Animal
de
légendes,
régulateur
écologique,
ancêtre
le
plus
crédible
du
chien,
super-prédateur,
objet
de
chasses
acharnées
depuis
des
siècles,
le
loup
est
toujours
craint,
alors
qu'il
a
pratiquement disparu de nos régions.
Son avenir repose désormais entre les mains de l'homme.
Le "Petit Chaperon Rouge" est en partie responsable de la mauvaise réputation du loup.
Mais on n'a pas attendu l'histoire pour commencer à le persécuter.
C'est
un
Carnivore
ayant
besoin
de
viande
pour
survivre,
certes,
mais
il
ne
chasse
que
pour
se
nourrir
et
nourrir
les
siens,
pas
pour
le
plaisir,
pas
par
cruauté,
comme
certains
autres
animaux.
Et,
s'il
mange
beaucoup
quand
la
nourriture
est
abondante,
il
peut
se
montrer
très
frugal
pendant les périodes de pénurie.
Un jeûne d'une dizaine de jours ne lui pose aucun problème.
Par contre, il est capable d'engloutir plus de 10 kilos de viande par jour et même, semble-t-il, 10 kilos en un seul repas.
D'où l'expression : "avoir une faim de loup".
Il
faut
également
savoir
que
le
loup
ne
hurle
pas
pour
faire
peur,
bien
que
ce
soit
le
sentiment
ressenti
par
l'homme,
mais
pour
communiquer,
et
son
hurlement
s'entend à près de 10 kilomètres à la ronde.
Il est bien dommage que ce superbe animal ait disparu de la majeure partie de l'Europe.
Systématiquement
pourchassé
depuis
le
Moyen-âge,
le
loup
joue
pourtant
un
rôle
indispensable
dans
la
nature
dont
il
est
un
régulateur
écologique
car,
en
éliminant les bêtes faibles, vieilles ou malades des troupeaux, il contribue largement à la survie des animaux sains et résistants.
Le Loup est le SEUL ANCÊTRE DU CHIEN.
On a longtemps pensé que le loup, le chacal et le coyote se partageaient la paternité du chien actuel.
C'est faux, on le sait à présent.
Le chien n'est qu'un loup transformé par la domestication.
L'histoire de la domestication du chien est longtemps restée mystérieuse.
Mais nul ne l'ignore plus aujourd'hui, tout a commencé avec le loup.
Comment cela s'est-il passé ?
Et quand ?
Nul
ne
saurait
le
dire
avec
certitude
Cependant,
utilisant
les
techniques
les
plus
modernes
de
la
biologie
moléculaire,
des
chercheurs
ont
analysé
le
matériel
génétique
de
vingt-sept
populations
de
loups
différentes,
d'une
soixantaine
de
races
de
chiens,
ainsi
que
de
quelques
coyotes
et
autres
chacals.
Premier résultat….
C'est bien le loup et non les autres canidés qui a enfanté le chien domestique.
Tout cela a débuté il y a fort longtemps, peut-être plus de 100.000 ans.
La domestication aurait donc des origines extrêmement anciennes.
En réalité, l'homme et le loup ont coexisté durant des milliers de siècles, entre 600.000 ans et 12.000 ans avant notre ère.
Une cohabitation qui semble évidente pour ceux qui connaissent bien le loup.
Il ne vit pas toujours loin de la civilisation, comme on pourrait le croire, à tord.
Il aime au contraire fréquenter les abords des villages et suivre l'homme.
La
nuit
tombée,
il
s'approche
des
maisons,
ne
rechignant
pas
à
fouiller
dans
les
poubelles
en
quête de quelques restes appétissants.
On imagine dès lors aisément les débuts de la domestication.
Des
humains
regroupés
autour
d'un
feu
et
lançant
à
l'animal
quelques
vestiges
d'un
repas
trop
abondant.
Les
moins
farouches
devaient
sans
doute
facilement
se
laisser
séduire,
pour,
en
l'espace
de
quelques
générations,
changer
leur
statut
d'espèce
sauvage
pour
celui,
moins
noble
mais
plus
sûr, d'animal de compagnie.
De
nombreuses
études
sur
les
croisements
ont
montré
qu'une
sélection
bien
conduite
pouvait
donner naissance à des races nouvelles.
Les
chercheurs
sont
convaincus
que
le
loup
a
été
domestiqué
à
plusieurs
époques
et
en
différents endroits.
Les
loups,
à
plusieurs
reprises,
ont
dû
se
mélanger
avec
leurs
congénères
déjà
humanisés
ce
qui
a engendré une répétition d'échanges génétiques.
