nous mener bientôt sur le spectaculaire quai du port de Brest. Dans les couloirs, on remonte le temps jusqu'en 1785 l'on s'apprête à monter à bord de "La Boussole". Au moment d'embarquer, savants et scientifiques se confrontent aux officiers de marine. Ces derniers protestent contre le chargement d'outils scientifiques, tous plus volumineux les uns que les autres, tandis que les savants exigent que la mission souhaitée par le roi en personne conserve sa vocation scientifique. Les futurs marins franchissent la passerelle d'accès et pénètrent dans la cabine des officiers, les scientifiques et officiers sont conviés à un repas avant de partir en mer. À mesure qu'ils s'enfoncent dans les entrailles du navire, on découvre les secrets du vaisseau et nous plonge dans la vie, l'ambiance et l'environnement de ces marins de l'extrême. Insensiblement, on devient moussaillons prenant le large. Le navire se met à tanguer et nous voici en route pour les mers inconnues. On traverse la cabine de La Pérouse, puis celle des savants qui ont amassé toutes sortes de découvertes botaniques ou animales. Et voilà le Cap Horn, puis l'Île de Pâques, et bientôt l'Alaska. Au fil du périple dans les entrailles du vaisseau, le décor prend parfois une dimension verticale sur plusieurs étages. On explore l'entrepont, enchâssé entre le pont supérieur et le pont inférieur du navire. L'illusion d'être au cœur même de l'action est totale dans ce décor visuel et sonore en 3 dimensions. À bord du vaisseau, on participe aux grandes découvertes, du Cap Horn à l'Alaska, jusqu'à Vanikoro... En essuyant les plus redoutables tempêtes ! Alors que les premières explorations suscitaient l'enthousiasme de l'équipage, les succès précèdent les déboires. Vanikoro apparaît enfin, ultime étape du voyage. Les marins se plaignent de n'avoir plus rien à se mettre sous la dent. Et la tempête saisit bientôt la frégate ballottée par les flots redoutables. Les paquets de mer inondent littéralement la cabine. Les marins tentent de se frayer un passage dans ce déluge dont on pressent l'issue fatale. La coque ne résistera pas longtemps aux écorchures des coraux. Le vaisseau est emporté par le fond, c'est le naufrage. Nous traversons la cabine de commandement que des torrents d'écume remplissent à vue d'œil, tandis qu'on aperçoit par les hublots fissurés le fond de l'océan ... Soudain nous sommes happés dans un tunnel d'eau et de lumière qui nous ramène à la vie, dans la bibliothèque d'Augustin de Monti l'assiette attend toujours le retour de celui dont pendant 200 ans, personne n'a eu de nouvelles.