Voilà
sans
doute
pourquoi
certaines
races
de
nos
compagnons
restent,
dans
leur
apparence,
mais aussi dans leur comportement, si proches de leur mythique ancêtre.
La
domestication
du
chien
a
entraîné
progressivement
une
modification
de
ses
organes
internes
et
de
ses
sens,
qui
ont
perdu
de
leur
finesse,
s'adaptant
ainsi
à
leur
nouvelle vie.
La meute est UNE FAMILLE.
Le
loup
gris
vit
en
meute
(sauf
quelques
solitaires)
dont
la
cohésion
sociale
lui
permet
de
chasser,
de
communiquer
et
de
défendre
son
territoire
avec
beaucoup
d'efficacité.
La meute est un groupe familial d'une dizaine d'individus environ (maximum vingt).
Elle se compose d'un mâle et d'une femelle dominants, avec leurs louveteaux de l'année et des jeunes de portées précédentes.
Au sein de ce groupe, la hiérarchie est déterminée par des attitudes de domination/soumission.
Le
territoire
d'une
meute
est
de
dimension
variable
selon
les
ressources
alimentaires
qu'il
offre,
mais
il
couvre
généralement
plusieurs
centaines
de
kilomètres
carrés.
Le loup délimite son territoire par des dépôts odoriférants et le défend jalousement contre les meutes rivales.
Le loup gris atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de trois ans et se cherche alors une partenaire (dont la maturité sexuelle plus précoce commence vers deux ans).
Ensemble, ils forment généralement un couple stable.
Seuls les mâles et les femelles dominants sont sexuellement actifs.
C'est ce qui explique que beaucoup de loups ne se reproduisent pas et se contentent d'aider les parents à élever les louveteaux.
Chaque année, à la même époque, le mâle et la femelle s'accouplent une ou deux fois par jour pendant environ deux semaines.
Au
terme
d'une
gestation
de
9
semaines,
la
femelle
met
bas
de
3
à
8
petits
(pesant
de
300
à
500
g)
dans
une
tanière
creusée
dans
le
sol,
si
possible
à
proximité
de
l'eau.
A leur naissance, les louveteaux sont aveugles.
Leur mère les allaite pendant 6 à 8 semaines.
Pendant
cette
période,
s'il
lui
faut
s'éloigner
de
son
terrier,
le
père
ou
un
autre
membre
de
la
meute
la
remplace pour monter "la garde".
Les louveteaux apprennent progressivement à manger de la viande apportée par les adultes.
Le plus souvent, celle-ci est avalée puis régurgitée par le loup lors de son arrivée au terrier.
A
sept
mois,
devenus
"grands",
ils
s'intègrent
dans
la
meute
ou
la
quittent
à
la
recherche
d'un
nouveau
territoire.
La CHASSE.
Lors de la chasse, le couple de loups dominants prend la tête de l'expédition.
Tous les autres se suivent en mettant leurs pattes dans les traces du chef.
Ils marchent à la queue leu leu.
"Leu" signifiant "loup" en ancien français.
Les
meutes
du
Grand-Nord
peuvent
parcourir
chaque
année
des
centaines
de
kilomètres
pour
suivre
les grandes migrations de leur gibier et avoir ainsi toujours de quoi se nourrir.
Le loup gris est un chasseur de gros gibier.
Un seul loup est capable de venir à bout d'un renne et une meute n'hésite pas à s'en prendre à un animal de grande taille comme l'élan.
Mettant à profit l'acuité de son ouïe et de son odorat pour repérer une proie, le loup peut la poursuivre des heures durant, voire une journée entière.
S'il n'est pas le plus rapide en vitesse de pointe (de 40 à 60 km/h), son endurance est en revanche exceptionnelle.
Toute bête tuée est dévorée sur place en respectant la hiérarchie en vigueur au sein du groupe.
Chaque loup mange alors autant de viande que possible, ce qui peut représenter l'équivalent d'un cinquième de son poids.
PERSECUTE...
Répandus autrefois dans presque tout l'hémisphère nord, le nombre de loups a considérablement diminué, car impitoyablement pourchassé par l'homme.
A
toutes
les
époques
ou
presque,
le
loup
a
été
considéré
en
Europe
comme
un
animal
nuisible
et
malfaisant
et
la
superstition
voulait
que
la
rencontre
avec
un
loup
soit un funeste présage.
Si l'origine de ses relations avec l'homme remonte au paléolithique, c'est au Moyen-âge qu'il est pris en grippe en Occident.
Froid, guerres, disette, épidémies et misère déciment les populations.
Alléchés par les cadavres laissés sans sépulture, les loups nécrophages se mettent à pulluler et n'hésitent plus à s'approcher des habitations.
Bien que l'on connaisse peu de cas d'hommes attaqués par des loups, la légende du loup anthropophage crée la panique et la chasse au loup est déclarée.
Dès cette époque et jusqu'au XXème siècle, des primes sont promises à ceux qui tuent les loups.
Cette chasse dont il fait l'objet ainsi que la régression des espaces vierges dont il a besoin, provoquent sa disparition dans de nombreux pays dont la Belgique.
De plus, ses proies naturelles se raréfient, cédant la place à du bétail, protégé par l'homme à coups de fusil mais aussi par l'utilisation de poisons et de pièges.
Peu d'animaux furent persécutés par l'homme avec autant d'acharnement.
Au Moyen-âge, les loups furent même assimilés à la sorcellerie et ceux que l'on capturait vivants étaient jugés et condamnés au bûcher.
Si les loups gris ont échappé à une totale extinction, c'est grâce à leur intelligence et à leurs facultés d'adaptation.
LE RETOUR DU LOUP.
A
Yellowstone,
un
parc
national
situé
dans
les
Rocheuses
du
Sud
Ouest
américain,
les
loups
ont
été
réintroduits
en
1995
dans
le
but
de
rééquilibrer
la
balance
entre
proies et prédateurs.
Ce retour a eu pour effet, entre autres, de rayer le loup de la liste des animaux en voie d'extinction.
Aujourd'hui,
le
loup
vit
surtout
en
Amérique
du
Nord
et
en
Asie
(Sibérie),
mais
aussi
en
Russie,
en
Alaska et au Canada.
Quelques centaines d'entre eux seulement sont encore présents dans les pays européens.
Ce
sont
des
loups
venus
d'Italie
qui
sont
ainsi
parvenus
dans
le
massif
du
Mercantour
dans
les
Alpes Maritimes, après plus de cinquante ans d'absence en France !
La
législation
les
protège,
mais
la
quinzaine
d'individus
présents
en
1996
ont
fait
de
nombreuses
victimes
parmi
les
troupeaux
de
moutons,
provoquant
la
colère
des
éleveurs,
en
dépit
des
indemnisations.
LES ENFANTS-LOUPS
Qui ne connaît pas la légende de Romulus et Remus ?
La
légende
rapporte
qu'une
louve
aurait
nourri
Romulus,
futur
fondateur
de
Rome,
et
son
jumeau
Remus.
Mais aucune preuve réelle n'a jamais été apportée et il semble très peu probable qu'un nouveau-né d'homme ait pu survivre dans la tanière d'un loup.
Mais
soit...
admettons
que
les
loups,
en
le
découvrant,
l'ait
épargné
et
adopté...
comment
aurait-t-il
pu
passer
du
lait
de
louve
à
la
viande
régurgitée
à
l'âge
de
3
mois et suivre la meute un mois plus tard ?
Et ensuite réussi à communiquer avec ses frères loups ? Autant de questions restées sans réponses...
QUAND ON PARLE DU LOUP...
De tous les temps, le loup a hanté l'imaginaire des hommes et même s'il n'est plus guère présent dans nos contrées, il l'est toujours dans le langage quotidien.
On
marche
silencieusement
"à
pas
de
loup",
on
se
met
"à
la
queue
leu
leu"
dans
les
sentiers
étroits,
on
déclare
"avoir
une
faim
de
loup",
on
se
promène
"entre
chien
et loup" à la tombée de la nuit, on se "jette dans la gueule du loup"...
Ce ne sont pas les expressions qui manquent !
Seule manque, pour beaucoup, la prise de conscience qu'il faut arrêter de le pourchasser à tort et à travers...
Qu'il est urgent de renoncer à nos frayeurs ataviques afin de vivre, enfin, en harmonie avec les loups.
CARACTERISTIQUES.
Le loup mesure de 1 m. à 1,50 m. de long. Sa queue fait entre 30 et 55 cm.
Sa hauteur au garrot oscille entre 65 et 90 cm et son poids entre 15 et 80 kilos.
La couleur de son pelage varie selon les régions.
Bâti en force, cet animal particulièrement endurant est capable de parcourir 80 km en une journée.
Il a un crâne très développé et la morsure de ses puissantes mâchoires peut exercer une pression de 15 kg/cm".
Photos Chiens-Loups de Sonia Lestienne - Mouchamps